UN GRAND SONDAGE AUPRÈS DES VOYAGEURS ! PAR COACH OMNIUM
VOLET 4 — LES PROFILS DE CONSOMMATION DES CLIENTÈLES HÔTELIÈRES
Qui sont les petits et les gros utilisateurs d’hôtels ? Combien de temps réservent-ils généralement à l’avance ? Est-ce que la crise de la Covid a eu des conséquences sur les dépenses des clientèles d’affaires ? On vous dit tout.
• Sans surprise, la majorité (56 %) des clientèles hôtelières françaises et européennes (au moins un séjour hôtelier par an) interrogées par Coach Omnium vont peu à l’hôtel. Il s’agit évidemment des touristes de loisirs, dont une grande partie trouve que l’hôtellerie est trop chère pour leur budget — lire notre article sur le sujet.
• Pour trouver une fréquence d’achat plus soutenue, il faut évidemment regarder du côté de la clientèle d’affaires, pour ses voyages professionnels ou encore les MICE.
• 44 % du public interviewé se rend à l’hôtel plus de 4 fois par an et jusqu’à plusieurs fois (nuits dans le même hôtel ou séjours différents) par semaine, en l’occurrence, encore une fois, la clientèle d’affaires pour les plus gros consommateurs d’hôtellerie.
• Seulement 15 % des voyageurs ne fréquentent les hôtels que pour leur travail, tandis que 27 % le font pour cela et aussi à titre privé.
• Ce ne sont d’ailleurs pas forcément les mêmes types d’hôtels par les mêmes personnes. Le cas échéant, on descend généralement d’une gamme en passant du voyage d’affaires au voyage de loisirs. Ce qui n’est pas nouveau, ni surprenant quand on paie de sa poche en séjours personnels.
• Évidemment, 3/4 des voyageurs d’affaires se déplacent à l’hôtel seuls (seulement 3 % en couple). Les autres sont en groupe lorsqu’ils sont en séminaire ou autre manifestation liée aux MICE.
• Chez la clientèle de loisirs, on voyage le plus souvent à plusieurs : en couple, avec des amis et/la famille. A peine 18 % se déplacent en solo.
RÉSERVATIONS ANTICIPÉES
• Pour ce qui est des séjours hôteliers, seulement 4 % des clients d’hôtels interrogés par Coach Omnium ne réservent que rarement ou jamais.
• Sinon la moyenne de temps de réservation avant séjour est de 2 semaines jusqu’à 3 mois. Les réservations de dernière minute ne sont en somme pas si courantes que l’on veut bien le croire. Ce sont les 18-25 ans qui anticipent le plus dans leurs réservations d’hôtels suivis des plus de 65 ans. D’où l’intérêt de proposer des tarifs réduits quand on s’y prend longtemps à l’avance…
POLITIQUES DE VOYAGES PAR LES ENTREPRISES
• Pour 59 % de la clientèle d’affaires, leur employeur, pour qui ils se déplacent dans le cadre de leur travail, leur impose une politique de voyages, dont une partie concerne l’hébergement. Les autres sont libres de gérer leur budget, ne serait-ce que parce qu’une partie du public interrogé se compose d’indépendants (artisans, entrepreneurs, etc.) et de dirigeants, qui fixent eux-mêmes leurs limites de frais de déplacements.
• Quand une politique de voyages existe, la première règle (à 100 %) porte sur un plafonnement des dépenses autorisées, que ce soit en hôtellerie, en frais de repas ou encore dans les transports.
• Dans 55 % des cas, on prescrit aussi un type d’hôtellerie à choisir. Cela concerne à 36 % une liste d’hôtels prédéfinis (sur les itinéraires ou dans les destinations les plus couramment fréquentées). Ces établissements peuvent avoir été référencés en contrepartie de tarifs réduits (contrats corporate).
• On parle aussi de gamme(s) imposée(s) (23 %). On ne raisonne alors pas en étoiles, car les prix ne sont jamais cohérents entre hôtels sous le même classement, mais plutôt en fourchettes de prix de chambres acceptées (économique à luxe).
• Enfin, le référencement de chaînes se fait encore pour 21 % des entreprises qui ont une politique de voyages, qui dictent un type d’hôtellerie (sur les 55 % qui définissent un type d’hôtellerie sur 59 % des entreprises qui ont une politique de voyages). En 2013, elles étaient 42 % à adopter cette option. Mais, cela se perd. Cela ne concerne donc plus aujourd’hui que 7 % des entreprises qui financent des voyages d’affaires (individuels et MICE).
• Pour limiter les dépenses, 15 % des employeurs demandent que les voyageurs d’affaires réduisent leur nombre de séjours hôteliers à un maximum fixé dans l’année et 13 % interdisent le dépassement d’un certain nombre de nuitées (durées de séjours).
• Les restrictions ou limitations dans les dépenses liées aux voyages professionnels ou aux séminaires concernant davantage les techniciens, ouvriers, employés, agents de maîtrise, voire les commerciaux. Les cadres et surtout les cadres supérieurs sont moins contraints, sinon ne reçoivent que des recommandations.
• La grande tendance depuis une dizaine d’années reste que si les entreprises ont une politique de voyages, elles laissent une plus grande liberté de choix à leurs collaborateurs que par le passé, à la condition de ne pas dépasser un budget défini. On laisse chacun se débrouiller, ce qui convient très bien à tous. Imposer une chaîne ou des hôtels précis n’a plus la cote auprès des voyages d’affaires. Car les prescriptions ne se font pas toujours sur des notions de qualité, mais de tarifs.
L’INFLUENCE DE LA CRISE DE LA COVID : PAS SI PATENTE
• Si la période de près de deux années de la crise de la Covid a vu les hôtels se vider, surtout par la clientèle étrangère et la clientèle d’affaires (dont les MICE), il ne semble pas y avoir eu de nouveaux aménagements dans les politiques de voyages des entreprises en matière de tourisme d’affaires.
• On pouvait s’attendre à une révolution dans ce domaine émanant des secteurs et branches d’activité ayant le plus souffert de la crise. Ceux-ci devant alors, en toute logique, faire des économies à tout crin. Au contraire, les voyages d’affaires étant souvent une nécessité au bénéfice des entreprises, comme les séminaires, seulement 4 % des clients d’affaires interviewés par Coach Omnium ont déclaré que leur entreprise avait déterminé de nouvelles obligations plus serrées. Il s’agit essentiellement de la réduction des dépenses de voyages et/ou de limitation du nombre de déplacements.
Mark Watkins
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Échantillon & méthodologie :
Cette enquête auprès des clientèles hôtelières est réalisée par Coach Omnium pour la 7e fois depuis sa création en 1991. Elle porte sur les attentes, perceptions, comportements et motivations d’achats des clientèles hôtelières françaises et européennes qui fréquentent les hôtels français. L’étude se base sur des interviews en face-à-face, qui est la méthodologie la plus performante et qui permet d’obtenir des informations extrêmement riches, comparée aux enquêtes par téléphone et surtout par Internet, qui sont bien moins fiables.
Ce sondage quali-quantitatif, indépendant et à compte d’auteur, a été réalisé en juin 2022 par les enquêteurs de Coach Omnium, encadrés par nos consultants. Les enquêtes ont été faites auprès de 621 clients d’hôtels français et européens, ayant effectué au moins un séjour en hôtellerie par an. L’échantillon est représentatif en fonction des gammes d’hôtels fréquentés (économiques à luxe), de l’origine des personnes interrogées (Franciliens, provinciaux, résidents de différents pays de l’Union européenne), des âges (de 18 à 65 ans et plus), des CSP et de la fréquence de séjours à l’hôtel. Cette étude est protégée par un Copyright© — Coach Omnium 2022.