Alors que l’inflation démontre quelques difficultés à refluer, les professionnels du tourisme et des loisirs estiment que, dans ces conditions, 2024 ne sera ni pire ni meilleure que 2023 en termes d’activités et de revenus pour leur entreprise … Si une faible proportion s’avoue optimiste, une plus faible proportion encore se déclare carrémment pessimiste …
Ce vendredi 12 janvier, Bruno DELMAS, fondateur et CEO de elloha, tenait son traditionnel webinaire de début d’année pour présenter les “prédictions” et les tendances du tourisme et des loisirs en 2024. A cette occasion, près de 600 professionnels du tourisme et des loisirs, venus de la France entière (et de Belgique wallone) participaient à la conférence au cours de laquelle plusieurs sondanges ont été lancés pour mesurer leur opinion face à l’année touristique qui commence.
Le plus important – celui sur leur état d’esprit (ou encore, sur “le moral des professionnels du tourisme”) – en disait long sur leur perception de l’année à venir, du point de vue de l’activité et de la dynamique économique: 53% d’entre eux considèrent que 2024 ne sera ni pire, ni meilleure que 2023 … Et pour cause, selon Bruno DELMAS: “L’atonie de l’activité touristique de 2023 a été grandement causée par la très forte inflation provoquée par le conflit ukrainien, mais aussi tout ce qui s’en est suivi au plan international … et il y a de fortes chances que cette inflation, certes appelée à se contracter en 2024, ne se réduise pas aussi vite qu’annoncé. Ce qui, par conséquent, aura encore des impacts durables sur le pouvoir d’achat des voyageurs et donc, sur leurs projets de vacances …”.
Si l’Europe prévoit une décrue de l’inflation à 2,7% d’ici à juin prochain, rien ne semble moins sûr, en effet. Le mois dernier (décembre 2023), en France, cette inflation était encore de 4,9%; ce qui laisse augurer une décrue plus compliquée (jusqu’au niveau de 2,7%) d’ici à juin.
96% d’accord avec l’analyse
Le contexte 2024 sera donc – selon l’avis des experts d’elloha et des professionnels eux-mêmes (qui l’ont validé à 96% durant le webinaire) – au moins aussi contraint qu’en 2023; ce qui suppose d’ajuster, dès maintenant, des stratégies commerciales adaptées à ce que la situation actuelle semble promettre.
Selon Bruno DELMAS, en période d’inflation, baisser les prix n’est pas la bonne solution pour un professionnel du tourisme: “Vu que vos charges ne baissent pas, baisser vos prix vous condamne à rogner dangereusement vos marges. Par ailleurs, les clients ne veulent pas forcément des prix bas (qui pourraient signifier des prestations de moindre qualité comme la “shrinkflation”), mais plutôt des facilités de paiement, des solutions qui n’entament pas trop leur cash mensuel ou l’épargne qu’ils ont mis de côté …”. Et de citer le recours au “3 fois sans frais” par les principaux OTAs que sont Booking et Airbnb: “Les OTAs ne sont pas maîtres des prix qu’ils proposent. En revanche, ils sont maîtres de la manière de les facturer aux clients. S’ils ont massivement proposé le “3 fois sans frais” en 2023, c’est bien parce que cela correspond au moyen le plus futé de convaincre les voyageurs de passer par eux …”
Et de rappeler que la mise en place du “3 fois sans frais” par un professionnel indépendant du tourisme reste sans risque et ne prend que quelques minutes.
5 tendances de fond pour 2024
Selon Bruno DELMAS, 2024 pourrait faire émerger ou consacrer cinq grandes tendances à la fois chez les voyageurs (qui expriment par là leurs préférences) et chez les professionnels qui pourraient, par là, ajuster leur stratégie commerciale et leurs offres :
- le tourisme culinaire qui va s’imposer dans de plus en plus de pays, dont la France bien sûr (avec 57% d’attente contre 46% dans le reste du monde),
- le tourisme inter-générationnel qui a vocation à regrouper des familles en mal de lien depuis les confinements covidesques,
- les voyages “solo” qui continuent de progresser dans tous les pays. Selon Bruno DELMAS, aux US, les arrivées de “solo” ont progressé de 60% en une seule année !
- le tourisme du sommeil et du “bien être extrême” qui occupent de plus en plus de “rayons” (virtuels) de sites en ligne et qui permettent aux grandes chaînes hôtelières de se positionner sur un segment en très forte croissance. Comme l’a souligné Bruno DELMAS lors du webinaire: “Si vous ne prenez que les français, avant le covid, 49% déclaraient mal dormir. Depuis le covid, ils sont plus de 70% à se plaindre d’un mauvais sommeil qu’ils sont prêts à réparer ou à atténuer le temps de courts séjours ou de vacances … pour peu que l’offre existe !”
D’autres tendances, moins impactantes, devraient voir le jour en 2024 dans un contexte concurrenciel qui ne manquera pas d’être chamboulé : rien qu’en France, selon Bruno DELMAS, “la réforme fiscale des meublés touristiques va rebattre les cartes du marché”, tandis qu’au plan mondial: “De nombreux pays devraient finir par suivre l’exemple des US qui vont bannir les prix au compte-goutte”; c’est-à-dire, les prix de chambres … auxquels sont rajoutés des “options obligatoires” au fil de la navigation dans le panier d’achat. “Les voyageurs n’en veulent plus et le législateur a déjà le doigt sur la gâchette … les OTAs comme Airbnb commencent à déclasser les loueurs qui persistent dans ce modèle … Ça va donc bouger assez fortement sur ce sujet durant cette année”.
Pour de nombreux participants à ce webinaire, ce “tableau” de ce qui devrait arriver en 2024 a été plus qu’utile pour mieux se positionner dès les semaines et les mois prochains: ==74% du total des participants déclaraient vouloir modifier ou ajuster leurs offres d’après ce qu’ils venaient de voir et d’analyser” … Au nom de toute notre équipe, merci de votre confiance !