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Dans un contexte de changement climatique et d’augmentation de la pression anthropique, la gestion de l’eau est devenue l’un des enjeux les plus cruciaux du XXIe siècle. Comment mieux gérer cette ressource essentielle ? Retour sur la conférence aussi alarmante que porteuse d’espoir de l’hydrologue Charlène Descollonges lors de l’évènement Net Managers Collection Hiver.
Malgré l’immensité des volumes d’eau présents sur Terre, seule une infime fraction, soit 0,001%, est accessible. La majeure partie de l’eau douce est emprisonnée dans les glaciers ou dans des nappes phréatiques profondes, rendant cette ressource particulièrement précieuse. Charlène Descollonges, ingénieure hydrologue et auteur du livre « Agir pour l’eau », a remis en question la représentation classique du cycle de l’eau enseignée à l’école : « Ce cycle est incomplet, car il ne prend pas en compte les interactions humaines ».
Selon elle, l’un des aspects méconnus est le rôle de l’ « eau verte », l’eau présente dans les sols et utilisée par la végétation. Celle-ci est à l’origine des deux tiers des précipitations à l’échelle mondiale. La déforestation et l’altération des sols affectent directement ces processus, mettant en évidence l’interdépendance des écosystèmes.
L’humanité consomme chaque année 24 000 milliards de mètres cubes d’eau pour ses besoins alimentaires, énergétiques et industriels. Cette appropriation massive entraîne des conséquences dramatiques, comme les sécheresses « anthropiques », où la demande dépasse les ressources disponibles. En France, si l’énergie constitue le principal utilisateur de l’eau prélevée (50%), l’agriculture reste le premier secteur consommateur via l’irrigation.
Le changement climatique exacerbe ces problématiques, explique Charlène Descollonges. En trente ans, la quantité d’eau douce renouvelable a diminué de 14%. Les hivers plus chauds et les précipitations réduites en automne restreignent la recharge des nappes phréatiques. En été, l’ensemble du territoire français connaît une baisse généralisée des débits fluviaux, aggravant les tensions sur la ressource.
Face à ces enjeux, certaines solutions peuvent aggraver la situation. Les retenues d’eau pour l’irrigation ou la neige de culture, par exemple, sont pointées comme des « maladaptations ». Elles augmentent l’évaporation et ne réduisent pas le volume prélevé. « Ces pratiques s’appuient sur des modèles obsolètes et ne préparent pas nos territoires à être résilients face aux changements climatiques », souligne l’ingénieure.
Pour relever ces défis, l’hydrologue préconise une transition vers une hydrologie régénérative, fondée sur le triptyque « sol, eau, arbre ». Cette approche repose sur la restauration des sols, la reforestation et des aménagements hydrauliques doux, inspirés des processus naturels. Le castor, surnommé « l’ingénieur des hydrosystèmes », peut être pris comme modèle : ses barrages naturels permettent de ralentir l’écoulement de l’eau, favorisant l’infiltration et la préservation des écosystèmes.
Plusieurs solutions existent et s’étendent de l’action individuelle à la mobilisation collective. À l’échelle personnelle, Charlène Descollonges affirme que chacun(e) peut réduire son empreinte eau et s’engager pour la préservation des ressources locales. Les collectivités, quant à elles, peuvent transformer les villes en « éponges » grâce à la débitumisation et à la récupération des eaux pluviales.
À plus grande échelle, un changement de paradigme est nécessaire selon elle. Il s’agit de sortir du « triangle de l’inaction », où chacun rejette la responsabilité sur les autres, pour adopter une approche collaborative et responsable.
Photo d’ouverture : eberhard grossgasteiger
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