‘Astra ad’ : ‘vers les étoiles’, en latin, est une devise qui figure en bonne place au sein de l’hôtel Astra Opera, à Paris. Car, pour la nouvelle décoration de son établissement, le groupe familial Astotel, dirigé par la famille Cachan, a demandé à Philippe Maidenberg de travailler sur ce thème et d’en donner sa propre interprétation. Proche des milieux artistiques, l’architecte a choisi de rendre hommage dans les 73 chambres à quatre personnalités qui sont des stars dans leur univers : l’acteur Daniel Auteuil pour le cinéma, la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot pour le ballet, la famille Bouglione pour le cirque – la piste aux étoiles -, et Claudie Haigneré, ancienne astronaute, scientifique et femme politique
“J’ai eu envie de célébrer le génie français à travers plusieurs univers qui n’ont rien à voir entre eux. Il s’agit de gens qui me touchent, qui ont une longue carrière. Ils font tous rêver car ils ont atteint un niveau très élevé dans leur domaine”, explique l’architecte. Celui-ci a donc créé quatre univers distincts pour permettre une immersion qui opère même si les clients ne connaissent pas ces personnalités. Deux étages de l’hôtel sont consacrés à chacune, sauf Marie-Agnès Gillot, dont les chambres occupent le 7e et dernier étage.
- Le cinéma
À travers l’acteur Daniel Auteuil, Philippe Maidenberg a souhaité évoquer l’univers du cinéma et les coulisses des tournages. Dans les chambres, les têtes de lit représentent les panneaux en bois sur lesquels sont fabriqués les décors, les éclairages reproduisent ceux des plateaux, les bureaux rappellent les malles de transport de matériel.
Les quatre chambres situées au 7e et dernier étage reproduisent les salles de répétition et les scènes des ballets nationaux, avec un parquet sombre, de grands miroirs aux murs, une barre de danse et même des chaussons suspendus sur le mur. Plus original, la tête de lit reproduit les pas de danse effectués sur du sable par Marie-Agnès Gillot, grâce à moulage en plâtre.
“Les chambres rendant hommage à la famille Bouglione sont certainement les préférées des enfants”, sourit Philippe Maidenberg. Tête de lui rappelant les grands rideaux en velours de la ‘piste aux étoiles’, tables de nuit en forme de tabouret sur lequel les éléphants (qui ont depuis disparu des cirques Bouglione) faisaient leurs numéros, balançoires dans certaines chambres et jusqu’aux patères dans les salles de bains reproduisant des têtes de tigres. Un univers ludique et chaleureux qui rappellent également la longue histoire de transmission de la famille, toujours propriétaire du Cirque d’hiver, à Paris.
- L’astronomie
Les chambres dédiées à l’astronomie sont plus épurées, avec de grands pans de murs blancs, un grand cercle au-dessus du lit, qui, avec un jeu de miroirs et de LED évoque la voute céleste vue depuis un hublot, le pas de Neil Armstrong sur la lune reproduit sur les tables basses, un tapis bleu dont la nuance a été précisément choisi par Claudie Haigneré pour évoquer le ciel.
Un décor au choix des clients
Lors de la réservation, les clients peuvent choisir le décor dans lequel ils séjourneront. “Depuis la réouverture, cet hiver, on voit que les chambres Marie-Agnès Gillot ont beaucoup de succès”, confie Philippe Maidenberg, d’autant qu’elles sont dotées de très belles vues sur les toits de Paris, et l’opéra Garnier tout proche.
Les travaux menés pendant deux années ont permis de créer un vaste rez-de-chaussée qui mêle ces quatre univers, où se succèdent espace de travail, grand salon avec fauteuils, canapés, bibliothèque et piano à queue, et la salle de petit déjeuner. Quelques alcôves permettent aussi de s’isoler. Un spa flambant neuf propose piscine de 10 mètres, cabines de soins, sauna, hammam et salle de fitness. Philippe Maidenberg travaille désormais sur la rénovation prochaine du l’hôtel mitoyen, le Caumartin, autre adresse du groupe Astotel.