Retranscription de la vidéo ci-dessous
L’été a été chargé en évènements pour la distribution hôtelière et touristique. Cet article va vous présenter les nouveautés et les modifications que cela apporte à votre relation avec les distributeurs
Autorité de la concurrence
Le bal a été ouvert en avril 2015, booking.com fait des propositions auprès de l’autorité de la concurrence pour tenter de mettre fin aux actions judiciaires des syndicats à son encontre. Ces proposition ont été validées par l’Autorité et ont été mises en application à partir du 1er juillet pour Booking, Expédia, les applique à partir du 1er aout. Ces propositions mettent fin à la parité tarifaire entre les OTAs, mais pas avec l’hôtel, elles élargissent la parité de disponibilité au point de vente officiel, en réclamant un accès équitable à tout le stock et en imposant une parité de conditions (toute la gamme d’hébergements, tous les packages/forfaits, toutes les conditions de réservation et d’annulation). Là ou avant l’hôtelier pouvait garder des produits, des offres, des conditions pour la vente directe il ne le peut plus, les OTAs réclamant un accès équitable. Je dois dire que le terme « équitable » dans la bouche des OTAs est particulièrement ridicule, il n’y a rien de moins équitable qu’une OTA qui ne cherche qu’à écraser les hôteliers indépendants.
Dans leur grande mansuétude, les OTAs ont autorisé les hôteliers à ne pas respecter la parité tarifaire par téléphone, par email, par discussion instantanée et pour à clientèle de passage ou participant à un programme de fidélité. Mais le grand public ne doit pas avoir accès à ces offres, à ces tarifs et il est formellement interdit d’annoncer sur son site internet que c’est moins cher par téléphone. Le contrat preffered évolue aussi, il passe d’une parité tarifaire et d’une parité de disponibilité, à une parité systématique des tarifs et des conditions et un accès raisonnable aux disponibilités et à toute la gamme de logements.
Les OTAs peuvent toujours acheter votre nom commercial, utiliser le système opaque de l’affiliation pour vous commercialiser. Vous avez cependant le droit de contacter les clients envoyés par les OTAs, après leur séjour, à des fins de marketing direct. Néanmoins, les OTAs ne communiquent plus les coordonnées des clients, c’est donc à vous de récolter ces données, c’est tellement mieux pour le client ! Booking.com se cacher derrière la législation et la loi informatique et liberté pour ne pas communiquer les données, ce qui est très risible lorsque l’on sait que les OTAs n’appliquent pas la Loi Macron, ils appliquent la loi lorsque cela les arrange, c’est INADMISSIBLE !
Loi Macron
Le 6 aout voit la Loi Macron promulguée au Journal Officiel, elle doit donc être appliquée immédiatement, ce n’est pas négociable, c’est législatif, il n’y a rien de plus fort que la législation, si ce n’est la constitution. La loi Macron commence par mettre fin, immédiatement, à tous les contrats antérieurs entre plateformes de réservation et hôteliers. Ces contrats sont remplacés par un contrat de mandat qui est un vrai contrat, discuté, négocié, adapté entre chaque hôtelier et la plateforme. Un distributeur ne peut plus imposer ses clauses et conditions générales. La loi Macron met fin à la parité tarifaire, sous toutes ses formes, c’est écrit noir sur blanc.
Les OTAs n’appliquent pas la loi, aucune n’a proposé ou n’a voulu signer un contrat de mandat. Tous les contrats signés avant la loi macron sont toujours valables, ce qui est HORS LA LOI. Elles ont simplement envoyé un avenant aux conditions générales d’utilisation, qui ne sont pas un contrat soit dit en passant, pour appliquer les grandes lignes de la loi macron. Cet avenant stipule qu’il s’agit bien d’une relation de mandat et que les parités tarifaires et de disponibilités n’existent plus.
Les hôtels participants au programme prefered doivent continuer à respecter la parité tarifaire et de conditions. Booking parle d’infraction si l’hébergement enfreint cette condition et décrit les pénalités. Il me semblait pourtant que dans les propositions acceptées par l’autorité de la concurrence, Booking s’engageait à ne pas faire pression ou ne pas proposer plus de visibilité ou tout autre avantage à un établissement s’impliquant plus que les autres …. Typiquement le programme preferred
Mais que faire alors ?
On est face à un acteur, des acteurs, qui ne respectent pas la loi, qui ne répondent pas aux demandes de contrats de mandats, qui continuent à agir comme bon leur semble et dans leur unique intérêt. C’est tout bonnement HALLUCINANT et INADMISSIBLE, il est important de ne pas se laisser faire
Plus que jamais l’hôtellerie indépendante a besoin de se regrouper et d’avancer d’un seul front. Mutualisons les efforts derrière nos organisations professionnelles, les clubs hôteliers, les groupements volontaires etc.
Le mouvement Les vaches à lait des OTAs, initié par l’association Réservation en direct, Fairbooking, propose des outils:
- un modèle de lettre à envoyer aux OTAs pour leur rappeler leurs obligations
- une pétition avec déjà plus de 2 000 signataires
- des conseils sur comment amender et signer les avenants
- un manifeste, une charte de distribution entre hôteliers et OTAs
- tous les contacts avec les OTAs
- un forum pour discuter de ces enjeux
C’est un mouvement d’hôteliers indépendants pour les hôteliers indépendants, c’est une initiative louable, il y a d’autres actions dans leurs tuyaux. Si j’étais hôtelier je rejoindrais les vaches à lait des OTAs pour participer et soutenir cette démarche de remettre du vertueux, de l’équité, du gagnant/gagnant dans les relations hôteliers-distributeurs.
Je ne resterais surtout pas seul . . .