Comme chaque année à cette époque, Booking dévoile ses prédictions pour l’année à venir : retour sur soi, voyages-surprise, nature intérieure et défense des “goûts locaux” … sans oublier l’eau sous toutes ses formes. Il y a du travail pour tenter le coeur des voyageurs de l’année prochaine …
C’est devenu un classique ! Chaque année, à la même époque, Booking partage ses prédictions pour l’année à venir. A l’exception notable de 2020 (en pleine pandémie, année pendant laquelle Booking s’était gardé de prédire quoi que ce soit), Booking peaufine aussi ses prédictions à la lumière des centaines de millions de datas contenues dans sa plateforme, mais aussi de plus de 33.000 interviews réalisées auprès de voyageurs du monde entier; ce qui les rend de plus en plus attractives …
Pour Booking, comme pour beaucoup d’acteurs du voyage, le maître-mot de 2024 est “engourdissement” ! Pour le leader européen des voyages en ligne, les voyageurs sont assomés à la fois par la durée de la crise économique (et l’augmentation constante du coût de la vie) mais surtout, par la succession des crises majeures (le conflit actuel au Moyen-Orient qui succède à la pandémie et à la crise ukranienne) et le bruit de fond (pas très rassurant) que la crise climatique s’installe pour de bon dans les faits et dans les esprits … L’envie de se sentir vivant – de sortir de l’engourdissement – en quelque sorte ne devrait donc qu’en être plus forte en 2024 qui, selon Booking, “se profile avec optimisme” …
Ainsi, dans un quotidien plus-que-morose et une planète globalement tourmentée soit par la crise économique, soit par les conflits, soit encore par les dérèglements climatiques (voire les trois en même temps !), 78% des voyageurs interrogés par Booking considèrent que les voyages sot le meilleur moyen de se sentir “plus vivants que jamais” et, pour 68% d’entre eux, la meilleure occasion de montrer le meilleur d’eux-mêmes” …
Autre enseignement, l’IA (Intelligence Artificielle) est devenue un acronyme courant du jargon du voyageur: selon les réponses enregsitrées par Booking, l’iA (et la technologie digitale au sens large du thème) est un moyen de faciliter, de fluidifier leurs expériences de voyageurs (de la réservation aux consommations in situ) et, pour une très grande majorité d’entre eux, voyage et digital sont désormais devenus irréversiblement liés.
Changer de lieu, changer d’ego !
Il semble que le ryhtme du monde et ses soubresauts changent à ce point que chaque humain s’en trouve lui-même modifié au point d’avoir soif de redevenir lui-même ou de profiter des vacances pour montrer à ses proches son meilleur versant.
Ainsi, selon les prédictions de Booking, une des grosses tendances de 2024 serait le voyage en mode “je vais bien, tout va bien !“. Ou comment profiter d’aller à la rencontre d’autres lieux, d’autres personnes et d’autres modes de vie en montrant le “meilleur de soi-même” … pas facile, avouons-le, à traduire en termes marketing pour créer des offres qui “collent” avec cette tendance de fond puisqu’elle semble concerner 62% des voyageurs en 2023, selon l’étude Booking !
Pour Booking, en creusant, il apparaît que “68% des voyageurs adoptent des personnalités différentes (NDLR: la fin du “quotidien” peut-être) lorsqu’ils sont en voyage”; ce qui les pousserait donc à “se débarrasser de leurs inhibitions” (à l’occasion d’activités nouvelles sur leur lieu de séjour) ou en s’offrant des services plus haut-de-gamme pour “sublimer leur personnalité et leurs vacances une fois sur place” !
En clair, en 2024, ne proposez pas une “simple” chambre, mais des activités ou des environnements dans lesquels (dès vos annonces et votre moteur de réservation), vous montrez à vos futurs clients le potentiel d’expression personnelle qu’ils pourront exploiter en logeant chez vous …
Cet enjeu semble d’autant moins “gadget” que de plus en plus de voyageurs déclarent imaginer que metaverses et avatars leur donneront, plus tard, l’occasion d’aller au bout de ce fantasme … depuis chez eux, sans marquer la planète de leur empreinte carbone (flippant !).
2024 sera donc une année de “tournant” où chaque hébergement (et les services associés) devra devenir un lieu d’expression de la personnalité profonde de chaque individu. Cette tendance marque un avantage pour les hébergements “marchands” (avec services) qui pourront proposer une gamme de services, d’accueil et d’expériences de plus en plus recherchés par les voyageurs …
Chercher le “frais”
Après les chaleurs etouffantes de cet été et les épisodes plus ou moins marqués de sécheresse dans certaines régions, 51% des voyageurs de 2024 seront concrètement impactés par “la recherche de climats plus frais pour se ressourcer et se rafraîchir” selon Booking.
Les destinations proches de l’eau (ou comportant des zones humides réputées) seront donc privilégiées par 75% des voyageurs qui déclarent à Booking que se savoir plus proche de l’eau les rend “plus détendus sur leur lieu de vacances”, tandis que 36% des voyageurs déclarent carrément vouloir se centrer, en 2024, sur des vacances entièrement organisées autour de l’eau (mer, gorges, lacs …). De quoi revoir, le cas échéant, vos contenus descriptifs (textes et photos) pour mettre en valeur cette proximité si c’est le cas …
Cette tendance “à chercher le frais” devrait toucher toutes les régions de France puisque 56% des voyageurs déclarent que, “à mesure que les températures montent près de chez eux, ils profiteront de leurs vacances pour se rafraîchir ailleurs”. Ce qui reviendrait en envoyer les méditerranéens se ressourcer près des lacs de montagne …
Mais ce n’est pas tout, là où l’eau apparaissait comme un simple décor de vacances, une forme de base rafraîchissante, elle deviendrait en 2024 une source de bien être plus thérapeutique, plus vivifiante avec, comme le note Booking, une recherche croissante d’activités autour de toutes les formes d’eau (neige, y compris) à partir desquelles des activités de remise en forme (yoga flottant, par exemple, relaxation dans la neige, etc) pourraient être organisées … 2024 sera donc, selon Booking, l’année de l’eau … de l’eau-de-là comme disait Véronique Sanson ?
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Pour aller plus loin sur cette tendance de tourisme de “proximité”, il est intéressant de se rappeler les dernières conclusions du cahier de tendances touristiques édité par Atout France et Paris & Co: ces organismes prédisent, de leur côté, le développement du tourisme sportif qui, selon eux, est très lié au tourisme de proximité. Pour les auteurs du cahier, le voyageur ne souhaite plus se rendre loin de chez lui ou à l’autre bout du monde pour profiter d’une bonne expérience et veut privilégier un accès plus facile à l’activité sportive, de manière plus quotidienne et non de manière ponctuelle comme dans des vacances plus “classiques”.
Le voyage-surprise ?!
Il faut croire que les émissions telles que “Voyage en terre inconnue” (voir plus bas) ont bien marqué les esprits pusique 52 % des voyageurs “souhaitent réserver un voyage surprise où tout jusqu’à la destination est inconnu jusqu’à l’arrivée” … selon Booking !
En clair, 2024 sonnerait la fin des “voyages homogénéisés” selon Booking ? Dans la droite ligne de cette envie de vivre différemment, 56 % des voyageurs ont déclaré préférer s’aventurer hors des sentiers battus tandis qu’un tiers (34 %) recherchent un voyage leur permettant de rencontrer un maximum d’inconnus. Le lâcher-prise poussé à l’extrême ? 55 % aimerait “n’avoir aucun projet gravé dans le marbre avant de voyager en 2024 afin de pouvoir aller là où le vent les mène”, tandis que 69 % préfèrent voyager avec des projets vagues afin de pouvoir changer de direction en fonction de leur destination … La témérité a quand même ses limites, les budgets voyage aussi avec des coûts de “dernière minute” pas si bon marché que cela, notamment au niveau des transports.
Selon Booking, l’industrie du voyage se met déjà en capacité de réagir à ces tendances grâce à l’usage de plus en plus profond du digital qui permet aux entreprises de réagir plus rapidement en “offrant aux voyageurs la possibilité d’annuler, de modifier leurs forfaits et d’acheter maintenant, pour payer plus tard, en appuyant simplement sur un bouton”.
Enfin, pour un voyageur sur deux (1 sur 3 pour les retraités), l’IA deviendra un allié de poids pour les aider à préparer leur séjour, recevoir des suggestions ou plannifier leur prochain voyage sans l’aide de personne …
De l’aventure jusque dans l’assiette !
La découverte culinaire et les vacances inspirées par la gastronomie (ou la bistronomie) auront aussi le vent en poupe en 2024 puisque 61% des voyageurs se déclarent désormais plus intéressés que par le passé par la découverte des origines culinaires d’une destination … Il faut croire que toutes les actions menées en faveur de l’authenticité et de l’art de vivre commencent à payer, en réaction à une sur-uniformisation de la consommation et des ravages qu’elle peut créer. L’année prochaine, donc, si vous avez de quoi communiquer sur l’originalité et/ou l’authenticité de votre table ou de votre destination, ce sera le moment de mettre ce thème à toutes les sauces !
Selon Booking, ce phénomène devrait toucher jusqu’à 81% des voyageurs en quête d’un idéal de simplicité et d’authenticité … de quoi redorer le blason de cultures et de produits de terroir qui participent, à leur manière, à la notion de voyage-suprise (voir plus haut).
Le grand sommeil
Toujours dans la logique de voyages qui font du bien, 58% des personnes interrogées par Booking affirment rechercher des expériences d’hébergements où il leur sera possible de vivre le véritable “sommeil ininterrompu” !
Une manière comme une autre de traduire le mal-être croissant de populations soumises au stress (pas forcément que du travail …) provoqué par les tourments de ce monde, les menaces qui planent (comme sur le climat et l’environnement) et donc, une envie irrépressible de “lâcher prise” jusque dans des sommeils profonds, “à la fraîche” et sans recours à la mélatonine ou aux comprimés chimiques.
Pour Booking, avec une telle demande, on entre carrément dans “la nouvelle ère du tourisme du sommeil” que viennent incarner les “les concierges du sommeil”, véritables spécialistes des technologies de pointe et des environnements propices au “gros dodo” sur ordonnance.
Apaiser les états d’âme
Signe que le covid et les crises qui ont suivi ont sérieusement amoché les êtres humains en version solo, couple ou famille, ==Booking dévoile que 58% des voyageurs souhaitent partir seuls, sans conjoint(e) et sans enfants pour se faire du bien, 24% seulement partiraient en couple pour “trouver une nouvelle étincelle” et “approfondir le lien humain avec leur partenaire”, tandis que 35% useront des voyages pour se remettre d’une séparation déchirante … et, peut-être, trouver l’âme soeur …
Dans ces groupes, une grande majorité d’entre eux, évoque “un simple retour aux sources, un meilleur équilibre avec la nature et des expériences qui leur permettront de réinitialiser leur quotidien à la maison”…
Le porte-monnaie quand même …
Si les voyageurs se mettent souvent à rêver d’expériences nouvelles (de rupture, diraient certains) lorsqu’on leur demande de se projeter sur 2024, leur réveil est souvent provoqué par le son du porte-monnaie harcelé par l’inflation … D’où le fait – et ce n’est pas une surprise ! – que 50 % des voyageurs prévoient de choisir des destinations où le coût de la vie est moins cher que leur ville de résidence …
Pour beaucoup d’entre eux, la solution immédiate est de voyager plus près de chez eux afin de déplacer leur budget “carburant” (et donc, des déplacements moins lointains) vers des prestations plus haut-de-gamme à deux pas de chez eux (43% des voyageurs interrogés). Autre phénomène: 47% des parents déclarent, qu’en 2024, ils seront prêts à faire manquer l’école à leurs enfants pour partir hors des périodes de vacances scolaires; un taux ahurissant au moment où l’on parle justement de faire travailler un peu plus les élèves, notamment sur les fins d’année scolaire …
Du durable, oui ! Mais de l’élégant !
Si selon Booking, “autrefois, les mots durable et élégant n’étaient pas nécessairement synonymes”, les voyageurs de 2024 tournés vers le “durable” seront plus exigeants et “rechercheront une architecture à couper le souffle qui a des caractéristiques environnementales en son cœur”, pour plus de la moitié (53 %) d’entre eux. À condition de vouloir le payer …
Enfin, signe que le “durable” ne compte plus pour des prunes, 6 voyageurs sur 10 déclarent “vouloir voir le développement durable en action” sur leurs prochains lieux de villégiature. 65 % souhaitent même voir “l’extérieur ramené à l’intérieur avec des espaces verts et des plantes dans les hébergements de leurs prochaines vacances”. Fini, donc, les plantes en plastique …
Ainsi, selon Arjan Dijk, vice-président de Booking.com: “Ces résultat démontrent que le voyage n’est pas un moyen d’échapper à la vie, mais plutôt un catalyseur pour vivre notre meilleure vie …”
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Selon le dernier cahier de tendances d’Atout France et Paris & Co, et dans la lignée des constats dressés par Booking, une autre tendance lourde (en lien avec le durable) porterait sur le “tourisme régénératif” ou comment participer à la protection de notre environnement lorsque nous sommes en voyage, mais également aller jusqu’à lui redonner vie en ayant un impact positif … Cette notion se veut plus engagée que le tourisme responsable.