Plutôt que de dresser un panorama théorique, Gilda Pérez-Alvarado préfère partir d’un constat : « nous sommes à un carrefour en matière d’investissement hôtelier et de demande touristique ». Deux ans après son arrivée chez Accor, la Chief Strategy Officer et CEO d’Orient Express observe une industrie « transformée par la géopolitique autant que par l’IA », où « chaque marché a sa propre histoire » et où l’uniformisation stratégique n’a plus cours.
La montée en gamme mondiale accentue cette pression. « Le luxe a évolué très vite, il est devenu de plus en plus compétitif » explique-t-elle, au point d’imposer une nouvelle discipline opérationnelle : « tout ce que nous faisons doit se traduire dans les marges ». Cette exigence rapproche investisseurs et opérateurs : « nous travaillons beaucoup plus côte à côte avec les asset managers », d’autant que « les propriétaires sont mieux équipés aujourd’hui, grâce aux données et à la technologie ».
Dans ce contexte, elle défend une approche élargie : « il faut penser à la valeur additionnelle lorsque l’on prend une décision ou que l’on élabore une nouvelle stratégie ». Cette vision holistique irrigue la transformation d’Accor, portée par « de grands investissements dans l’IA ». Elle implique aussi un changement culturel : « notre état d’esprit a évolué », dit-elle en citant le partenariat avec Paris Society pour l’offre F&B de l’Orient Express Roma, symbole d’un repositionnement plus collaboratif.
Le segment du luxe offre, selon elle, un terrain
