Loin d’être nouveau, le problème de la pénurie de main d’œuvre dans le domaine de l’hôtellerie-restauration était déjà reconnu comme un défi majeur dès 2019 par Skift – le site d’informations américain sur l’industrie du tourisme.
Exacerbé lors de la pandémie avec 62 millions d’emplois perdus dans le monde au début de l’année 2020, l’industrie peine à refournir ses rangs.
📊 À date, en France, les chiffres de Pôle Emploi parlent de 360 610 projets de recrutement en CHR – 100 000 exclusivement dans l’hôtellerie – (CDI, CDD…), dont plus de la moitié sont jugés difficiles à pourvoir. « Ce sont surtout les métiers de la restauration qui sont en grande difficulté aujourd’hui, principalement en salle et en cuisine. L’hôtellerie est aussi en tension, essentiellement dans les métiers des étages : femme de chambre, gouvernante et gouvernante-adjointe.», précisait Hervé Becam, vice-président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih)
Alors certes les patrons et syndicats du secteur se sont accordés pour revoir à la hausse la grille des salaires de 16% – effectif depuis le 1er avril 2022 – mais cela ne suffit plus.
Il va falloir faire preuve de créativité pour redevenir attractif alors que les postes cumulent comme inconvénients autres que les salaires faibles :
- Une organisation et des horaires de travail non réguliers et difficilement compatibles avec la vie privée
- Des emplois précaires
- Un manque de reconnaissance de la part de la hiérarchie
- Un travail sous pression.
Ainsi 10% des opérationnels, mais aussi des managers, auraient tout bonnement quitté le secteur d’après les sources d’un article de Lepoint.fr datant de fin mai 2022.
Le problème est avant tout d’ordre structurel, avec une industrie qui a commencé sa mue trop lentement par rapport à la vitesse de changement des mentalités et les attentes des collaborateurs. Patrice Mounier, de l’Umih 84, évoque le fait qu’il faille s’adapter à des candidats qui veulent « travailler autrement ».
Durant cette période, les attentes des consommateurs ont également évolué (📖 >> Voir notre livre blanc sur les tendances des voyageurs en 2022).
Privés de voyages durant de nombreux mois, ils n’ont pas manqué le rendez-vous de la période estivale et arrivent avec des exigences comme ils n’en avaient pas eues auparavant. Dans ce contexte, les hôteliers peinent à y répondre.
« Chaque établissement tricolore doit composer avec 15 à 30% des effectifs manquants ; problème majeur pour de nombreux hôtels, les obligeant à refuser des affaires ou à réduire leur offre de services. », soulignait Sébastien Bazin, PDG du groupe Accor, dans un article des Échos.
Pénurie de main d’œuvre
+
hausse de la demande en quantité et qualité
=
équation impossible ?
Nous aborderons dans cet article les solutions structurelles et technologiques, pour maintenir l’activité, de manière qualitative, à très court terme et pour regagner en attractivité à court-moyen terme.