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Les voyages se composeront de plus en plus grâce à l’IA. La startup Weesy mise sur un format bien spécifique, celui du séjour court, pour se différencier. Les cofondateurs du projet, Fabien Dewulf et Mehdi Ahmar, rencontrés sur l’Orchestra Startup Village pendant l’IFTM 2025, font le point sur cette application appelée à s’enrichir.
Qu’est-ce qui vous a encouragés à vous concentrer sur les séjours courts ?
Fabien Dewulf et Mehdi Ahmar, co-fondateurs de Weesy : Nous avons voulu créer Weesy pour lever les freins de l’organisation fastidieuse des courts séjours. Nous avons voulu nous concentrer sur le court séjour parce que ça explose de plus en plus. Les gens partent plus facilement en week-end, que ce soit à cause de l’inflation, d’une météo capricieuse, ou par envie de se libérer l’esprit. Le temps passé à organiser un week-end est assez important par rapport au nombre de jours où l’on part.
C’est un format qui existait moins sur le marché et que nous avons envie de développer. Nous voulons aussi dynamiser le fait de pouvoir partir près de chez soi et montrer qu’il n’y a pas forcément besoin de prendre l’avion pour un week-end. Même à 100 km de chez soi, on peut organiser un week-end de deux ou trois nuits et découvrir plein de choses.
Comment se présente cette solution ?
Nous avons donc voulu aider les utilisateurs à planifier un séjour entièrement personnalisé, et quand on dit personnalisé, c’est de l’ultra-personnalisation. L’utilisateur indique ses besoins, ses contraintes, et l’application lui propose le week-end qui correspond à ses envies, en incluant les activités, l’hébergement et le transport.
C’est une application B2C, avec un parcours d’IA conversationnel. L’utilisateur exprime en langage naturel ses souhaits et converse avec l’IA pour régler les paramètres importants comme le budget, la destination ou le nombre de nuitées. Il peut ajouter des éléments facultatifs sur ses préférences d’activités, et l’IA lui propose un week-end personnalisé clé en main incluant l’hébergement, le transport et les activités.
Quels types d’activités proposera l’appli ?
Il y aura du gratuit et du payant. Aujourd’hui, on s’appuie sur les données publiques en open data de datatourisme.fr, qui recense l’ensemble des points d’intérêt touristique en France. Il y a donc énormément de gratuit, mais aussi de l’événementiel, des choses locales et ponctuelles comme une bourse aux livres ou un marché du terroir.
Comment est orchestrée la personnalisation ? Quels critères l’IA prend-elle en compte ?
Il y a deux parcours. Le prioritaire est celui avec l’IA conversationnelle, mais il existe aussi un parcours classique avec des filtres. Sur la partie IA, il s’agit d’une proximité sémantique avec ce que le client exprime. S’il dit « je veux un hôtel chic, des moments de bien-être et des visites en pleine nature », l’IA comprendra ces éléments de langage et les rapprochera des fiches de professionnels qui utilisent ces termes dans leur description.
Comme ce sont des courts séjours en France, nous avons choisi de ne pas intégrer l’avion. L’IA est capable d’optimiser les itinéraires en sélectionnant un hébergement et des activités à proximité, pour ne pas envoyer les voyageurs à une heure de route pour une seule activité.
Concernant garantissez-vous l’exactitude de ces données ?
Weesy est pour l’instant « inspirationnel », nous nous appuyons sur des données publiques qui ne sont pas toujours parfaites ou bien qualifiées en temps réel. Nous avons donc un exercice de qualification de la donnée : on la nettoie, on la reclasse, mais on s’appuie sur ce que les offices de tourisme renseignent. Dans un deuxième temps, quand Weesy sera « transactionnelle », ce seront les professionnels qui renseigneront leurs informations pour la réservation, ils pourront préciser leurs prix par exemple, ce qui nous donnera un niveau de fiabilité supérieur.
Depuis le lancement de l’appli, avez-vous déjà des retours ?
Nous avons enregistré 6 000 téléchargements, ce qui montre un attrait pour le court séjour et la personnalisation de week-end. Les retours sont bons. Le principal retour concerne le manque de la partie réservation et paiement, ce qui nous encourage à accélérer sur cette brique.
Quel est le modèle d’affaire de Weesy ?
Le business model sera une commission appliquée sur le panier du voyageur. Notre objectif est de tirer les prix au maximum vers le bas pour que l’utilisateur paie le même prix en passant par l’application que s’il organisait son week-end lui-même.
Quelles sont les prochaines étapes pour Weesy ?
On a sorti l’application il y a un mois et demi sur les stores Google et Apple. C’est une première version, plutôt inspirationnelle, qui doit démontrer la valeur du projet, ce qui permet aussi de convaincre des partenaires pour les activités et l’hébergement de nous rejoindre sur nos plateformes.
Notre objectif est que l’application avec la partie réservation soit disponible entre décembre et janvier. Nous avons déposé la marque et nous voyons que les gens sont intéressés par le projet, car la complexité de composer un séjour leur parle. La prochaine étape va nous amener à échanger avec les entreprises B2B (hébergement, activité, transport) pour les connecter à Weesy. Nous sommes actuellement accompagnés par la BPI pour monter un dossier et nous allons lancer prochainement un BSAR (Bon de Souscription d’Actions Rachetables) pour compléter cet apport et financer ce développement.
Photo d’ouverture : Pixnio
