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L’avion Roc de Stratolaunch, un appareil hexaréacteur géant à double fuselage, a effectué avec succès le lancement et la récupération du Talon-A2, un planeur-fusée autonome ayant dépassé Mach 5 lors de son deuxième vol d’essai.
Qui a dit qu’on n’était plus bon à rien après avoir volé à Mach 5 ? L’entreprise américaine Stratolaunch a fait faire une véritable prouesse à son colossal appareil de 117m d’envergure. Larguée depuis le « Roc » la fusée autonome et équipée d’un train d’atterrissage, Talon-A2, a dépassé la vitesse de Mach 5 et a effectué pour la deuxième fois un atterrissage sur la base spatiale de Vandenberg.
History has been made by Stratolaunch, a hypersonic flight test research company headquartered in Mojave, California. The fully autonomous Talon-A2, equipped with landing gear, has successfully exceeded speeds of Mach five and completed its second autonomous landing at Vandenburg… pic.twitter.com/eNL2l6X0cV
— Stratolaunch (@Stratolaunch) May 7, 2025
Une tentative déjà fructueuse avait été annoncée en décembre 2024. L’entreprise basée à Mojave en Californie démontre avec cet essai réalisé en mars mais officialisé seulement quelques semaines plus tard, la capacité de cette fusée à être réutilisable. Ces essais concluants ouvrent la voie à de nouveaux usages que surveille de près la Défense américaine, très impliquée sur ce projet depuis l’arrêt du projet X-15 en 1968, dernier programme de vol hypersonique aux États-Unis.
L’hypersonique de nouveau tendance
Un appareil est considéré comme « supersonique » lorsqu’il dépasse la vitesse du son dans l’air (1234,8km/h, Mach 1). L’avion franco-britannique pouvait atteindre un peu plus de Mach 2. Au-delà de 5 fois la vitesse du son environ, autour de Mach 5, un appareil (ou un missile par exemple) rentre dans la catégorie « hypersoniques » : le gaz en écoulement présente des réactions de dissociation moléculaire qui transforment ses propriétés.
Pour atteindre ces vitesses, l’entreprise créée en 2011 par l’un des fondateurs de Microsoft Paul Allen a opté pour un largage depuis un avion présenté comme le plus grand du monde. Le Talon-A2 réduit ainsi sa consommation de carburant et les turbulences atmosphériques des basses couches.
Le Scaled Composites Model 351 Stratolaunch ou Roc – Crédits : Startolaunch
Le communiqué de Stratolaunch n’évoque pas les usages envisagés à long terme pour ces vols hypersoniques qui pourraient aussi séduire le transport aérien, avec la promesse de vols intercontinentaux de quelques heures. L’entreprise précise toutefois que cette capacité à réutiliser les appareils devrait faire de l’entreprise la référence pour les tests sur des appareils atteignant ces vitesses. « Nous avons effectué quatre vols du Talon-A, réalisé vingt-quatre vols du Roc à ce jour, fait voler deux nouveaux avions supersoniques et hypersoniques en une seule année », rappelle Zachary Krevor, CEO de Stratolaunch, « et nous sommes fermement engagés sur la voie de la concrétisation des services d’essais en vol hypersoniques« .
Photo d’ouverture : Stratolaunch
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