Avec 200 Millions de voyageurs et 3 millions de logements recensés à travers 191 pays, le succès de l’entreprise en fait rêver plus d’un. L’année dernière nous vous parlions déjà de commercialiser votre hôtel sur Airbnb, sentant que les choses bougeaient dans ce sens là (c’est rassurant, on est pas trop bêtes 😉 )
Les évènements des derniers jours confirment cette tendance : le 13 décembre, l’Association des Professionnels de l’Hôtellerie Indépendante (AIHP) et un PMS américain, ThinkReservations, ont annoncé un partenariat avec Airbnb. Les utilisateurs du PMS peuvent désormais synchroniser leur stock sur la plateforme et gérer leurs réservations directement sur l’interface
Cela confirme une stratégie qu’Airbnb met doucement en place depuis quelques mois et qui pourrait rebattre les cartes de la distribution hôtelière. Petit tour d’horizon !
Un rapprochement confirmé avec l’hôtellerie indépendante
Une stratégie de développement
Ce n’est pas nouveau, les hôtels ont toujours pu accéder à la plateforme. Ce qui est nouveau, c’est la volonté affirmée des fondateurs d’enrichir leur catalogue en s’adressant plus largement aux professionnels de l’hôtellerie.
Depuis Novembre 2016, ils se sont par exemple tournés vers les hôtels de charme. En France, Châteaux & Hôtels de Collection (NB: Les Collectionneurs depuis Novembre 2017) a annoncé sa collaboration avec Airbnb dès décembre 2016. D’après un tweet de Brian Chesky, un des trois fondateurs de Airbnb, 15,000 « boutique hôtels » s’étaient déjà inscrits en Août 2017, à peine 10 mois après.
« Nous avons maintenant 15,000 « hôtels boutique »sur Airbnb, depuis que nous les avons autorisés en Novembre »
L’accord signé avec l’AIHP et ThinkReservations vient confirmer cette volonté même si le nombre d’hôtels concerné est encore limité, ThinkReservations étant le PMS de seulement 650 petits hébergeurs et seulement aux USA.
Interrogé sur ce rapprochement avec les professionnels, le PDG Brian Chesky a répondu que les hôteliers traditionnels n’avaient pas de raison d’être exclus de sa plateforme, mais qu’en revanche les propriétaires « d’entreprises d’hôtellerie de masse » ne seraient jamais les bienvenus.
Cameron Houser, le responsable de l’Hôtellerie Traditionnelle chez Airbnb ajoute : « Nous nous engageons à offrir aux clients des expériences locales uniques et nous sommes heureux d’approfondir notre collaboration avec les propriétaires de petits hébergements qui partagent notre engagement à créer un monde où chacun peut être accepté partout. »
Pourquoi c’est intéressant pour les hôteliers ?
Pourquoi il faut y penser
- La visibilité : C’est une manière d’acquérir plus de visibilité, notamment auprès d’une clientèle qui ne consulterait pas des sites dédiés à l’hôtellerie traditionnelle. C’est aussi un motif de différenciation.
- L’image : Vous bénéficiez de la « bonne image » d’Airbnb qui joue à fond la carte de l’humain, de l’expérience.
- La commission : elle est toujours de 3% pour l’hôtelier, ce sont les clients qui supportent le coût des frais de dossier (commission de 6 à 12%)
- Les clients : Airbnb facture directement le client, l’hôtel ne s’occupe de rien MAIS contrairement aux OTAs et autres agences en ligne, Airbnb fournit (pour l’instant) les données clients à l’hôtel.
D’un point de vue technique, comme avec ThinkReservations, Airbnb travaille sur des partenariats avec des PMS et des Channel Managers afin de faciliter la synchronisation des stocks (c’est surtout vrai pour ceux qui concernent des hébergements petits à moyens).
Et la suite ?
Gardez l’œil ouvert
Rob Fulton, le PDG de l’AIHP a confirmé que des discussions sont toujours en cours avec Airbnb, afin d’approfondir la collaboration entre la plateforme et les hôteliers.
Dans les rails, on trouve notamment l’idée de séparer les hébergements professionnels et non-professionnels dans le catalogue. Cela permettrait notamment aux clients d’être plus conscients du type de produits qu’ils réservent.
Autre question : Peut-on noter un hôtel et laisser un avis sur un service professionnel comme on parlerait d’une expérience avec un hôte ? Airbnb ne propose en effet pour l’instant qu’un système de notation de ses hébergements.
Finalement, la commission de 3%, identique pour professionnels et non-professionnels restera t-elle la même ? Ne risque t-elle pas, à terme, d’augmenter pour les hôteliers ?
Une chose est sûre : Airbnb est définitivement rentré sur le marché de l’hôtellerie, et ce n’est qu’un début ! A suivre !
Note de Thomas: on assiste à une redéfinition du produit hébergement. On fera de moins en moins la différence entre hôtel/B&B/Location/Postel/etc. le voyageur cherchera une « chambre » où qu’elle soit. Brian Chesky essaye ici d’opposer hébergement de masse (grosse chaine) à hébergement « expérientiel » (petit hébergement humain, chaleureux ou autonome) …
Un article rédigé par Laurie