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Face à l’essor de l’intelligence artificielle et ses implications pour le secteur touristique, Pierre Bellerose, consultant et Président du groupe de travail « IA et Tourisme » au Québec, mobilise les acteurs locaux pour anticiper ces transformations. Entre opportunités, défis éthiques et enjeux de compétitivité, il partage sa vision et les objectifs de cette initiative bénévole visant à accompagner les entreprises touristiques dans leur transition numérique.
C’est une initiative personnelle. En écrivant pour Tourism Express au Québec, j’ai constaté l’importance croissante de l’IA dans nos discussions. Avant, on parlait surtout d’immersif, mais récemment, j’ai eu une « épiphanie » sur l’efficience que l’IA pourrait apporter dans notre travail et son impact potentiel sur nos clients. J’ai donc lancé un appel à la communauté québécoise via les réseaux sociaux, et 150 personnes ont répondu, prêtes à participer bénévolement à cette aventure. Nous travaillons en collaboration stratégique avec l’incubateur touristique MT Lab.
Nous avons trois missions : la mobilisation, la sensibilisation et la conduite au changement de culture entrepreneuriale au Québec. En diffusant des billets de blog pratiques et en partageant des informations concrètes, nous voulons que le secteur touristique québécois adopte l’IA de façon proactive. Nous pensons que l’IA pourrait devenir un atout compétitif, surtout dans un contexte où le Québec compte beaucoup de PME dispersées sur de vastes territoires. Les Etats-Unis et la France ont pris le virage beaucoup plus rapidement que nous.
Notre travail s’articule autour de trois axes majeurs. Le premier est le marketing touristique et la découvrabilité. Étant donné que de nombreux voyageurs utilisent l’intelligence artificielle pour planifier leurs séjours, nous élaborons un guide pour aider les acteurs du tourisme à rendre leurs offres plus visibles et attractives. Le deuxième axe concerne l’accueil et la relation client. Nous explorons le potentiel des chatbots conversationnels pour améliorer l’expérience client. Enfin, le troisième axe porte sur les ressources humaines, avec la préparation de protocoles RH destinés à aider les entreprises touristiques dans leur adaptation à l’IA, en fournissant des outils pratiques pour optimiser leur gestion et répondre aux défis posés par ces nouvelles technologies.
Non, nous ne créerons pas d’outils nous-mêmes. Il y a suffisamment de startups qui lancent leur produit. Notre objectif est avant tout de convaincre les acteurs touristiques de s’y intéresser. C’est pourquoi nous organisons des tournées dans les régions, souvent en participant à des événements déjà existants. Plutôt que de proposer des formations, nous faisons des démonstrations en direct, pour susciter des « épiphanies » et montrer de manière concrète comment l’IA peut transformer leur activité. Une infolettre est également envoyée, adaptée aux spécificités de chaque territoire.
Oui, tout à fait. Beaucoup d’entreprises québécoises, particulièrement dans les territoires, manquent de ressources pour investir dans des technologies d’IA. Il y a beaucoup de petites et moyennes entreprises. Celles-ci ont tout à gagner en productivité, notamment pour rester compétitives.
La première étape est de nommer une personne en interne responsable de ce projet, qui pourra suivre les avancées et coordonner les initiatives IA. Il est également crucial de procéder étape par étape, en fonction de la taille de l’entreprise et de ses priorités. Le changement peut sembler intimidant, mais avec une stratégie progressive, les gains peuvent être considérables. L’efficacité et l’agilité vont être essentielles pour que les PME touristiques survivent à horizon deux ans.
Parmi les principaux défis identifiés, on retrouve le poids énergétique de ces technologies. Bien que l’IA puisse contribuer au tourisme durable par des calculs complexes, elle reste énergivore. C’est pourquoi nous invitons à avoir une utilisation raisonnée des outils d’IA et le recours à des plateformes moins gourmandes en ressources. Pour certaines requêtes, Google peut tout aussi bien trouver la réponse.
Un autre défi crucial est la confidentialité des données. Avec l’évolution rapide de l’IA, les protocoles de sécurité devront être renforcés. Même si des progrès sont faits, il reste déconseillé de partager des informations confidentielles avec ces outils, en raison des risques persistants de fuite ou d’exploitation abusive.
Les erreurs, ou « hallucinations » de l’IA, représentent également une limite importante. Plus les requêtes sont complexes ou approximatives, plus le risque d’erreur augmente. Une relecture humaine reste indispensable pour garantir la fiabilité des informations générées, ce qui soulève des enjeux d’éthique dans l’usage de ces outils.
Enfin, les défis liés à la désinformation et aux manipulations numériques deviennent de plus en plus pressants. L’IA permet de créer de fausses images ou vidéos d’une qualité croissante, ce qui pourrait nuire à la perception de l’authenticité, essentielle dans le secteur touristique. Une fausse représentation d’un territoire via des contenus générés par IA peut détruire la confiance des visiteurs. Cela souligne l’importance d’établir des cadres éthiques robustes et de privilégier des représentations fidèles des destinations.
Photo d’ouverture : Pascal Bernardon
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