Il va être “enfin temps” de parler des avantages de la profession plutôt que de ses inconvénients, s’il ont veut donner le goût aux générations actuelles et futures de pratiquer l’art du plaisir de “faire plaisir”, et enfin donner un “gros” bol d’air frais aux hôteliers et aux restaurateurs.
L’industrie de l’hôtellerie et de la restauration, comme d’autres d’ailleurs, vivent et tentent de survivre, au manque d’attractivité de la profession, et plus généralement, à une pénurie de candidats pour le “monde du travail”.
Avant d’annoncer quelques unes de nos solutions, il est important de résumer les typologies des générations d’hommes et de femmes qui se croisent dans ces métiers aujourd’hui et qui peuvent éclairer les managers dans leurs conduites à tenir.
La Génération X (les 44/60 ans) : le travail a toujours été pour eux central, ils sont respectueux de la hiérarchie et loyaux en règle général.
La Génération Y (les 24/44 ans) : la majorité d’entre eux, né avec Internet, sont plus curieux et zappeurs. Ils n’ont pas le souhait de vivre longtemps avec une entreprise et n’ont pas peur des risques de changement d’environnement professionnel. Ils veulent aussi un meilleur équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle.
La Génération Z (les 14/24 ans) : c’est la jeunesse d’aujourd’hui, impatiente, qui pense vite, qui ne veut surtout pas faire comme les autres, qui est très influencée par l’éthique des employeurs et qui vit sur les réseaux.
Comment alors l’Hôtellerie et la Restauration peuvent-ils concilier et mixer toutes ces attentes et séduire et attirer des forces vives ?
1 – Adapter son organisation pour améliorer l’attractivité de l’hôtellerie et de la restauration
et rompre avec ses vieilles habitudes, que ce soit en terme d’organisation du temps de travail, ou dans ses pratiques professionnelles.
Nous voyons et entendons encore des organisations en cuisine où tout le monde arrive et part en même temps. Le fameux “esprit de corps”, celui qui cumule des heures supplémentaires …
Nous voyons encore des organisations où l’on fait venir du personnel “au cas ou” et à qui l’on dit de rentrer chez soi peu de temps après parce qu’au final, il n’y a pas eu la fréquentation espérée.
Revoir son organisation, connaître et anticiper sa fréquentation au restaurant …
2 – Proposer des contrats de travail avec des horaires adaptés
selon les attentes individuelles et les besoins.
Ne plus craindre d’embaucher des personnes qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas travailler le week-end, accepter que leurs attentes évoluent, manager et former ses collaborateurs proches et/ou chefs de service au management intergénérationnel.
La recherche systématique et perpétuelle du CDI n’est plus en adéquation avec les attentes de la génération nouvelle.
L’ouverture à des contrats multiples à l’intérieur même d’un groupe de collaborateurs, est désormais acceptée et comprise, dans la mesure ou le travail est au final rendu.
3 – Rémunérer honnêtement le travail du dimanche
ou le compenser.
Il faut être honnête, nombreux sont les métiers dans lesquels la rémunération est ajustée selon si du personnel est présent le dimanche.
Dans un monde ou l’équilibre personnel et professionnel est de plus en plus privilégié, il serait cohérent que les métiers de l’hôtellerie et de la restauration s’adaptent eux aussi, restent compétitifs et deviennent encore plus respectueux.
4 – Revoir les titres des collaborateurs
et casser l’ordre quasi militaire des organisations pour plus de modernité.
Que veut dire aujourd’hui demi chef ou chef de partie ? Commis de salle ou ½ chef de rang ? Chef de brigade ?
Autre exemple, depuis quand on réceptionne des clients ? Les acteurs des halls d’hôtel et de l’accueil des clients sont avant tout des bien faiseurs d’hospitalité et de bonheur. Il ne faut donc pas s’étonner que l’on remplace les réceptionnistes par des bornes informatiques dans certains types d’établissement.
La révision des titres des employés sont unes des solutions à une meilleure dynamique et une visibilité positive d’une entreprise.
5 – Créer de nouvelles fonctions
pour mieux s’adapter aux défis du monde de l’hospitalité et à la transformation des métiers tout en respectant les traditions et les codes de l’hôtellerie-restauration.
Puisque l’attractivité de es métiers est fortement en danger, il faut créer le changement et ne plus le subir. Il est nécessaire de s’adapter et rester novateur.
L’arrivée du revenue management ou des réseaux sociaux a fait naître de nouvelles fonctions au sein des hôtels. Pourquoi les métiers traditionnels de l’hôtellerie, de la cuisine, de la salle ne pourraient ils pas eux aussi coller plus aux générations ?
Verra t’on un jour des fonctions de “Cueilleur de bonheur”, de “Créateur culinaires”, des “Accueillants”, des “Faiseurs de rêve”, des “Alchimistes” ?
6 – Pratiquer un management coopératif, intergénérationnel motivant
et encourageant encore plus le plaisir de faire plaisir plutôt que la productivité, et laisser encore plus de place à la créativité individuelle et collective.
Les managers d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’hier. Les jeunes et les nouveaux arrivants dans le monde du travail ne sont pas inaptes aux métiers de l’hôtellerie-restauration. Ils ont évolué et le management doit aussi évoluer.
Ils veulent autant “laisser une trace” que leurs prédécesseurs même s’ils ne restent pas aussi longtemps dans la même entreprise que leurs aïeux.
Ils veulent être compris de leurs intentions et leurs visions du travail à condition d’être respectés et compris par leurs responsables et managers en premier.
Nos expériences du management et de l’hôtellerie-restauration sur le terrain pendant de nombreuses années, et nos accompagnements et missions dans le secteur de l’Hospitalité, nous amènent à confirmer que ces métiers sont et restent des métiers d’avenir, et que le management est en grande partie, la cause et la solution à la fois.
Sébastien Renard
Vulpes Consulting
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