Investissements en hausse et JO de Paris devraient offrir de belles perspectives au marché hôtelier hexagonal en 2024
Les cabinets spécialisés Deloitte et In Extenso ont dévoilé leurs perspectives pour le marché hôtelier français, début février. Selon eux, les investissements vont rester forts dans le milieu et les Jeux Olympiques de Paris vont permettre de renforcer encore le tourisme dans les années à venir. Tous les indicateurs semblent donc au vert pour le secteur hôtelier tricolore.
Un rebond vigoureux porté par le retour des touristes
Le parc hôtelier français, qui compte 16.850 établissements et 652.000 chambres, soit 26,9% de la capacité d’accueil de l’hébergement marchand en France, a enregistré une belle année 2023. Cette dernière a en effet été marquée par une reprise encourageante pour le secteur, avec un chiffre d’affaires en hausse de 10% par rapport à 2022. Cette embellie est soutenue par le retour des touristes internationaux, notamment américains et asiatiques, qui ont retrouvé le chemin de l’Hexagone.
Les cabinets spécialisés Deloitte et In Extenso, qui ont présenté l’ensemble de ces chiffres et analyses pour l’avenir du marché hôtelier (*), notent que cette dynamique a profité à tous les secteurs géographiques, Paris et les grandes métropoles françaises en tête.
La tendance positive se généralise à l’ensemble des catégories d’hôtels. L’hôtellerie économique a connu la plus forte hausse des prix, tandis que le segment luxe a enregistré la plus forte progression du taux d’occupation.
Les Jeux Olympiques de 2024 : un évènement majeur
L’année 2024 devrait confirmer ce rebond, grâce notamment à l’organisation des Jeux Olympiques à Paris. Cet évènement mondial devrait générer une forte affluence de spectateurs, tout en poussant les touristes classiques à différer leur séjour à Paris. Si l’on se base sur ce qui s’est passé avec la Coupe du Monde de Rugby 2023, « alors que les villes hôtes en régions ont vu leurs taux d’occupation et prix moyens fortement augmenter (+ 20 à 40 € selon les destinations), l’événement a eu un effet repoussoir à Paris, où les prix sont déjà très hauts en raison de la forte activité Mice [tourisme d’affaire, Ndlr] de l’automne », explique Olivier Petit, associé d’In Extenso Tourisme, Culture & Hôtellerie (TCH).
L’expert estime que les touristes ont toutes les chances de bouder Paris cet été pour éviter la foule des JO. En clair, les prix devraient bondir, mais les taux d’occupation ne seront pas forcément beaucoup plus élevés que d’habitude.
Des investissements soutenus dans l’hôtellerie
L’attractivité du secteur hôtelier auprès des investisseurs ne faiblit pas. De nouveaux acteurs font leur entrée sur le marché, attirés par la rentabilité qu’il offre par rapport à d’autres classes d’actifs, comme l’immobilier de bureau, qui ne tiennent plus leurs promesses. Ces nouveaux entrants nouent des partenariats avec les enseignes hôtelières, qui ont multiplié les marques et les collections ces dernières années pour répondre aux attentes diversifiées de la clientèle.
Car c’est une réalité du marché, mise en avant par une récente étude Xerfi, « la profession cherche à accroître sa rentabilité (montée en gamme, consolidation des chaînes, etc.) tout en adaptant l’offre aux nouvelles attentes des consommateurs » (**)
Et les projets sont nombreux : « à l’horizon 2026, 125 nouveaux projets hôteliers sont identifiés, soit quelques 16.000 chambres, démontrant ainsi la résilience de l’Industrie», annonce ainsi KPMG, dans son enquête sur l’industrie hôtelière française parue en fin d’année dernière (***)
Des incertitudes à moyen terme pour le marché hôtelier
Malgré ces perspectives positives, des incertitudes subsistent à moyen terme pour le marché hôtelier. La hausse des prix, notamment des coûts salariaux et des matières premières, pourrait peser sur les marges des hôteliers. Et l’augmentation des prix va automatiquement ralentir également au cours des mois à venir, notamment une fois que les Jeux Olympiques seront terminés.
De plus, la concurrence des pays d’Europe du Sud, comme l’Espagne et l’Italie, se fait de plus en plus ressentir. Et ce, pas uniquement au niveau de la fréquentation, mais également des investissements menés.
Les hôteliers français devront donc rester vigilants et s’adapter à ces nouveaux défis pour continuer à profiter de la reprise du marché. Ils devront notamment maîtriser leurs coûts, se différencier de la concurrence et proposer une expérience client toujours plus qualitative.
(*) Les Tendances de l’Hôtellerie 2024 – Deloitte
(**) Marché de l’hôtellerie en France : étude, tendances, classements – Xerfi, novembre 2023
(***) L’industrie hôtelière française en 2023 – Etude KPMG, octobre 2023