Je suis fatigué ….
Je reviens des journées du etourisme à Pau. Un des grands rdv annuel des institutionnels.
Le pro booking déroule ses arguments, tout le monde applaudit
Alain Larouche y a eu un grand moment d’expression pour vanter les mérites du partenariat entre son canton (office de tourisme) et booking.com. Il n’y avait aucune contre mesure, il a pratiquement dit aux 800 personnes (tous des OT, CDT, CRT, etc.) de mettre booking sur leur site et d’abandonner la commercialisation. Ils ont tous pratiquement applaudis à la fin de son speech. Sentant le truc venir, j’avais été voir l’organisateur (Ludovic Dublanchet) pour lui demander de participer, ils m’ont simplement fait passer un micro pour une question. J’ai live tweeté pendant son interlocution pour contre argumenter. Malheureusement, la plupart des institutionnels baissent les bras et sont prêts à signer chez booking (New York City vient de le faire, Rio de Janeiro la déjà fait, etc…). Je viens de recevoir un message d’une grosse commune Bretonne qui m’explique pourquoi ils sont en train de contacter booking pour cela. J’ai parlé après avec Alain, il a ses raisons, que je comprends et respecte, mais sa décision me semble quand même être un aveu d’impuissance et une solution de facilité. Alain dit cependant qu’il attend de voir et que si cela se trouve il aura viré booking dans 3 mois (et bien alors pourquoi recommande tu la solution devant 800 influenceurs ? ? )
On va se prendre une déferlante dans la gueule
J’ai bien peur qu’une énorme vague ne déferle dans ce sens. Que notre objectif ne va pas être d’éduquer les hôteliers pour éduquer la clientèle, mais de devoir travailler sur nos partenaires, nos amis, nos alliés, nos voisins, nos élus ….. les institutionnels.
Quelle trahison, quel cout de couteau dans le dos vont-ils nous mettre si ils décident tous de confier la commercialisation à un tiers. Aller donc ensuite expliquer au client, à l’hôtelier, les méfaits de ces circuits de distributions.
Faut dire qu’on à tous merdé
Je peux presque les comprendre, ils ont dépensé des budgets colossaux pour essayer de faire de la resa en ligne, nous autres, hôteliers, on n’a pas été à la hauteur à ce moment, en leur donnant nos fonds de stocks a des prix élevés (argument d’Alain). Ils ont dépensé du temps, de l’argent, de la sueur… pour rien. Ils baissent les bras, sont fatigués et voient cette solution qui leur coute rien, qui apporte du client, qui fait rayonner la destination et qui en plus fait gagner de l’argent avec l’affiliation. C’est, à leurs yeux, une solution miracle, mais attention, la solution miracle n’existe pas !
Booking sur le site de l’OT, est ce la bonne solution ?
- En imposant booking, ils vont forcer les derniers établissements « libres » à signer chez eux.
- En installant booking, c’est booking qui va récupérer les données du client (nom, mail, date séjour, etc.).
- Ensuite booking va leur demander de remplir des fiches à propos de la destination, mais pour leur bien, c’est pour mieux la vendre. Booking veut ce qu’il n’a pas, c’est-à-dire le contenu, la connaissance du territoire, le client, ce que nos institutionnels ont.
- Et une fois que tous les territoires seront sur booking, ils feront quoi ? Booking leur demandera alors plus de commission pour être mis en avant (ce qu’ils font avec les hôtels), la fameuse tête de gondole dans la grande distribution.
- Est-ce que booking pourra les tenir pour responsable d’un séjour malheureux parce que le client a réservé sur leur site, ils n’ont aucune idée de la pression que booking peut mettre et met à certains. Et le jour où l’hébergeur n’aura pas mis de disponibilité, est ce que booking appellera l’OT pour leur demander de téléphoner à tous les hébergeurs pour exiger de la dispo ?
- Quid de la norme AFNOR sur l’e-réputation, sur booking, un hébergeur n’a même pas le droit de réponse
Vous pouvez pas nous faire ce coup là !
Booking n’apporte aucune valeur ajoutée (si ce n’est un petit peu au client final, ce qui est déjà énorme). Booking c’est 30% de marge brute, je ne connais aucune entreprise qui fasse autant de marge (en étant un minimum honnête), booking, c’est 5 milliard $ de trésorerie. Ce n’est qu’un intermédiaire qui a réussi à s’imposer avec des méthodes et techniques peu recommandables. Je vous encourage à lire le contrat booking disponible ci-dessous.
S’il vous plait, institutionnels, ne faites pas cela, réfléchissez bien, organisons débats, réunions, groupes de travail pour trouver un terrain d’entente.
Vous ne pouvez pas imposer aux hébergeurs des choix stratégiques qui vont impacter autant leur exploitation, et en plus, encaisser la petite commission que booking vous rétrocédera, non, pas vous !
Ressources
Alain Larouche
Booking n’est pas votre ami
Contrat Booking => lisez le, si si je vous jure, c’est le vrai !
Avez-vous déjà dormis dans un hôtel Expédia ?
Pourquoi Fairbooking ne peut pas réussir seul ?
Scoop.it de la bataille médiatique
Et Google Hotel Finder alors ?
Mise à jour du 30 septembre: ca me fait cogiter beaucoup cette histoire là, tellement que j’en rêve la nuit ! Et en me levant ce matin, je me suis dit que la solution était plutôt de mettre Google Hotel Finder, alors certes, Google est un autre ogre du net, mais au moins dans GHF, il y a plusieurs distributeurs et l’hôtelier qui veut rester indépendant dans sa commercialisation à la possibilité de le faire. L’OT met alors en place un système performant et convivial pour sa destination et ses acteurs socio-pro. Qu’en pensent les pro de la distribution ?
Mise à jour du 1er octobre, j’ai changé la photo à la une de cet article, c’était le logo des #Et9 et ils n’ont pas grand chose a voir avec cette problématique de distribution, c’est juste là bas que j’ai pris conscience d’une certaine situation.
Alain, Ludo, Jean-Luc, Pierre, Mathieu et tous les autres, qu’en pensez-vous ? réagissez dans les commentaires ! Dites aux hôteliers (lecteurs de ce blog) le pourquoi du comment et, surtout, comment vous en êtes, institutionnels, arrivés là ! Il y a là des enjeux énormes pour la collectivité locale. L’installation des grandes surfaces en périphérie à tué nos centres villes, voulons nous tuer les petits distributeurs/prescripteurs (dont les OT) en laissant les gros distributeurs prendre le pouvoir (et voilaaa… c’est reparti vous vous dites, en fait je voulais rajouter une ligne sur le fait qu’il n’y avait rien de personnel les gars et que j’ai toujours autant de plaisir à vous lire et débattre avec vous, hein !)