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Ce matin, Nathalie Delattre, ministre déléguée chargée du tourisme, a pris la parole pour rappeler les enjeux de l’accessibilité et de la donnée touristique. Elle a mis en avant l’importance d’une stratégie numérique inclusive et durable pour faire de la France une destination de référence mondiale. Retour sur les annonces et ambitions dévoilées.
Lors de l’évènement « La donnée touristique au service de l’accessibilité : où en est-on ? » organisé par la DGE, Nathalie Delattre a insisté sur le caractère crucial de la donnée touristique pour orienter les politiques publiques. Elle a rappelé que ces informations permettent de mesurer l’impact des actions gouvernementales, de gérer efficacement les crises et de mieux anticiper les tendances du marché.
Grâce à des outils comme DATAtourisme, créée en 2017 et la plateforme France Tourisme Observation (FTO) lancée en 2022, la France dispose d’un écosystème pour centraliser et exploiter les données touristiques. Cependant, la ministre a pointé du doigt la nécessité de synchroniser les calendriers de publication des données entre les différents acteurs pour en améliorer la lisibilité.
Elle a également souligné l’importance des technologies émergentes, telles que l’intelligence artificielle, pour exploiter les données liées aux flux touristiques ou aux nouveaux usages, comme le tourisme durable et l’hébergement non marchand.
Nathalie Delattre constate un retard du tourisme en matière d’exploitation de la donnée et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, les données sont très hétérogènes. Selon elle, la diversité des activités touristiques et le cloisonnement des données entre différents acteurs ne facilitent pas le partage de celles-ci.
Aussi, les petites entreprises touristiques rencontrent des difficultés à se familiariser avec le numérique, ce qui freine l’exploitation des données. « Seuls 67% des entreprises de l’hébergement restauration ont adopté une solution numérique de gestion ou de réservation », a-t-elle déclaré.
Enfin, elle estime que la donnée de spatialisation et celle issue de pratiques récentes (tourisme durable, hébergement non marchand) sont sous-exploitées.
La ministre a également dévoilé les grandes lignes de sa future feuille de route pour le tourisme Horizon 2030, qui s’articulera autour de trois axes principaux :
Tourisme durable : promouvoir des activités respectueuses de l’environnement, tout en garantissant une répartition équilibrée des flux touristiques entre zones rurales, littorales et de montagne.
Tourisme inclusif : faciliter l’accès au tourisme pour tous, en mettant l’accent sur l’accessibilité numérique et physique.
Tourisme innovant : intégrer les nouvelles technologies, notamment l’IA, pour développer de nouvelles offres et répondre rapidement aux évolutions du marché.
Bien que la France ait accueilli 100 millions de visiteurs internationaux en 2024 et enregistré des recettes record de 71 milliards d’euros, la ministre déléguée chargée du tourisme a rappelé que le pays reste derrière les États-Unis, l’Espagne et le Royaume-Uni en termes de recettes touristiques.
Face à une concurrence internationale accrue, notamment de la part de l’Espagne, la ministre a insisté sur la nécessité d’une stratégie agressive et réactive. Elle a notamment cité l’exemple de données issues de réservations de l’École de Ski Française, qui révèlent un intérêt croissant des touristes brésiliens pour les destinations de montagne françaises, offrant ainsi des pistes prometteuses pour renforcer les partenariats internationaux.
Pour conclure, Nathalie Delattre a appelé à une mobilisation structurée et collective des acteurs de la filière pour faire de la France un modèle d’innovation touristique. Elle a salué la méthode du hackathon, affirmant qu’elle souhaitait la répliquer pour d’autres thématiques que l’accessibilité.
« Nous devons être hyper réactifs et exploiter pleinement la richesse de nos données pour rester compétitifs », a-t-elle affirmé, en promettant de placer la donnée touristique au centre des politiques publiques et de l’innovation.
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