On se retrousse les manches et ont recrute pour vous 🙂
L’enquête annuelle de France Travail sur les Besoins en main-d’oeuvre recense pour cette année plus de 385 000 projets d’embauche dans la branche H&R dont plus de la moitié en emplois saisonniers. C’est 1 % de moins qu’en 2023 mais 7 % de plus qu’en 2022. Les métiers de serveurs de cafés restaurants et d’aides de cuisines – employés polyvalents de restauration restent les plus recherchés. Une majorité d’entreprises (59 %), bien qu’un peu moins nombreuses qu’en 2023 (65 %), anticipent à nouveau des difficultés à recruter, tout particulièrement en chefs de cuisine et de cuisiniers.
Métier le plus recherché en 2023 : serveur de cafés restaurants ! C’était déjà le cas en 2023. Mais globalement, on n’observe pas d’effet JO sur les anticipations de recrutement. Les projections sont même légèrement en baisse pour les serveurs comme pour une majorité d’autres métiers. A l’exception notoire des métiers de la cuisine et des employés de l’hôtellerie. Photo : Maksim Shebeko – Adobe Stock.
Les projets de recrutement pour 2024 dans les principaux métiers
de l’Hébergement Restauration
La branche, à elle seule, concentre 14 % des projets d’embauche cette année (2,782 millions). Sur les 24 secteurs agrégés par France Travail (ex Pôle Emploi), elle arrive en deuxième position, avec plus de 385 000 projets recensés, derrière le secteur fourre-tout des « Services scientifiques, techniques, administratifs & Soutien » (il recouvre en réalité plusieurs secteurs d’activité) où on en décompte 391 000. Les deux secteurs embaucheront sans doute moins cette année. En 2023, les « Services scientifiques… » projetaient 410 000 recrutements (5 % de mieux). Et l’Hébergement Restauration en escomptait 391 000 (1 % de plus).
Globalement d’ailleurs, signe d’un certain essoufflement de l’économie française, les projets de recrutement reculent de 8,5 % cette année. Mais, en réalité, ils retrouvent leur niveau de 2019. Et ils font suite à deux années exceptionnelles, observe France Travail. Par rapport à 2019, justement, les projections de recrutement dans l’HR ont augmenté de 23 % (314 350 vs 385 370). Tous secteurs confondus, elles n’ont augmenté que de 3 %. C’est dire la dynamique économique structurelle de la branche (hors crises). Et sa caractéristique non moins structurelle de secteur à forte intensité de main d’oeuvre.
Cette année encore, le métier le plus recherché sera celui de serveur. France Travail enregistre 122 000 projets, soit 24,5 % de plus qu’en 2019. Mais les difficultés à les recruter sont allées aussi en augmentant. 59,7 % des entreprises qui veulent en recruter anticipent des difficultés contre 53,2 % en 2019.
Mais ce sont bien les cuisiniers et les chefs de cuisiniers qui génèreront les plus grosses difficultés de recrutement (68 % et 71 %). Dans la branche du moins. Dans certains secteurs, le déséquilibre offre-demande est encore plus marqué. 84 % des entreprises font état de difficultés à recruter des aides à domicile et auxiliaires de vie. On grimpe même à 86 % pour les carrossiers automobiles. Et summum, à 88 % pour les techniciens de maintenance électrique et électronique.
En 2019 déjà, il était compliqué de trouver des cuisiniers et des chefs. Le marché ne s’est guère amélioré cette année. D’autant que les besoins de recrutement de cuisiniers sont en hausse de 35 % (60 750 vs 44 960 en 2019). Ils sont également en augmentation de 16 % pour les chefs de cuisine, Les entreprises anticipent 8 320 recrutements contre 7 160 en 2019.
Source : France Travail, enquête BMO 2024 et BMO 2014-2023, traitement et tableau HR-infos.
Pas d’effets JO majeurs dans les régions concernées
L’Ile-de-France, qui se singularise par son faible taux d’emplois saisonniers (seulement 13%), a retrouvé sa place de première région recruteuse qu’elle avait perdue en 2023. C’est la seule d’ailleurs, dans le TOP 3, à observer une augmentation des projections de recrutement (de l’ordre de 4 %). Alors qu’elles reculent de 4 % en PACA et même de 10 % en Auvergne-Rhône-Alpes.
Les évolutions d’une année sur l’autre, dans cette région comme dans les autres, ne marquent pas de changements majeurs dans les besoins. Et même en Ile-de-France, l’effet JO se fait peu sentir. En tout cas dans les métiers de l’Hébergement et de la Restauration.
Mais dans d’autres secteurs, l’impact de l’organisation des Jeux est manifeste… Ainsi, les entreprises franciliennes auraient besoin de recruter au moins 18 530 agents de sécurité et de surveillance. C’est 5 000 de plus qu’en 2023, soit plus d’un tiers supplémentaire (37 %)! On comprend l’inquiétude des organisateurs des Jeux et du ministère de l’Intérieur qui redoutent de ne pas trouver suffisamment de candidats aptes à ce métier sensible.
Source : France Travail, enquêtes BMO 2024 et BMO 2014-2023, traitement et tableau HR-infos.