- Catherine Quérard, présidente du GHR : “La situation n’est pas du tout rassurante”
La “situation n’est pas du tout rassurante”, estime Catherine Quérard, présidente du Groupement des hôtelleries et restaurations de France (GHR), suite à l’élection d’une Assemblée nationale “sans majorité absolue ni relative”. La représentante s’alarme de la crise économique, “jamais été évoquée pendant la campagne électorale”, notamment du nombre de défaillances d’entreprise qui se multiplient (33 500 au cours des six derniers mois). “Chaque jour, en France, on compte sept restaurants traditionnels qui ferment leur porte définitivement”, indique-t-elle.
Dans les sujets mis de côté, Catherine Quérard rappelle également les difficultés de remboursement des PGE contractés pendant le Covid, la diminution de l’activité liée à la hausse des prix et à la baisse du pouvoir d’achat, et les difficultés de recrutement dans les métiers de l’hôtellerie-restauration.
Le GHR défendra plusieurs mesures auprès des nouveaux députés et du prochain gouvernement :
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- aborder le problème du coût de l’énergie, afin de “de garantir à toutes les entreprises l’accès à l’électricité et au gaz au meilleur prix” ;
- réformer “le régime social et fiscal applicable au salaire, afin de donner aux entreprises les moyens de rémunérer leurs salariés pour qu’ils vivent tous dignement de leur travail”, face à des charges qualifiées d’“insupportables” ;
- “libérer le travail” : “inscrire les métiers du secteur HCR dans les listes des métiers en tension, autoriser le recours aux auto-entrepreneurs dans ces mêmes métiers en tension, libérer l’emploi à temps partiel” ;
- ne pas augmenter les impôts et les taxes. “Désormais l’État doit, comme nos entreprises, réduire ses frais et se désendetter”.
Des mesures garantes de “la visibilité et la stabilité” nécessaires aux chefs d’entrerprise pour poursuivre leur activité.
- Le prochain Gouvernement doit clarifier la question des sans-papiers et diminuer les charges sociales, demande Alain Fontaine (Maîtres restaurateurs)
Pour Alain Fontaine, président de l’Association française des Maîtres restaurateurs et patron du Mesturet, à Paris, les résultats des élections législatives constituent “un soulagement, en tant que citoyen mais aussi en tant que chef d’entreprise”. Cependant “rien n’est réglé”, constate-t-il. “Le prochain Gouvernement devra statuer rapidement sur la régularisation claire et efficace des sans-papiers qui sont déjà en poste dans nos établissements. Il faut que cesse le travail au noir qui favorise une concurrence déloyale entre nos établissements.”
L’autre urgence de la profession est la diminution des charges sociales pour les entreprises qui emploient beaucoup de salariés, insiste Alain Fontaine. “Nous sommes des métiers de femmes et d’hommes, qui travaillent le soir et le week-end dans nos établissements. Pour augmenter les salaires et être plus attractifs, il faut alléger les charges sociales car nous ne pouvons plus augmenter les prix.”
Enfin, dernière attente pour le représentant des Maîtres restaurateurs : la clarification du statut du fait maison, tant en matière de définition que d’affichage. “Il faut sortir de ce débat stérile”, demande-t-il.
• Umih
Contactée par la rédaction, l’Umih, dirigée par Thierry Marx, maintient les priorités qui avaient été énoncées lors de la campagne des législatives.