Après un été olympique 2024 hors normes et dans un contexte marqué par les incertitudes économiques et géopolitiques, le marché hôtelier a montré un visage globalement “morose” cet été, affirme le cabinet MKG dans un premier bilan de saison publié le 28 août. L’activité des hôtels, résidences de tourisme et villages-vacances a diminué de 9,2 % par rapport à l’été 2024, malgré une légère hausse de la fréquentation en France, à + 1,2 point par rapport à l’été dernier. Le haut de gamme et le luxe, soutenus par les clientèles internationales, poursuivent leur croissance, alors que le segment économique est en recul.
Stabilité dans le Grand Paris
Dans le Grand Paris, “l’été a légèrement marqué le pas en termes de croissance des nuitées touristiques”, confirme l’office de tourisme Paris Je t’aime. Celles-ci sont en légère baisse de 1 % au global par rapport à 2023 sur la période du 1er juillet au 17 août 2025. Et si le taux d’occupation des hôtels a enregistré une hausse de 1,1 point par rapport à juillet 2023 et de 9 points par rapport à 2024 pour atteindre 76,8 %, ce sont les meublés touristiques qui affichent la plus forte dynamique, avec + 19 % de nuitées réservées sur le Grand Paris par rapport à 2023, avec une pointe pour la Seine Saint Denis à + 27 %.
Au global, Paris Je t’aime estime que 6,4 millions de touristes se sont rendus dans le Grand Paris cet été, un chiffre similaire à l’été 2023. L’office de tourisme note le retour des clientèles asiatiques, notamment en provenance de Chine (+ 40 %), du Japon (+ 34 %) et d’Inde (+ 14 %) et la forte présence des ressortissants du Moyen-Orient, “une bonne nouvelle pour le secteur du luxe” (notamment : Arabie Saoudite : + 24 % ; Emirats Arabes Unis : + 21 % ; Qatar : + 8 %).
En revanche, les résultats sont plus mitigés pour les marchés traditionnels : si la fréquentation en provenance du Canada (+ 13 %), de Belgique (+ 23 %) et d’Espagne (+ 9 %) est en hausse, certains marchés sont en forte baisse, notamment la Grande Bretagne (+ 30 %), les États-Unis (- 27 %), et l’Italie (+ 33 %). L’office de tourisme s’attend toutefois à une “année 2025 meilleure que 2023 de + 1,2 % et de + 3,1 % vs 2024 pour atteindre 37,4 millions de touristes dans le Grand Paris”.
Des RevPAR très inégaux selon les régions
Ailleurs en France, l’activité hôtelière de plusieurs grandes métropoles a souffert de la comparaison avec l’an dernier et son calendrier olympique, indique MKG : – 10 % à Lyon, – 6 % à Marseille, – 27 % à Lille. Certaines villes ont “bien résisté”, à l’instar de Nice (+ 6 %) et Cannes (+ 20 % en deux ans), grâce à de forts investissements dans l’offre hôtelière, notamment haut de gamme.
Les hébergements sur les littoraux affichent un RevPAR en hausse de 5 %, soutenu à la fois par la fréquentation et une hausse modérée des prix. La Normandie et Bretagne se sont également distinguées (+ 8,5 % et + 10 % de RevPAR), bénéficiant à la fois du passage du Tour de France et d’une météo favorable.
La montagne signe quant à elle l’une des meilleures performances : + 7,5 % de RevPAR tous massifs confondus et + 9 % dans les Alpes du Nord.
Plus globalement, MKG note la croissance de la fréquentation dans les destinations secondaires (intérieurs ruraux, villes moyennes et Sud-Est), qui ont gagné en attractivité auprès des clientèles loisirs à la recherche de meilleurs rapports qualité-prix.
Car “les vacanciers ont tenu à partir mais avec un budget quotidien plus contraint”, souligne Vanguélis Panayotis, PDG de MKG. Pour préserver leur pouvoir d’achat, les voyageurs ont dû procéder à de nombreux arbitrages financiers, qui se répercutent entre autres sur le taux de captage des petits déjeuners en province (- 1,3 points) ou encore la baisse des recettes dans le segment économique.
