
Aujourd’hui, Hospitality Insiders fête son 150ème épisode et pour l’occasion, on inverse les rôles !
Celui que vous avez l’habitude d’entendre poser les bonnes questions, rebondir avec finesse et faire raisonner les parcours les plus inspirants de l’hospitalité devient le temps d’un épisode l’invité de son propre podcast.
Derrière ce micro depuis 5 ans, il a tendu l’oreille à plus de 100 professionnels de l’hôtellerie restauration avec une curiosité sincère et une voix bien connue de tous les Insiders du secteur.
Maxime Blot, c’est, 18 ans dans les palaces et hôtels 5 étoiles, une obsession pour le service client et un amour profond pour ce métier où l’humain est au cœur de tout.
Consultant, coach, formateur et même Meilleur Ouvrier de France en 2023, il accompagne aujourd’hui les experts du secteur à atteindre la meilleure version possible de leur service au quotidien.
Et parce que la transmission fait aussi partie de son ADN, il a créé ce podcast, un espace d’échange et de transmission rare où chaque invité trouve sa place et surtout sa voix.
« Pour cet évènement, je ne pouvais pas y échapper, Mathilde Baroin va me bombarder de questions et me réserver quelques surprises ! »
Un jalon inattendu : le saut dans le vide
C’est avec une immense fierté, mais aussi, je l’avoue, une légère anxiété, que j’ai célébré l’enregistrement du 150e épisode de mon propre podcast, Hospitality Insiders. Pour cette occasion, les rôles ont été inversés. J’ai troqué ma posture habituelle de celui qui « pose les bonnes questions » pour celle de l’invité, interviewé par Mathilde Baroin (épisode 115). Je me suis senti bien, mais un peu stressé, comparant l’expérience à un véritable « saut dans le vide ».
L’enregistrement a eu lieu dans un cadre exceptionnel, au Pley Hôtel, un établissement 4 étoiles de cent chambres près de l’Arc de Triomphe à Paris. Cet hôtel propose de belles prestations, incluant suites et penthouse, de la restauration italienne, un fitness, et surtout, ce qui est rare à Paris, un studio d’enregistrement, un lieu idéal pour ce moment de transmission.
18 ans dans les Palaces : l’ADN du service client
Mon parcours est indissociable de mon podcast. Il est ancré dans 18 ans passés dans les palaces et hôtels 5 étoiles, une obsession pour l’excellence du service client et un amour profond pour un métier où l’humain est au cœur de tout. Mon dernier poste opérationnel fut celui de chef de réception dans un 5 étoiles, après avoir fait l’ouverture de Palaces parisiens comme Le Peninsula. En plus d’animer le podcast, j’exerce les fonctions de consultant, coach, formateur, et j’ai eu l’honneur d’être nommé Meilleur Ouvrier de France (MOF) en 2023.
L’idée du podcast est née en 2020, frappée par la COVID-19. J’étais alors un grand consommateur de podcasts et j’ai voulu créer un contenu que les hôteliers — qui manquent de temps — pourraient écouter en faisant autre chose, que ce soit du sport ou de la cuisine. Je voulais également offrir aux étudiants en école hôtelière l’accès à des professionnels du secteur pour qu’ils réalisent l’« infinitude de possibilités » au-delà des rôles classiques.
Poussé par la passion et la curiosité, j’ai commencé en autodidacte. La plus grande difficulté n’était pas la technique, mais la régularité. J’ai décidé de tenir un rythme bimensuel, un jeudi sur deux. Le tout premier épisode a d’ailleurs été enregistré à distance, en pleine pandémie, depuis le lit de la chambre d’amis chez mes grands-parents, avec une table métallique instable et un micro d’occasion. Pour ce lancement, j’ai fait confiance à Xavier Thuizat, MOF sommelier, une personne très à l’aise à l’oral avec un excellent storytelling.
L’excellence : un actif durable
Le fil conducteur du podcast a toujours été l’excellence de service. Si j’ai commencé en me recentrant sur l’hôtellerie-restauration, j’ai ensuite élargi le spectre pour creuser la thématique dans d’autres environnements (comme inviter mon coach de voix).
Je considère mon podcast comme un « actif », au même titre qu’un actif immobilier, car les anciens épisodes créés en 2021 continuent de générer de la visibilité. Le succès, difficile à mesurer par le seul nombre d’écoutes pour un podcast de niche, s’est manifesté à partir de la troisième saison (2023). C’est à ce moment-là que j’ai commencé à être reconnu dans les salons professionnels et les hôtels, un vrai switch après des années de travail. La force de l’émission réside aussi dans le choix des échanges longs (une ou deux heures), qui permettent d’extraire l’essence des invités, plutôt que de se limiter à des formats de 15 minutes.
Dans les coulisses : L’équipe et la préparation
L’organisation du podcast, que j’appelle le « pôle média », représente environ une journée de travail par semaine. J’ai appris que 20 % du podcast est de la création, et 80 % est de la communication. J’ai progressivement délégué la post-production et la diffusion pour me concentrer sur la préparation et l’enregistrement.
Aujourd’hui, je m’appuie sur une équipe solide :
- Gaël (podcast manager) : Il gère le montage et la diffusion sur les plateformes audio et vidéo depuis la saison 4.
- Débora (community manager) : Elle s’occupe de la création de contenu (vidéos courtes, posts) pour tous les réseaux sociaux (LinkedIn, Instagram, Facebook, YouTube).
Chaque épisode génère tout un écosystème de contenu : l’audio/vidéo, environ cinq posts sur chaque réseau social, un article de blog pour le référencement, et une newsletter que je rédige personnellement. J’ai également une liste d’attente d’une centaine de personnes à contacter pour des interviews.
Pour préparer un épisode, je réalise un appel préparatoire de 15 à 30 minutes avec l’invité sans révéler les questions. Ensuite, j’envoie une trame détaillée, ce qui permet à l’invité d’approfondir sa réflexion en amont et d’être plus à l’aise pendant l’échange.
Je suis particulièrement fier de l’engagement total de mes collaborateurs freelances. Bien qu’ils ne me soient pas exclusivement dévoués, ils s’investissent pleinement pour mon succès. De plus, ils m’apportent un recul stratégique et une intelligence collective, compensant la « solitude » de l’entrepreneur.
Un regard sur l’avenir et les leçons clés
Après 150 épisodes, la leçon principale que je retiens est de croire au processus (trust the process) et de valoriser l’amélioration continue. J’ai également synthétisé les apprentissages des quatre premières saisons dans un « e-carnet » (que j’ai préféré au terme livre blanc). Ce carnet est structuré autour de quatre piliers : l’excellence de service, le leadership, le management et l’engagement (incluant la RSE et l’humain). Il sert de porte d’entrée à la substance du podcast.
Les rencontres sont la plus grande récompense. J’adore organiser des dîners avec mes anciens invités qui, souvent, ne se connaissent pas. Ma plus belle réussite est d’ailleurs de voir que mes invités continuent d’échanger et de se réunir entre eux, même sans moi.
Si je devais citer un invité de rêve (en dehors de Sébastien Bazin, dont j’ai promis de ne pas arrêter le podcast tant que je ne l’aurai pas eu), ce serait Thierry Marx. Je trouve son rôle dans la redéfinition de l’hôtellerie, son parcours d’extraction sociale, et notre parallèle autour de la pratique du sport (le judo) passionnants à creuser.
Au-delà du podcast : le pôle expertise
Le podcast représente moins de la moitié de mon activité. Mon « pôle expertise » est mon activité principale :
- Audit et conseil long terme : J’accompagne mes clients sur de longues périodes, débutant par des audits (client mystère), suivis de plans d’action et de formations sur mesure.
- Coaching : J’accompagne des managers en individuel (one-to-one) en adoptant une posture de « consultant business » qui allie écoute et expertise MOF.
- Conférences : Je donne 1 à 3 conférences par mois, souvent sur des sujets inspirationnels, auprès d’hôteliers ou de secteurs variés (comme l’automobile ou le staff des Jeux Olympiques).
- L’Académie : Ma nouvelle plateforme de formation en ligne (Les Fondamentaux de l’Accueil), qui permet de passer à l’échelle et d’accompagner le turnover des établissements. Les exercices sont corrigés personnellement par moi-même.
- Transmission : Je continue également de donner des cours dans les écoles hôtelières.
L’activité qui me procure le plus de plaisir et de joie, cependant, reste incontestablement le podcast, car il me permet d’apprendre, de rencontrer de « beaux humains » et de transmettre, tout en créant cet actif pérenne.
Un avenir en équilibre : la paternité
Cet épisode anniversaire a été riche en émotions, notamment grâce au message surprise de mon épouse, Flora (une hôtelière qui déteste prendre la parole en public), qui a révélé que nous attendons un petit garçon.
J’ai été interrogé sur la conciliation entre les exigences professionnelles, les besoins sportifs (je dois maintenir mes trois séances de sport par semaine) et la présence familiale. Ma réponse est de continuer à mettre en place un « business lifestyle » au service de ma vie personnelle. Le meilleur conseil que j’aimerais transmettre à mon fils est le « lâcher prise » : être rigoureux, mais accepter de se concentrer uniquement sur ce que l’on contrôle.
Mon objectif pour les années à venir est de maintenir la croissance de mon activité tout en restant le père, le mari et le sportif très présent que j’ai l’ambition d’être.
Notes et références
- Young Hospitality Club
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Diriger une collection hôtelière française, avec Delphine Jaouen Despretz, 2L Collection
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Authenticité avec Laurent Branover, CEO des Domaines de Fontenille
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Maximiser les revenus des hôtels, avec Marjolaine Leveque, HotelPartner Revenue Management
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Le livre Homme d’affaires malgré moi de Yvon Chouinard
Le livre
Pour écouter la version audio uniquement
À retrouver également sur votre plateforme d’écoute préférée !