Pouvez-vous revenir sur la genèse de l’Académie de l’Hospitalité ?
Sophie Wilhelm : C’est un projet que nous mûrissons depuis près de huit ans. À mon arrivée à la tête de l’Office de Tourisme, avec l’ouverture du Louvre-Lens, de nombreux hôtels et restaurants ont vu le jour mais peinaient à recruter. Le phénomène s’est aggravé après le Covid. Dans le même temps, au contact des habitants, j’ai été frappée par la force des qualités humaines et d’accueil présentes sur le territoire. Nous avions donc d’un côté des postes non pourvus, et de l’autre des habitants dotés d’un vrai sens de l’hospitalité.
La question a été : comment, en tant qu’Office de Tourisme, aider ces personnes éloignées de l’emploi à monter en compétences pour intégrer les établissements locaux ?
L’agglomération nous a mis à disposition un bâtiment de 1 500 m², comprenant un ancien espace de restauration et des appartements, dans un très beau bâtiment à l’esthétique art déco. L’idée s’est imposée : créer un lieu de formation « applicatif » aux métiers de l’hôtellerie-restauration.
Nous avons donc ensuite co-construit le dispositif avec les acteurs de l’emploi et de l’insertion, ainsi qu’avec la filière, afin d’identifier précisément les besoins. Le territoire dispose déjà d’écoles hôtelières (initial, CFA, formation continue) mais nous ne voulions surtout pas « refaire la même chose », d’autant qu’au niveau national, seule une faible part des diplômés exerce durablement dans le secteur.
Académie de l’Hospitalité En quoi votre approche est-elle différente ?
Sophie Wilhelm : Notre formation est volontairement atypique.
