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Le SAF, les taxis-volants ou l’avion supersonique représentent-ils des innovations de ruptures pour l’aérien ? Les analystes de Lufthansa Innovation Hub dévoilent une méthodologie pour évaluer la crédibilité de 7 innovations qui font la une de la presse depuis quelques années.
Entre battage médiatique et réelles avancées technologiques, il peut s’avérer complexe d’identifier les innovations prometteuses dans l’aérien. Pour aider le secteur à y voir plus clair, les équipes de TNMT comparent la popularité médiatique via les statistiques de Google Search au volume de brevets déposés et d’articles universitaires parus montrant de réels progrès techniques. De quoi permettre de confronter l’engouement médiatique au potentiel de rupture de 7 innovations pour l’aviation. Bien qu’elle ne tienne pas compte de facteurs externes parfois critiques comme les réglementations, cette méthode incomplète dresse toutefois un état des lieux des avancées technologiques de l’aérien.
Les analystes de TNMT ne s’y méprennent pas : le tourisme spatial est un rêve encore lointain. En revanche, l’analyse des progrès technologiques du secteur spatial – la récupération des lanceurs par SpaceX, l’implication croissante du secteur privé dans les lancements de fusée et de satellites, les missions d’alunissage ou encore les vols commerciaux suborbitaux de Blue Origin ou Virgin Galactic – place l’industrie à la pointe de l’innovation dans le domaine des transports.
De quoi justifier, selon Lufthansa Innovation Hub, le battage médiatique suscité par le secteur qui vient d’atteindre son point d’équilibre en 2024 comme le démontre le graphique ci-dessous. “Malgré sa perception de science-fiction, le voyage spatial est l’une des tendances les plus matures sur le plan technologique dans l’aviation d’aujourd’hui”, écrivent les équipes de la division Innovation de Lufthansa.
TNMT souligne que les progrès techniques dans le domaine de l’aviation électrique ont été multipliés par 3,5 entre 2019 et 2024. Mais à l’inverse du tourisme spatial, ces innovations ne suscitent pas la même effervescence médiatique. Les analystes voient dans l’activité des brevets une transition du domaine de la recherche fondamentale vers des premières expérimentations. En témoignent les dépôts de brevets pour les batteries d’avions (+200% depuis 2021) ou encore ceux sur les systèmes de propulsion électrique (+150% entre 2021 et 2023). Une série de progrès technologiques qui poussent les analystes à envisager le décollage à grande échelle de l’aviation électrique dans les années à venir.
Les dirigeables, un moyen de transport inventé il y a 150 ans, bénéficient d’un regain d’intérêt de la part des médias ces dernières années. Une attention particulière qui semble injustifiée au regard de la stagnation des progrès technologiques effectués dans le domaine. Toujours selon TNMT, 40% des brevets déposés depuis 2019 concernent des “ajustements structurels et des améliorations de l’efficacité”, 25 % se concentrent sur la “communication sans fil et l’automatisation” et seulement 10% concernent des avancées en matière de propulsion. De quoi pousser les analystes à considérer les dirigeables davantage comme un support promotionnel événementiel qu’un nouveau mode de transport viable.
La transition écologique de l’aviation est un enjeu majeur illustré notamment par l’engagement de l’IATA d’atteindre zéro émission nette en 2050. Pour servir cette ambition, le carburant d’aviation durable (SAF) apparaît comme une solution prometteuse au regard des progrès technologiques enregistrés. Mais depuis 2022, les attentes du public et la forte médiatisation semble avoir dépassé le déploiement du SAF. Alors que cette solution fait la une des médias, la capacité de production à l’échelle mondiale et son développement coûteux constituent les principaux obstacles à son adoption.
En 2024, la couverture médiatique de l’aviation supersonique a bondit de 70% relayant notamment les projets de Boom Supersonic ou du programme X-59 de la NASA. Si le passage du mur du son par le XB-1 constitue une étape importante de développement, le secteur peine à régler ses principaux défis : coûts d’exploitation élevés, réglementations strictes et préoccupations environnementales.
L’avion à hydrogène s’est directement retrouvé sur le devant de la scène médiatique comme une solution de transition écologique pour l’aviation. Pourtant, aucune percée significative dans la production, le stockage ou l’intégration de l’hydrogène technologiques soutient cette idée au sein de l’industrie.
L’abandon du projet ZEROe d’Airbus ou la faillite de Universal Hydrogen en 2024, laisse penser que l’avion à hydrogène n’est pas prêt de décoller.
Au regard de la méthode de crédibilité employée par TNMT, le taxi-volant suit une évolution modérée avec un engouement médiatique semblable aux progrès techniques réalisés dans le milieu.
Mais comme l’illustre une autre étude plus détaillée de Lufthansa Innovation Hub sur le sujet, l’envol du taxi-volant dépend d’une série de facteurs bien plus importants comme les spécificités topographiques de la région où il est implanté, les réglementations et la complexité de routes aériennes locales ou encore les conditions météorologiques. De quoi pousser les analystes à remettre en cause cette méthode qui base la crédibilité d’une innovation sur ses progrès technologiques.
Photo d’ouverture : Etienne Jong
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