Comme on s’y attendait lors du début de cette saison, de nombreux voyageurs semblent avoir décidé de reporter leurs traditionnelles vacances d’été vers des périodes (économiquement) plus propices; c’est-à-dire, de septembre à fin octobre prochain. Expedia, cette semaine, a révélé avoir observé une croissance de 20% des recherches d’hébergements par rapport à l’automne 2022 …
Et si l’été indien des réservations était pour 2023 ? Pour Expedia, qui a publié cette semaine les chiffres de ses recherches de réservations pour la période du 6 septembre au 15 novembre prochain, ce qui était annoncé en début de saison devrait se confirmer : de nombreux voyageurs, inquiets des prix élevés de cet été, ont reporté leur séjour à plus tard et devraient, assez logiquement, profiter des bonnes températures et des prix plus doux d’ici à la Toussaint prochaine.
Selon ses équipes, la croissance des recherches et des réservations pour cette période serait même de 20% par rapport à la même période, en 2022 ! Selon la plateforme, une part croissante de voyageurs aurait donc décidé de partir sur une période réputée pour proposer des tarifs plus cléments et, en tous les cas, moins impactés par les hausses généralisées constatées dans l’hôtellerie et la restauration cet été.
Les DINK en priorité
Le segment de clientèle le plus à la pointe serait celui que les américains appellent les DINK pour Double Income, No Kids” ou, en français, “Double Revenue, Sans Enfants”. Qu’ils soient retraités ou jeunes travailleurs sans enfants, ces voyageurs seraient 70 % à déclarer préférer partir en vacances à l’automne en sachant qu’ils pourront toujours “profiter pleinement des commodités et des divertissements de l’hébergement et des destinations” selon les porte-paroles d’Expedia.
D’ailleurs, pour près de la moitié des “DINK” (44 %), une part conséquente de leur budget mensuel est consacrée aux voyages et estiment, grâce aux “petits plus” qu’ils peuvent se payer sur ces périodes de “moyenne saison”, 73 % d’entre eux déclarent même passer de meilleures vacances que leurs amis avec enfants.
Ces derniers d’ailleurs, interrogés par Expedia, déclarent même “avoir planifié leur voyage d’automne pour une durée moyenne de sept jours”. Pensez donc à bien paramétrer vos offres de “dernière minute” avec un “bonus 7 jours” pour vous assurer de coller au maximum de leurs attentes …
En contrepartie, la plateforme constate aussi une baisse de 90 % des recherches de séjours adaptés aux familles pour le mois de septembre … jusque là, rien d’illogique, par conséquent.
La période est donc propice non seulement à ces voyageurs (les prix des billets d’avion baissent, en général, de 15% et ceux des nuitées, de 25% en moyenne), mais aussi aux acteurs du tourisme. Pour beaucoup d’entre eux, en 2023, la communication des “aîles de saison” ressemblera beaucoup à celle de cet été avec, à l’appui, de beaux visuels de soleil et de plages (et de champs verdoyants). “Pas question de communiquer sur le chandail et les citrouilles …”, assènent même les experts en marketing d’Expedia: jusqu’à fin octobre, l’idée est donc de rester sur un axe “estival” pour tenter de compenser les chiffres très fluctuants de cette saison 2023 …
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Selon le rapport Eurostat publié la semaine dernière, “le nombre de faillites d’entreprises a augmenté de 8,4 %, dans l’Union européenne (UE) et de 9 % dans la zone euro, lors du second trimestre 2023, par rapport au premier trimestre”. Ce chiffre subit donc une hausse pour le sixième trimestre consécutif, soit un niveau record depuis 2015 !
Selon l’organisme statistique européen, “le secteur le plus touché est celui de l’hébergement et de la restauration, qui a vu les déclarations de faillites augmenter de 23,9 % par rapport au premier trimestre”.
Pour ces entreprises, le nombre de déclarations de faillites est même plus élevé au deuxième trimestre 2023 qu’au dernier trimestre 2019, soit avant la pandémie. Le nombre de faillites aurait carrément explosé, en quatre ans, dans le secteur de l’hébergement et la restauration; soit +82,5 %. Selon les statisticiens européens, “ces défaillances coïncident avec la levée de ces aides publiques, qui maintenaient tout un pan de l’économie sous respiration artificielle”.
Ainsi, par rapport à 2019, le secteur de l’hébergement-restauration, qui n’est plus protégé par les aides de l’État, accuse une croissance de +69,7 % des défaillances et ce, dans tous les pays européens.