C’est un marché à 60 Milliards $ par an et il croit de 14% chaque année ! Les cartes-cadeaux du voyage, essentiellement vendues par les hôteliers (et les autres hébergeurs) sont aussi devenues le “bon” cadeau de dernière minute, d’après de récentes révélations de Sabre …
Certes, c’est la même rengaine chaque année : “L’an prochain, je m’y prendrai plus tôt !”. Ce qui, de fait, n’arrive jamais … Et donc, chaque année, nous voici dans de beaux draps à quelques jours (voire, quelques heures) de Noël pour rassembler les derniers cadeaux destinés à ses êtres chers.
Pourquoi tant d’impréparation ? En fait, plus le choix est immense, plus l’achat est facile, au fond, plus tard nous nous y prenons puisque – après tout – “dans le pire des cas, j’irai acheter une carte-cadeau en ligne …”. Et ça marche !
Dans l’univers du voyage, le phénomène est même tout sauf anecdotique. La preuve, avec les dernières révélations de Sabre, le GDS leader aux US dans l’univers du voyage et des loisirs.
Selon cette plateforme, aux US, “les hôteliers vivent leur plus grand moment de shopping de l’année une heure avant minuit la veille de Noël !”. Et le détail horaire a son importance tellement il est vérifié que ces achats se font vraiment en toute dernière minute … ou toute dernière seconde.
Selon Sabre, en effet, “l’heure de shopping la plus populaire de l’année est de 23 heures à minuit la veille de Noël, car les acheteurs de dernière minute s’emparent d’expériences plutôt que de biens physiques pour leurs proches”.
C’est dire, par conséquent, s’il est encore temps de créer vos cartes-cadeaux, de les promouvoir a minima et d’attendre jusqu’au dernier moment si les clients retardataires (et ils (nous) sont de plus en plus nombreux) mordent à l’hameçon.
Les entreprises aussi !
Autre phénomène – certes, déjà connu, mais qui gagne en ampleur – les cartes-cadeaux (pour un séjour de une nuit ou plus) gagnent également en popularité sur le marché des entreprises … plutôt que les paniers de Noël traditionnels.
Selon les spécialistes du marché, là aussi le covid est passé par là et a rebattu les priorités des salariés qui donnent désormais *”la priorité à des expériences et des souvenirs plutôt que des cadeaux physiques”*, a déclaré Amy Read, la vice-présidente Stratégie de chez Sabre Hospitalité.
Pour les pros du cadeau de fin d’année, “la beauté d’offrir une expérience est qu’elle peut être offerte sous forme numérique plutôt que physique, de sorte que les donateurs peuvent offrir une expérience très réfléchie jusqu’à la toute dernière minute avant Noël”.
Et les ventes semblent continuer quelques heures plus tard: “Il y a encore un grand nombre de ventes qui se réalisent le jour-même de Noël. Elles sont le fait de personnes qui ont oublié d’acheter un cadeau, qui n’ont pas l’impression d’avoir donné assez ou qui profitent des soldes du jour de Noël”. Bref, quand il n’y en a plus, il y en a donc encore !
Enfin, dernier avantage de la carte-cadeau selon Sabre: “Nous constatons que, non seulement, elles permettent d’attirer de nouveaux clients mais, qu’en plus, elles permettent de générer des revenus innatendus puisque 72 % des clients dépensent plus que la valeur de la carte-cadeau qu’ils reçoivent”.
Cette fin d’année, il vous reste encore le temps de créer vos propres carte-cadeaux et de les mettre en ligne sur votre site et/ou votre moteur de réservation. Et, n’hésitez pas à laisser libre cours à votre imagination car, si auparavant, il s’agissait seulement de créer une carte avec une simple valeur monétaire, ==désormais, les clients apprécient de pouvoir choisir entre plusieurs sortes de forfaits au sein de votre établissement. Sachez donc faire le distingo entre chèque-cadeau (uniquement une valeur) et carte-cadeau (un choix d’offres précises à réserver chez vous) pour pouvoir attirer l’intérêt d’un plus grand nombre d’acheteurs … y compris jusqu’au dernier coup de minuit.
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Finalement Smartbox et Wonderbox ne fusionneront pas : Alors que Wonderbox était sur les rangs pour s’offrir son rival de toujours et construire, à partir de cette fusion, un “champion européen”, l’autorité française de la concurrence a mis fin au long suspens ce jeudi 14 décembre en s’opposant à ce rachat qui aurait, de fait, abouti à une situation de monopole du nouvel ensemble sur le marché des cartes-cadeaux. Les deux enseignes continueront donc de se challenger sur le marché français (et ailleurs) en reprenant leurs projets d’origine; en particulier, en se tournant de plus en plus vers la digitalisation de leurs offres qui restent encore largement améliorables de ce côté-là.