Comme chaque année à cette époque, Airbnb publie la liste des communes auxquelles elle s’est engagée à reverser la taxe de séjour (prélevée à la source) pour le compte de ses “hôtes” et des collectivités concernées. Cette année, plus de 1 600 nouvelles communes ont reçu un montant de taxe de séjour pour la seule année 2023 …
Avec 187 Millions d’euros de taxes de séjour collectée auprès de ses hôtes et reversée aux collectivités, Airbnb signe une année “fiscale” en progression de 25% par rapport à la collecte de 2022.
Cette progression est, à la fois, combinée par la progression des réservations captées par Airbnb sur la destination France, mais aussi par celle de hosts (loueurs, propriétaires ou non) qui confient leur bien à la plateforme américaine. Enfin, une grande partie de cette augmentation pourrait être liée tout simplement à l’augmentation des prix des nuitées pratiqué par les propriétaires en raison de l’inflation …”
Compte tenu de ces chiffres et des évènements de 2024, comme les Jeux Olympiques, la prochaine collecte devrait, en conséquence, exploser tous les records.
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Le saviez-vous ? Airbnb a été, dès 2015, la première plateforme à avoir volontairement mis en place la collecte automatique de la taxe de séjour pour le compte des hôtes en France. Depuis le 1er juillet 2018, la plateforme a étendu son service de collecte dans toutes les villes qui ont instauré une taxe de séjour au réel et qui ont renseigné leurs tarifs dans le portail de la DGFIP “Ocsitan”.
Plus de 100.000 euros pour 250 communes
Avec plus de 187 millions d’euros de taxe de séjour reversés à plus de 24 500 communes françaises, Airbnb continue de jouer le “bon élève” auprès des autorités locales qui, après quelques années de défiance vis-à-vis des plateformes, concentrent désormais leur attention sur la fiscalité des “meublés de tourisme” et leur impact, à la fois, sur l’offre de logements à l’année et les impacts économiques de ces locations courte durée sur leurs hébergeurs marchands (hôtels, maisons d’hôtes, gîtes, campings …).
Ainsi, selon les chiffres publiés cette semaine, Airbnb aurait aussi reversé plus de 100 000 euros à plus de 260 localités, dont la moitié compte moins de 20 000 habitants et, en 2023, plus de 1 600 nouvelles collectivités auraient bénéficié de ces (re)versements de “collecte à la source”. Car, c’est bien de cela qu’il s’agit et non pas d’une prodigalité providentielle.
Ces résultats démontrent aussi l’importance du tissage territorial d’Airbnb avec une explosion des annonces venues de tous les coins de France; notamment des zones les plus rurales où la plateforme et ses “apports d’affaires” sont vus comme la seule planche de salut pour attirer du touriste et des revenus.
Si les petites communes y voient là un moyen simple et rapide de récupérer des taxes qu’elles avaient plus de mal à collecter auparavant, il en va de même des grandes villes qui continuent également à bénéficier du retour des voyages internationaux et des grands événements. Selon le dernier communiqué d’Airbnb, Paris aurait ainsi reçu plus de 31,7 M€ contre plus de 24,3 M€ en 2022, Bordeaux, plus de 1,5 M€ contre plus de 1,3 M€ en 2022 et Toulouse, plus de 1,4 M€ contre plus de 1,0 M€ en 2022.
Pour Airbnb, dont le marché français est secoué par les dernières réformes fiscales – et qui risque de tarir la réserve de locations de courte durée: “La collaboration avec les municipalités françaises se poursuivra pour les accompagner dans l’établissement de règles locales, préservant ainsi l’opportunité pour les familles locales de compléter leurs revenus avec Airbnb et encourageant la répartition des retombées économiques du tourisme dans un nombre croissant de villes et de villages”.
À charge, pour Clément Eulry, le nouveau directeur France et Belgique d’Airbnb, d’adoucir la charge des autorités publiques sur un marché qui devrait connaître, à la fois, un “boom” sans précédent grâce aux JO, mais aussi un sévère resserement, en raison des réformes en cours tant sur le plan européen que national; avec une réforme fiscale destinée à privilégier le logement permanent plutôt que les offres “courte durée”.
Pour Airbnb, d’ailleurs, cette situation relèverait d’une distorsion d’analyse du marché immobilier: selon une récente étude stratégique de la plateforme, seuls 0,2% des logements français seraient dédiées à la location meublée de courte durée et les tensions qui apparaîtraient sur l’offre immobilière globale seraient plutôt liées à la pénurie de logements causée par la très forte proportion de logements vacants … qui péseraient 8,2% du parc immobilier français, soit 41 fois plus que le parc de la location de “courte durée”.
Un outil de monitoring pour les villes
Si les arguments immobiliers invoqués dans l’étude stratégique d’Airbnb ne semblent pas avoir fait mouche auprès des législateurs de la dernière loi de finances, la plateforme ne désarme son arsenal de “bon élève” auprès des collectivités française. Ainsi, en conformité avec la réglementation française, Airbnb partage toujours plus de données détaillées sur les séjours effectués depuis novembre 2022 avec les municipalités.
Ces données comprennent le nombre de voyageurs et de nuitées, les montants totaux des réservations, les adresses des logements et leurs numéros d’enregistrement, le cas échéant. Cette information permet aux municipalités de mieux comprendre et suivre le développement du tourisme local sur leur territoire.
Enfin, Airbnb s’engage également à soutenir l’application des réglementations locales en fournissant des outils avancés comme, par exemple, l’accès au portail des villes d’Airbnb, facilitant la suppression des annonces non conformes et permettant un contrôle plus efficace pour garantir le respect des règles.
Prochain versement, en juin 2024
Devenu, à chaque reprise, un sujet très médiatisé, le prochain versement des taxes de séjour par Airbnb sera effectué fin juin 2024 et correspondra à la période de collecte 1er novembre 2023 au 30 avril 2024.
Cette année, l’actualité de la taxe de séjour sera aussi marquée par le vote des “surtaxes” de séjour décidée par plusieurs régions, à la suite de Paris et de l’Île de France; un sujet brûlant qui devrait faire couler pas mal d’encre d’ici là…
Depuis l’an dernier, mais aussi depuis le 1er janvier 2024 (avec de nouveaux territoires, cette nouvelle taxe va majorer les tarifs délibérés de 34% et est destinée à financer des grands projets touristiques (lignes TGV, grands investissements …).
A priori, la collecte de la taxe de séjour par Airbnb, en 2024, devrait donc exploser ses records historiques !
Départements | Entrée en vigueur | Bénéficiaires de la TAR à 34% |
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Alpes-Maritimes | 1er janvier 2023 | Société de la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur |
Ariège | 1er janvier 2024 | Société du Grand Projet du Sud-Ouest |
Aude | 1er janvier 2024 | Société de la Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan |
Bouches-du-Rhône | 1er janvier 2023 | Société de la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur |
Haute-Garonne | 1er janvier 2024 | Société du Grand Projet du Sud-Ouest |
Gers | 1er janvier 2024 | Société du Grand Projet du Sud-Ouest |
Gironde | 1er janvier 2024 | Société du Grand Projet du Sud-Ouest |
Hérault | 1er janvier 2024 | Société de la Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan |
Landes | 1er janvier 2024 | Société du Grand Projet du Sud-Ouest |
Lot | 1er janvier 2024 | Société du Grand Projet du Sud-Ouest |
Lot-et-Garonne | 1er janvier 2024 | Société du Grand Projet du Sud-Ouest |
Pyrénées-Atlantiques | 1er janvier 2024 | Société du Grand Projet du Sud-Ouest |
Hautes-Pyrénées | 1er janvier 2024 | Société du Grand Projet du Sud-Ouest |
Pyrénées-Orientales | 1er janvier 2024 | Société de la Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan |
Tarn | 1er janvier 2024 | Société du Grand Projet du Sud-Ouest |
Tarn-et-Garonne | 1er janvier 2024 | Société du Grand Projet du Sud-Ouest |
Var | 1er janvier 2023 | Société de la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur |