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Catalyseur d’innovation et laboratoire grandeur nature, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ont marqué un tournant pour la mobilité urbaine. Quel a été l’impact de l’évènement et pour quel héritage ? Pour y répondre, nous avons interrogés plusieurs acteurs et experts.
Catalyseur d’innovation, accélérateur, laboratoire d’expérimentation…Les attentes envers les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris étaient élevées en matière de mobilité. Sur le pont, les acteurs du secteur ont œuvré à l’élaboration d’un plan spécial pour cette période durant laquelle Paris accueillait le monde. L’évènement a été pour eux l’occasion de mettre en place de nouveaux dispositifs. Pour Julien Joly, manager Transports et Mobilités au sein du cabinet Wavestone, les retours concernant le fonctionnement des transports durant la période des JO ont été très positifs du côté des voyageurs et des opérateurs. Selon lui, « La préparation a été bonne, l’anticipation également et au-delà du renforcement du plan de transport et du personnel, de nombreuses améliorations ont été apportées ». Sur la signalétique et l’information voyageur par exemple, les JO ont servi d’échéance pour améliorer l’expérience des usagers grâce à des dispositifs simples.
Edgar Sée, Directeur délégué aux Jeux Olympiques et Paralympiques chez RATP Group, nous rappelle que de nouveaux écrans d’informations ont été installés dans de nombreuses stations, qu’un dispositif à base d’IA permettant de traduire en temps réel l’information voyageur dans plusieurs langues a également été mis en place et que l’accessibilité numérique sur le site et l’application de la RATP a été améliorée. Selon lui, le groupe RATP a été au rendez-vous de ces Jeux et l’évènement a servi de catalyseur sur de nombreux sujets. « Nous devions réussir les Jeux car tous les regards allez être portés sur nous, mais le but était que tout ce qui allait être mis en place durant cette période soit cranté par la suite », nous explique-t-il. D’un point de vue infrastructures, Edgar Sée, revient sur les prolongements des lignes 4, 11 et 14, dont la desserte de l’aéroport de Paris-Orly. En interne, les JO ont permis au groupe de progresser sur la transversalité des services et le partage des données. « D’une manière générale, pour réussir ce type de projet la coopération est un facteur de réussite. Que cela soit au niveau du groupe ou avec des acteurs externes, les Jeux Olympiques nous ont amené à améliorer notre façon de travailler », confie-t-il.
Chez Air France, les Jeux ont également été une réussite sur le plan opérationnel, dans un contexte où les attentes et les responsabilités étaient très fortes. « En plus du pic d’activité que nous connaissons habituellement sur la période estivale, il fallait anticiper l’arrivée des délégations qui voyagent en groupe, des équipements spécifiques et l’accueil des personnes en situation de handicap lors des Paralympiques », déclare Florence Estra, directrice de Paris 2024 chez Air France et Directrice de la Communication Interne. La compagnie s’est préparée durant plus d’un an et demi et a travaillé en étroite collaboration avec Aéroports de Paris (ADP) pour parvenir à fluidifier le parcours voyageur. « Nous avons créé un mini hub au sein du Village Olympique qui permettait d’enregistrer les passagers pour leur vol et leurs bagages de façon délocalisée. Les JO nous ont permis de tester ce dispositif et de confirmer que cela était possible. Pour les personnes à mobilité réduite, leur prise en charge a également été améliorée en leur donnant accès à leur fauteuil dès la sortie de l’avion, ce qui n’était pas le cas avant », explique-t-elle.
Concernant l’héritage, Julien Joly confirme qu’il y a un avant et un après JO, même s’il faudra encore attendre quelques mois pour dresser un véritable bilan. « Cela a permis de montrer que les opérateurs de transport étaient capables de le faire, de renforcer la collaboration entre les grands groupes et les entreprises innovantes et de mettre de l’intelligence et de la technologie dans les process », ajoute-t-il. Chez Air France, l’accessibilité pour les personnes en situation de handicap va être progressivement déployée sur plus de 80% du réseau de la compagnie d’ici la fin de l’année et Florence Estra nous assure que le partage de la data entre les équipes commerciales et opérationnelles est désormais meilleur. « Nous avons réussi à créer des ponts entre les différents services car nous n’avions pas le choix et c’est quelque chose que nous allons conserver par la suite », explique-t-elle. Au total, Air France a transporté sur cette période plus de 18 000 accrédités venant de 150 pays différents, en plus des flux estivaux. Au sein de la RATP, un post de canalisation des flux a été créé lors des JO et pourra être mis en place lors des prochains évènements. « Nous avons amélioré le traitement des incidents, mis plus de réactivité dans nos procédures et si l’avant/après JO est une réalité, ce qui fut une réussite sera préservé par la suite. Pour certains dispositifs, nous attendons encore de statuer pour savoir si nous avons les ressources financières afin de les pérenniser, comme les caméras piétons à base d’IA », commente Edgar Sée.
Dans ce bilan « très » positif, la période des JO a néanmoins enregistré quelques loupés, dont les taxis volants qui sont finalement restés au sol par manque de certification et d’autorisation. Volocopter, dont le partenaire n’était autre que le groupe ADP, a par la suite annoncé déposer le bilan fin décembre 2024. Les « voies JO » sur le périphérique, n’ont également pas totalement convaincu les acteurs de la mobilité ou les franciliens, mais Julien Joly estime que ce test a permis « d’ouvrir des perspectives pour des voies réservées au covoiturage, par exemple ».
Photo d’ouverture : @Iliya Mitskavets
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