Que des célébrités ouvrent des restaurants, cela n’a rien de nouveau. Gérard Depardieu, Marion Cotillard, Carole Bouquet en sont quelques exemples… En revanche, que de jeunes créateurs de contenus soient aussi nombreux à lancer leur burger, c’est plus étonnant. On vous explique leurs motivations et stratégies.
Les influenceurs passent à table
La création de contenus sur les réseaux sociaux est un travail de longue haleine, pas toujours lucratif. Et pour diversifier ses sources de revenus, quoi de mieux que de miser sur la restauration rapide ? D’autant qu’en 2023, elle représentait 55 % du chiffre d’affaires de la restauration en France selon le cabinet Gira.
Dès 2018, le YouTubeur Ibrahim Tsetchoev, dit IbraTV, et son ami et collègue Djam ont été les premiers créateurs de contenus à tester l’expérience avec Black & White Burger. “L’idée était de s’investir de manière intelligente dans quelque chose qui perdurera au-delà de YouTube et de la ligue YFC. La restauration a été la chose la plus accessible, pas forcément financièrement, mais créativement”, explique Amel Beldjerrou, directrice marketing de l’enseigne. Les résultats sont au rendez-vous : 37 restaurants en dur en France et Belgique, une trentaine d’ouvertures prévues dans les deux prochaines années et une croissance de 15 % de CA chaque trimestre.
Ces créateurs de contenus peuvent capitaliser sur une clientèle existante et fidélisée : leurs abonnés. Une communauté qui se révèle un vrai atout. Au cours de leur première année d’ouverture, les restaurants d’influenceurs les plus populaires enregistrent des taux de fréquentation jusqu’à 20 % supérieurs à ceux des restaurants traditionnels (selon l’étude Restaurant Business Online, various case studies).
À chacun sa stratégie
Mais si de nombreux influenceurs se mettent à la restauration rapide, tous n’ont pas la même manière de faire. Certains optent pour des restaurants en dur. C’est le cas du YouTubeur Michou, qui a lancé en juin dernier Mealy, son restaurant de burgers à Amiens (Somme), sa ville natale. À l’instar d’IbraTV, il s’est entouré de spécialistes pour les recettes et a ouvert le concept aux franchises.
D’autres investissent dans des restaurants virtuels. Les créateurs de contenus font alors appel à des entreprises spécialisées telles que Taster ou No Brainer qui s’occupent de la logistique. Les influenceurs n’ont alors plus qu’à se concentrer sur le marketing tandis que les plats sont préparés dans des dark kitchens et livrés par des plateformes type Uber Eats ou Deliveroo. C’est le choix qu’ont fait Amixem pour son concept Star Smash et l’influenceur FastGood Cuisine pour Pepe Chicken.
Dernière option : la collaboration avec des restaurants existants. C’est le cas d’Alexis Thiebaut (@leparisdalexis) qui, depuis le 4 juin, signe une collaboration éphémère avec le restaurant One and One situé à Paris (IIe). Malgré cinq mois de recherche, de test et de sourcing, le créateur de contenu ne demande pas de rémunération. “Je n’ai aucun intéressement, j’engage même plutôt des dépenses. L’idée de ce burger était de créer de la notoriété sur One and One parce que c’est un restaurant que j’adore et c’est l’un de mes premiers projets de cocréation. Peut-être qu’à l’avenir, je prendrai une rémunération. Pour le moment, c’est juste du kiff”, se réjouit-il.