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Le salon professionnel international dédié à l’équipement et à la valorisation des musées revient les 14 et 15 janvier prochains. Quels seront les grands temps forts de cette 29e édition de Museum Connections ? Nous avons interrogé Claire de Longeaux, Directrice du salon, pour en savoir plus.
Quel est le grand thème du salon Museum Connections cette année ?
Claire de Longeaux, Directrice du salon Museum Connections
Le thème principal de cette année est le même que celui de l’année dernière : l’immersion. Mais il est encore plus prégnant et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, dans le domaine de la technologie, beaucoup d’exposants nous rejoignent avec des solutions immersives. Le pavillon VR (réalité virtuelle) est une de ces propositions et les offres d’expositions itinérantes, proposées par le pavillon du Touring, sont également orientées vers cette thématique. Le pavillon JeDI, dédié à l’immersion, est également dans cette dynamique.
Les technologies sont de plus en plus maîtrisées et elles servent de mieux en mieux les objectifs des musées. L’introduction de la technologie dans les musées n’a pas pour vocation de tout réinventer, mais plutôt de faire avancer les choses et d’ajouter constamment quelque chose de nouveau à l’expérience du visiteur.
Quelle est votre définition de l’immersion dans un contexte culturel ?
L’immersion consiste à placer le visiteur au cœur de l’expérience, à l’introduire dans un contexte. Elle peut être visuelle, sonore, olfactive ou même faire appel à plusieurs sens à la fois. Cela peut aussi se faire en low tech, comme dans des expériences de théâtre, comme celles proposées par l’association JeDI. L’immersion peut aussi se réaliser par le biais de décors, de cités immersives, de vidéos mapping, de sons et d’effets olfactifs. Nous sommes souvent dans des expériences où le visiteur peut toucher les éléments qui l’entourent, ce qui accentue encore cette sensation d’immersion.
Quel autre grand thème sera abordé durant le salon ?
Cette année, un sujet majeur sera l’évolution des usages de l’intelligence artificielle. Ask Mona, une entreprise pionnière dans ce domaine, aborde déjà cette question, mais l’IA se déploie désormais dans de nombreux autres secteurs. Nous voyons également l’arrivée d’un concurrent d’Ask Mona, Atopia, une solution allemande, ainsi que l’évolution de la traduction automatisée avec Nukomr, un partenaire de longue date qui a développé une offre de traduction basée sur l’IA dans le cadre du projet France 2030, en collaboration avec Universcience. Grâce à leur technologie, nous proposerons une expérience de traduction simultanée en 42 langues grâce à l’IA dans les espaces de conférences Innovation TV et Culture Business Forum. Les visiteurs pourront écouter les traductions sur leur téléphone via une web app.
L’entreprise Lean Mean Learning Machine vient quant à elle présenter son IA conversationnelle qui permet de discuter avec les œuvres d’art. Elle a déjà développé une expérience avec le Musée des beaux-arts de Gand.
Y a-t-il un nouvel espace à découvrir cette année ?
Oui, nous lançons un tout nouvel espace, le Culture Business Forum, qui marque un retour aux sources. Museum Connections a été créé il y a bientôt 30 ans et, au départ, il s’agissait de répondre aux besoins fondamentaux des musées, comme la gestion des ressources propres et des boutiques. Avec le temps, nous avons élargi notre champ d’action pour aborder des problématiques liées à la technologie, à l’expérience des visiteurs et à la gestion des espaces. Nous avons senti qu’il était nécessaire de réintroduire ce sujet afin de rendre ces enjeux plus visibles.
Dans ce forum, nous proposons trois grands espaces : le pop-up store (pour les boutiques), une zone dédiée à la restauration (coffee lounge) et un espace dédié aux conférences sur des sujets comme la concession, la privatisation, le mécénat et la restauration (celle liée à l’alimentaire). Cela faisait un moment que ces thèmes n’étaient pas abordés, notamment depuis 2020, où l’accent avait été mis sur l’inspiration et la technologie. Nos visiteurs nous ont cependant fait part du fait que ces sujets leur manquaient, ce qui explique leur retour cette année.
Quelles sont les conférences qui vous paraissent intéressantes pour nos lecteurs ?
Parmi les conférences, nous mettons en avant un sujet fascinant sur les neurosciences et leur utilisation dans les parcours muséaux. Un autre thème portera sur les leaderships et la conduite du changement. Ce dernier est particulièrement humain et met en lumière des approches pour accompagner les transitions dans les institutions culturelles.
Nous aurons également des témoignages sur l’innovation dans les musées. Par exemple, Émilie Girard, Présidente ICOM France, accompagnée d’un élu local, interviendra pour discuter de la façon de concilier opérationnel et politique, à l’image de l’expérience du Château de Sillon. Le château de Chambord, représenté par son nouveau directeur, nous expliquera comment insuffler un esprit d’innovation au sein d’un patrimoine historique. Enfin, le projet européen ERIH, mené en Belgique, abordera la question de l’intégration de l’héritage industriel dans une perspective écologique.
Quels sont les enjeux du développement durable dans le domaine muséal actuellement ?
Le développement durable est devenu une thématique transversale à tous les projets. Bien qu’il ne soit plus mis en avant de manière spécifique, il est omniprésent dans les discussions et les projets des exposants. Nous constatons que ce sujet s’est naturellement intégré dans la réflexion des acteurs du secteur, sans qu’il soit nécessaire de le souligner de manière isolée.
Quel est l’état actuel des startups dans le secteur culturel ?
En ce qui concerne les startups, nous remarquons un certain apaisement par rapport à la période du confinement. Nombre de ces entreprises voulaient se lancer dans le secteur culturel à ce moment-là. Elles sont moins nombreuses au salon cette année, mais leurs offres sont plus structurées et plus orientées. Elles ont pris le temps de se construire et les solutions qu’elles proposent sont désormais plus mûres et adaptées aux besoins du marché. Cela reflète une approche plus raisonnable et plus réfléchie du secteur.
Photo d’ouverture : Faust Favart
En tant que partenaire du salon, nous vous offrons une invitation pour vous y rendre gratuitement. Il vous suffit de vous inscrire via ce lien.
