Cet article a été écrit par Tom Travel. Cliquez ici pour lire l'article d'origine
Si vous êtes l'auteur de cet article, cliquez ici pour découvrir comment la republication de votre article améliore votre SEO et votre visibilité !
Dans l’univers de l’ingénierie informatique, Virginie Corraze, Associate director, Engineering Quality Services chez Amadeus, incarne le mariage de la technologie et de la durabilité. Responsable d’une initiative Green IT au sein de l’entreprise technologique, elle dévoile dans ce « portait-robot » son quotidien, ses convictions et ses défis pour transformer les pratiques en profondeur.
Je dirige une équipe transverse qui soutient les 10 000 ingénieurs de notre entreprise en leur fournissant des outils et des standards de pratique pour améliorer leur qualité de travail. Ce rôle intègre un axe fort autour de l’impact écologique, un domaine dans lequel nous nous engageons activement depuis fin 2021 chez Amadeus. Cette initiative Green IT, que j’ai initiée, est désormais une composante essentielle de notre stratégie ESG (Environnement, Social, Gouvernance).
Notre mission est de promouvoir des pratiques écoresponsables à travers des formations, des outils de mesure du carbone pour nos logiciels, et des standards d’écoconception. Par exemple, nous aidons nos ingénieurs — qu’ils soient développeurs, architectes ou experts en charge de l’assurance qualité — à mesurer et réduire l’empreinte carbone des solutions qu’ils conçoivent. Ce travail, à la fois technique et humain, vise à rendre nos activités non seulement plus durables mais aussi plus pertinentes pour nos collaborateurs et nos clients.
Mes journées varient énormément, mais elles s’articulent autour d’un équilibre entre stratégie et terrain. Bien que ce soit mon équipe qui soit en contact direct avec les ingénieurs, je tiens à garder un lien personnel avec le terrain. J’assiste à des workshops, des séances de travail collaboratives ou encore des événements autour des outils et des pratiques vertes.
Récemment, nous avons mené un exercice de définition de personas en réalisant douze interviews pour mieux comprendre les besoins et les motivations des ingénieurs. Nous avons découvert que les attentes varient selon les rôles : certains recherchent de la flexibilité, d’autres veulent des outils clairs et standardisés. Ces insights nous permettent d’adapter nos solutions pour qu’elles répondent efficacement aux besoins des équipes.
Je participe également à des conférences externes, comme celle que j’ai donnée en Turquie à des architectes logiciels et des étudiants. Ce fut une expérience enrichissante, car elle a permis d’élargir le dialogue sur l’ingénierie durable à des publics qui ne sont pas encore pleinement sensibilisés.
Le déclic a été ma prise de conscience de l’impact environnemental de l’IT, qui représente aujourd’hui 4 à 5 % des émissions mondiales de CO₂ — plus que l’aviation. J’ai réalisé qu’en tant qu’ingénieurs, nous pouvions avoir une influence majeure en adoptant des pratiques durables.
Ce domaine m’attire également pour sa composante innovante : développer des standards, collaborer avec des organisations comme la Green Software Foundation ou encore mettre en place des outils de mesure du carbone, c’est un véritable défi technique. Mais ce qui m’anime le plus, c’est l’impact humain. Cette démarche apporte du sens à notre travail, en alignant les objectifs environnementaux, économiques et sociaux.
C’est un défi, mais la clé réside dans la pédagogie et la communication. Pour amorcer ce changement, nous commençons par sensibiliser nos collaborateurs. Par exemple, nous avons intégré la Fresque du Climat dans notre « onboarding » (processus d’intégration, ndlr). C’est un atelier de trois heures qui illustre les liens entre les activités humaines et les impacts environnementaux et invite chacun à réfléchir sur ses actions individuelles et professionnelles.
Depuis 2021, 5 000 de nos ingénieurs y ont participé. Cet engagement vient souvent de nos employés en internes qui sont de véritables ambassadeurs du changement. Par ailleurs, nous exploitons tous les canaux possibles : formations, échanges avec les managers, suivi des progrès via des indicateurs et mise en valeur des projets innovants.
Enfin, nous nous assurons que les outils que nous développons soient intuitifs et apportent une réelle valeur ajoutée aux équipes. Cela permet d’allier adoption naturelle et bénéfices tangibles, comme la réduction des coûts ou l’amélioration de la qualité des logiciels.
Deux réalisations principales me viennent en tête. La première est liée à la Fresque du Climat. Lorsque nous avons lancé l’appel pour recruter des animateurs, nous ne savions pas à quoi nous attendre. Finalement, 35 volontaires se sont manifestés, et beaucoup continuent encore aujourd’hui à former leurs collègues. Ce projet a créé une véritable transformation culturelle en interne.
La seconde est notre contribution à la Green Software Foundation, qui a permis de développer un standard pour mesurer l’intensité carbone des logiciels. Cet outil est désormais déployé à grande échelle chez nous et d’ici 2025, il sera pleinement intégré dans les pratiques des équipes. Voir ces idées prendre vie et avoir un impact concret est une immense source de satisfaction.
Mon engagement pour le développement durable est aussi une conviction personnelle. Je pratique le yoga depuis des années et un de ses principes fondamentaux est l’ahimsa, le respect — envers soi, les autres et l’environnement.
Allier ces valeurs à mon expertise technique m’a permis de donner un sens profond à ma carrière. Je crois fermement que lorsque des individus passionnés s’investissent dans des projets alignés avec leurs convictions, ils peuvent transformer leur environnement professionnel et au-delà.
Illustration : Kévin Fontaine
A lire également :
Input your search keywords and press Enter.