En 2022, selon l’enquête de la Dares (ministère du Travail), près d’1 actif sur 2 en emploi dans l’Hébergement Restauration (45,2%) avait travaillé au moins deux dimanches sur une période de quatre semaines consécutives. Un taux qui est trois fois supérieur à celui de l’ensemble des agents du Public et du Privé (15,3 %). Il grimpe même à 76 % chez les non-salariés de l’Hébergement. Les actifs de la branche sont aussi les plus nombreux à travailler de 20 heures à minuit (52 % dans la Restauration) ainsi que le samedi (66 % dans l’Hébergement). Continuité de la vie sociale oblige !
Parmi toutes les catégories de salariés de la branche, les employés de la réception et hall sont, en proportion, les plus sur le pont le dimanche. En 2015, 57,8 % d’entre eux avaient travaillé au moins deux dimanches au cours du mois de l’enquête de la Dares. Photo : Dusanpetkovic1 – Adobe Stock.
Source et datation de ces statistiques
HR-infos a compilé et analysé les enquêtes de la Dares (*) les plus récentes sur le travail le dimanche. Et plus largement sur le week-end ainsi que sur les autres horaires atypiques. Toutes ces recherches ne datent pas de la même année. La plus récente, sur le travail le Dimanche, remonte à 2022. Les autres s’étagent entre 2017 pour l’ensemble des horaires atypiques et 2015 pour la répartition par grands métiers.
Ces écarts de dates entre enquêtes ne remettent pas en cause leurs enseignements. Ni la cohérence de leurs résultats dans la durée. Ne serait-ce qu’en raison de l’importance de l’échantillon de ménages répondant chaque trimestre aux enquêtes (de l’ordre de 100 000 personnes âgées de 15 ans ou plus).
Toutefois, ceux exprimés en valeur absolue sont plus susceptibles d’évoluer, en raison de l’augmentation constante, annuelle, (hors période Covid-19), des effectifs de la branche. A l’inverse, les pourcentages mêmes des actifs exerçant le week-end et en soirée sont relativement stables, voire légèrement en hausse.
(*) Dares : Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), dépendant du ministère du Travail.
Près d’1 actif sur 2 de la branche HR travaille au moins deux dimanches par mois
Aucun secteur privé, y compris l’Agriculture (52,1%), ne mobilise le dimanche un pourcentage aussi élevé d’actifs que l’Hébergement Restauration (53,4%).
Dans le secteur public de l’hébergement social et médico-social, en revanche, un pourcentage encore supérieur d’actifs (60,9%) exerce régulièrement le dimanche.
Tout secteur confondu, privé et public, le taux d’actifs exerçant le dimanche est 2,3 fois plus élevé dans l’Hébergement Restauration (vs 53,4 %).
Ces statistiques portent sur l’année 2022. Il est possible ce que ces taux d’actifs dominicaux aient encore augmenté en 2023. Ce fut le cas dans la dernière décennie. En 2015, ils étaient 50,4 % à exercer au moins un dimanche sur quatre (vs 53,4 % en 2022). Et 41,8 % (vs 45,2%) à exercer au moins deux dimanches sur quatre dimanches consécutifs.
Lecture : en 2022, 53,4 % des personnes en emploi du secteur de l’Hébergement et Restauration ont travaillé au moins un dimanche au cours d’une période de quatre semaines, contre 23,5 % parmi l’ensemble des actifs.
Données recueillies tout au long de l’année 2022 ; pour chaque individu enquêté, la question sur le travail le dimanche porte seulement sur la période de quatre semaines sur laquelle il est interrogé.
Périmètre : France hors Mayotte, population des ménages, personnes de 15 ans ou plus ayant un emploi.
Source : Insee, Enquête Emploi 2022, calculs Dares. Traitement HR-infos.
Une relative homogénéité entre les différentes professions de l’Hébergement Restauration
Cadres, agents de maîtrise, réceptionniste, cuisinier, serveur. Dans la grande majorité de ces catégories et de ces métiers, au moins près de la moitié des actifs en emploi travaillent au minimum un dimanche par mois.
Toutefois, au moins deux catégories, celles des cuisiniers et commis de cuisine et plus encore, celle des agents de maîtrise cuisine/production présentent des pourcentages d’actifs dominicaux moins élevés. Selon notre hypothèse, cela tient au fait qu’une partie d’entre eux dans la restauration collective à caractère social. La majorité de ses établissements ne fonctionnant pas le week-end.
*Statistiques 2014
Seules les professions les plus importantes de chaque domaine sont détaillées.
Lecture : en 2015, 58,5 % des employés d’étages et des employés polyvalents d’hôtellerie travaillaient au moins un dimanche par mois.
Champ : salariés, actifs occupés au sens du BIT ; France métropolitaine.
Source : Insee, enquête Emploi 2015 ; calculs Dares. Traitement graphique HR-infos.
Les non-salariés de la branche proportionnellement plus nombreux
encore que les salariés à travailler le dimanche
Lecture : en 2015, 75,8 % des non-salariés de l’Hébergement travaillent au moins deux dimanches, 3,5 % un seul dimanche, soit au total 79,2%.
Champ : non-salariés, actifs occupés au sens du BIT ; France métropolitaine.
Source : Insee, enquête Emploi 2015 ; calculs Dares. Traitement graphique HR-infos.
Une majorité à cumuler des horaires de travail le week-end et le soir, voire la nuit
ns : non-signicatif (faibles effectifs)
Lecture : 66,3 % des salariés de l’Hébergement travaillent le samedi et 56,5 % le dimanche en 2017.
Champ : Ensemble des salariés ; France entière (hors Mayotte).
Source : Insee, enquête Emploi 2017 ; calculs Dares. Traitement graphique HR-infos.