D’ici à 2025, selon le spécialiste STR, une chambre sur quatre construite dans le monde sera celle d’un hôtel de type “lifestyle” (que l’on pourrait traduire par “style de vie” ou “art de vivre”). Depuis 2020, rien qu’aux US, selon le spécialiste JLL, il s’est déjà construit 10.000 chambres d’hôtels répondant à ce nouveau “créneau” …
Les hôtels “lifestyle” ont, selon les chaînes ou les indépendants qui les exploitent, vocation à proposer une “expérience personnalisée” à leurs clients. Ils se distinguent par une conception esthétique (qui fait place, par exemple, aux œuvres d’art contemporain), un design plutôt moderne, un recours permanent à l’innovation (comme le parcours du voyageur “sans friction”) et une atmosphère qualifiée d’immersive (art, musique et gastronomie ou bistronomie omniprésents) qui confine au “mémorable”.
Enfin,ce sont des hôtels qui favorisent l’interaction sociale grâce à des espaces communs (halls ou rooftops), dont le but est de faciliter les rencontres entre les clients en vue de donner un sentiment d’appartenance à un style de vie ou, mieux pour la marque, à une communauté plus globale (toujours, cette soif de reconnaissance).
Bref, un hôtel “lifestyle” veut revendiquer – plus que tous les autres – “un environnement où les clients se sentent à l’aise, inspirés et connectés, en mettant l’accent sur la personnalisation de l’expérience et la création de souvenirs mémorables”. Rien que ça ! Et pour parvenir à ce résultat, les investisseurs ne manquent pas : selon le spécialiste JLL, ces cinq derni!res années, la construction ou la transformation d’hôtels en établissements “lifestyle” aurait mobilisé pas loin de 83 milliards de dollars d’investissements !
Il faut dire que si le lifestyle attire autant d’investisseurs et d’exploitants, c’est qu’il rapporte beaucoup plus que les autres “segments” hôteliers. Selon l’étude “An investor’s guide to lifestyle hotels” publié par JLL la semaine dernière, le taux de croissance moyen de ces hôtels, sur les cinq dernières années, aurait dépassé de 50 points de base celui de tous les autres segments hôteliers.
Enfin, selon STR: *”Sur les 10 dernières années, les tarifs journaliers moyens (ADR) des hôtels dits “lifestyle” étaient supérieurs, en moyenne, 33,60 $ par rapport aux tarifs journaliers moyens des hôtels dits “non lifestyle”.
En France et dans le reste de l’Europe, de plus en plus de spécialistes déclarent ignorer la différence entre “hôtel de charme” et “hôtel de style”. Selon ces spécialistes, les recherches actuelles sur le secteur se concentrent sur la perception qu’ont les professionnels de l’hôtellerie de ces deux types d’hébergement, sans tenir compte de la compréhension qu’ont les consommateurs de l’hôtellerie.
Selon une étude menée par des universitaires de renom du milieu de l’hospitalité (Donna Quadri-Felitti, Na Su et Jonathon Day de la Pennsylvania University), après avoir enquêté auprès d’une série de voyageurs, “il s’est avéré que la majorité des personnes interrogées n’avaient que peu ou pas de connaissances sur ces termes. Cependant, les personnes interrogées qui voyageaient fréquemment connaissaient les deux catégories et étaient susceptibles d’indiquer leur intention de les utiliser lors de futurs voyages. Les résultats suggèrent que les hôtels de charme et les hôtels de style de vie ne sont pas synonymes dans l’esprit des consommateurs. En fait, les consommateurs ont des attentes différentes pour ces deux types d’hébergement, et ces différences évoluent au fur et à mesure que les consommateurs découvrent ces produits…”. Dans tous les cas de figure, il s’agit donc bien d’un segment très prometteur pour le futur de l’hôtellerie.