Cet article a été écrit par Tom Travel. Cliquez ici pour lire l'article d'origine
Si vous êtes l'auteur de cet article, cliquez ici pour découvrir comment la republication de votre article améliore votre SEO et votre visibilité !
L’accès aux stations de montagne, hiver comme été, constitue un enjeu stratégique pour l’amélioration de l’expérience voyageur et pour limiter les impacts négatifs des déplacements sur l’environnement fragile de ces territoires. Si la voiture reste encore majoritairement utilisée, des solutions émergent pour favoriser une mobilité multimodale et réduire l’empreinte carbone du voyage. Alors, peut-on réellement envisager à l’avenir de se rendre en station sans voiture ? Quels sont les freins et quelles sont les startups innovantes qui permettent de lever ces obstacles ?
En France, l’accessibilité sans voiture des stations reste un défi majeur. Parmi les rares exemples d’excellence, la station des Arcs 1600 est directement relié par le train depuis Londres, Amsterdam ou encore Paris grâce à une connexion ferroviaire bien pensée. Ce cas demeure cependant une exception, soulignant le déficit global d’infrastructures adaptées à un tourisme durable en montagne.
À l’international, des modèles inspirants montrent qu’une approche différente est possible. En Suisse, des stations comme Zermatt et Saas Fee imposent depuis des décennies une arrivée sans voiture. Les visiteurs terminent leur trajet en train à crémaillère, et des amendes dissuasives sanctionnent tout contrevenant. Au Japon, la gestion du dernier kilomètre illustre l’excellence opérationnelle : 100 % des stations touristiques sont accessibles en train et en bus, complétés par un service performant de transport des bagages. Les voyageurs n’ont plus à gérer leurs effets personnels. En effet, les bagages sont récupérés la veille au soir du départ au domicile du voyageur et sont livrés avant son arrivée sur place, très souvent directement dans sa chambre d’hôtel ou dans la pension de son choix. Pour le retour, ils sont récupérés le matin du départ du lieu de séjour et livrés le lendemain de l’arrivée au domicile du voyageur.
Malgré ces exemples, plusieurs obstacles freinent l’adoption massive d’un modèle sans voiture dans les stations françaises :
Pour répondre à ces enjeux, plusieurs acteurs, start-ups et territoires développent des solutions innovantes.
Antidots propose une solution de recherche et de réservation de transport « Door to Door » facile et intelligente. Elle repose sur une innovation majeure, permettant d’agréger et de vendre toutes les méthodes de transport, tous les itinéraires et tous les horaires de train, bus, avion, car, bateau, taxi, VTC, mobilité douce, location de véhicule dans le monde afin de créer l’itinéraire le plus abouti possible pour l’utilisateur et ce jusqu’au dernier kilomètre.
Ce service facilite la réservation de trajets combinant train et navettes locales, simplifiant ainsi l’accès aux stations. En offrant une expérience unifiée, Very Train encourage l’usage des transports publics pour limiter le recours à la voiture individuelle.
Une fois arrivés en station, les visiteurs ont besoin de solutions pour se déplacer localement. Grincat offre une application regroupant les horaires des navettes, une géolocalisation sur les pistes de ski, les sentiers de randonnée ou encore les itinéraires alternatifs et de nombreux autres services permettant une mobilité très fluide intra station, ainsi que sur les domaines skiables. Skiif se spécialise dans la localisation sur les pistes et permet de ne plus avoir de plan en papier dans ses poches.
Inspiré du modèle japonais, le transport des bagages directement depuis le domicile des voyageurs jusqu’à leur lieu de séjour pourrait considérablement fluidifier l’expérience de voyage en transport en commun. Ce service commence à se structurer, porté par des entreprises logistiques et des initiatives locales. Mais de nombreux progrès restent à accomplir.
Alors que la Suisse et le Japon démontrent l’efficacité d’un modèle touristique sans voiture, la France affiche encore un retard important dans le développement de solutions multimodales intégrées. Réussir cette transition nécessitera une collaboration renforcée entre opérateurs de transport, collectivités territoriales et entreprises privées, mais aussi un investissement dans des infrastructures modernes. Enfin, sensibiliser les voyageurs à l’impact positif d’une mobilité durable sur l’environnement et l’expérience en station sera essentiel.
L’accès multimodal et sans voiture aux stations de montagne n’est pas une utopie. C’est une ambition réaliste, mais qui exige une vision commune, des moyens conséquents et une approche résolument tournée vers l’innovation. En France comme ailleurs, le dernier kilomètre pourrait devenir une nouvelle vitrine de l’excellence touristique.
Photo d’ouverture : Teo Leguay
Diplômée d’un Master en droit et de l’ESCP Business School, Armelle Solelhac part en 2005 faire un tour du monde dans 280 stations de ski, dans 27 pays sur 5 continents pendant 2 ans. Au retour, elle fonde SWiTCH, un cabinet de stratégie marketing et RSE spécialisé dans le tourisme et les sports outdoor. En 2016, elle repart pour un 2ème tour du monde de plus de 100 destinations balnéaires dans 14 pays sur 4 continents. En octobre 2019, elle a publié un ouvrage qui fait désormais référence sur le Management et le Marketing des Stations de Montagne.
Toutes ses chroniques ici
Input your search keywords and press Enter.