Le 17 décembre dernier, la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis (l’équivalent de l’Autorité de la concurrence en Europe) a adopté une nouvelle réglementation sur la transparence des prix dont l’impact sera majeur pour les locations de courte durée où cette obligation n’est décidemment pas souvent respectée. En Europe et en France, de telles règles devraient aussi se généraliser tant les voyageurs détestent ces pratiques …
On l’a souvent vécu en navigant sur les sites de locations meublées: le prix, à l’arrivée (au moment de valider son panier) est souvent bien supérieur à celui affiché sur la première page de recherche ! La raison ? Au fur et à mesure que l’on progresse dans le processus de réservation, des frais nouveaux viennent s’ajouter de manière obligatoire : option ménage, option linge, frais de dossier, etc. Ces fausses options font enfler l’addition au détour de chaque nouvelle étape de la réservation et, avec elles, la colère des consommateurs qui abandonnent le processus dans plus de 70% des cas !
La méthode – très courante dans l’univers des locations de courte durée – compte de plus en plus de détracteurs: du simple voyageur jusqu’au patron d’Airbnb lui-même ou encore Joe Biden, l’encore Président des Etats-Unis, et désormais, l’Autorité américaine de la concurrence qui vient carrémment de l’interdire !
Pour les commissaires américains, la transparence totale des prix est désormais la règle et rien ni personne ne peut y déroger: les loueurs doivent désormais afficher le prix total en prenant soin d’y inclure tous les frais obligatoires, dès la première page de leur site ou de leur moteur de réservation.
Cette nouvelle a l’ambition d’éliminer purement et simplement la pratique dite du “prix au compte-gouttes”; en référence à la révélation des “options obligatoires” au fur et à mesure que le consommateur progresse dans son parcours de réservation. Selon la nouvelle règle, le prix total affiché dès la première étape doit être plus visible que toute autre information tarifaire tandis que les frais “facultatifs” devront être clairement indiqués avant que le consommateur ne fournisse ses informations de paiement.
Avec cette nouvelle règlementation, l’intégration de tous les frais obligatoires doit être immédiate et sans ambiguité: il s’agit, en général, des frais de ménage, des frais de dossiers et d’autres frais dits de service. Les frais véritablement “optionnels” (ex: frais pour animaux, enregistrement anticipé) devront être aussi clairement détaillés dès les premières étapes. Enfin, aucun frais supplémentaire ne pourra être facturé après l’arrivée du client si son montant n’a pas été indiqué clairement au moment de la réservation.
Cette nouvelle réglementation en dit long sur les turbulences qui risquent de peser, sous toutes les latitudes, sur l’économie des locations de courte durée. Aux US ou en Europe, les contraintes se multiplient visant à réguler une offre considérée comme hors-de-contrôle par les autorités et les hôteliers. Aux US, en revanche, c’est sous la pression des consommateurs que la nouvelle régulation vient de s’imposer.
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Les saviez-vous ? La nouvelle réglementation américaine a été, en partie, motivée par l’ambition de faire économiser 53 millions d’heures par an de “calculs approximatifs” aux consommateurs confrontés au casse-tête d’estimer le prix total d’une réservation, en l’absence d’informations claires; ce que l’Autorité de la concurrence américaine estime à 11 milliards de dollars de temps et d’argent économises au cours de la prochaine décennie.