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Face à la multiplication des fausses notes de frais produites par intelligence artificielle, les entreprises et éditeurs de logiciels sont en quête de moyens pour les détecter. Ce besoin crée un marché dans lequel des solutions plus ou moins fiables s’engouffrent.
Il suffit désormais de quelques clics pour produire un justificatif de dépense crédible pour ses tickets de métro, taxi, hôtels ou repas pour un rendez-vous client, rendant caduques de nombreux contrôles traditionnels. Le lancement du générateur d’image associé à ChatGPT 4.o a mis dans toutes les mains les outils pour devenir un parfait faussaire et des exemples de reçus ainsi générés ont rapidement fleuri sur les réseaux sociaux.
You can use 4o to generate fake receipts.
There are too many real world verification flows that rely on “real images” as proof. That era is over. pic.twitter.com/9FORS1PWsb
— Deedy (@deedydas) March 29, 2025
Face à cette menace, une véritable ruée s’est opérée sur le marché de la détection. En France, des éditeurs comme N2F et Dext intègrent à leurs solutions de gestion de frais des modules basés sur l’intelligence artificielle, capables de repérer les anomalies, doublons ou incohérences dans les justificatifs et d’attribuer un score de fiabilité à chaque dépense. « L’usage de l’IA générative se démocratise et facilite la création de documents falsifiés. Cela impose aux entreprises de revoir leurs processus de contrôle » explique Nicolas Dubouloz, fondateur et CEO de N2JSOFT. »Avec cette nouvelle fonction de détection intelligente, notre ambition est simple : apporter aux entreprises un outil fiable pour sécuriser la gestion de leurs notes de frais, sans complexifier le quotidien des utilisateurs ».
Si ces solutions cherchent à détecter, avec l’IA, des comportements suffisamment inhabituels pour être suspects, ils ne peuvent pas prétendre détecter avec certitude si un document est généré par une IA. Pour détecter cette fraude documentaire, les fournisseurs de ces générateurs d’image, Google et OpenAI notamment, ont consenti d’apposer une watermark aux images crées avec leurs outils et l’ajout de métadonnées, telle une signature caractéristique indiquant la provenance de l’image. Mais ces altérations de l’image n’ont rien d’insurmontable pour une personne déterminée à produire un faux et informée de ces spécificités.
La fraude documentaire n’a en effet pas attendu l’IA pour trouver des adeptes. En 2021, une étude chiffrait à 13700 € les pertes annuelles pour une entreprise de 250 employés.
« Il est vrai qu’on peut désormais modifier très facilement une facture avec l’intelligence artificielle, voire en créer une entièrement nouvelle. Pour autant, le phénomène n’est pas nouveau : l’IA ne fait qu’accélérer le mouvement.«
Florent Dujardin, Directeur Général de Dext France
La fabrication ou l’usage de faux documents est un délit qui peut être puni d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 3 ans et de 45 000 € d’amende. Néanmoins, l’Institut Français de Prévention de la Fraude estime que près d’un salarié français sur deux considère qu’il est « acceptable » de modifier une note de frais. L’enjeu n’est donc pas seulement technologique, mais aussi culturel et organisationnel.
Photo d’ouverture : Kaboompics.com
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