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L’espace Schengen de la data aura-t-il lieu en Europe ? TOM s’est entretenu avec Marie Texier, European project manager Tourism pour EONA-X, afin d’en savoir plus sur les ambitions de DEPLOYTOUR, projet européen qui vise à créer une fédération d’espaces européens de données dans le secteur du tourisme. L’initiative déploie 5 projets pilotes dans lesquels l’usage de la donnée doit répondre à une problématique touristique d’une destination européenne.
Quelles sont les ambitions de DEPLOYTOUR ?
Marie Texier, European project manager Tourism pour EONA-X. Crédits : EONA-X
Marie Texier : DEPLOYTOUR est un projet européen, financé par le programme Digital Europe de la Commission européenne, qui vise à développer une infrastructure européenne d’échange de la donnée dans le tourisme pour en assurer sa souveraineté. Il regroupe un consortium de 43 acteurs parmi lesquels on retrouve, en France Eona-X, Amadeus et City Destination Alliance, et qui est coordonné par AnySolution, PME majorquine experte en collaboration de données et en initiatives touristiques européennes.
Il s’agit de la phase 2 d’une initiative européenne visant à construire et déployer un espace commun d’échange de données dans le tourisme en Europe (European Tourism Data Space – ETDS). Nous pourrions comparer cela à un grand portail où il est possible de trouver toute la donnée rattachée au tourisme. Dans ce cadre, 5 projets pilotes ont été mis en place pour répondre à des problématiques qui touchent des destinations européennes. Les cas d’usage abordent des sujets comme le surtourisme, l’accessibilité des nouvelles technologies pour les PME ou encore la compétitivité durable des destinations.
Eona-X est responsable d’un projet pilote sur le MICE en Île-de-France. Quels sont vos objectifs ?
Eona X est leader de ce cas d’usage, avec la contribution d’Amadeus et City DNA. L’objectif est de rassembler les acteurs qui ont des données liées au tourisme d’affaires pour créer des recommandations hyper personnalisées pour les voyageurs d’affaires.
Les défis consistent à obtenir une vue d’ensemble des données générées par le tourisme d’affaires, et à proposer des solutions qui répondent aux besoins hyper-personnalisés des différents profils du voyageur d’affaires. Les détails du modèle économique doivent encore être définis dans les prochains mois.
Comment DEPLOYTOUR compte-t-il surmonter les barrières liées au partage des données ?
Aujourd’hui, encore 80% des données industrielles et opérationnelles ne sont pas partagées au niveau européen. DEPLOYTOUR vise à lever ces barrières en permettant un accès décentralisé et structuré aux données.
Le projet vise à créer un espace commun d’échange de données du tourisme en Europe, pour que les acteurs restent souverains de leurs données et puissent créer des modèles économiques autour du partage de celles-ci.
Comment le projet est-il structuré et quelles sont les prochaines étapes ?
Le projet est structuré autour d’une infrastructure technique et d’une gouvernance. Différents acteurs travaillent à la création de l’infrastructure technique pour connecter, échanger et sécuriser les données. La gouvernance définit les responsabilités et les rôles de chaque partie prenante.
L’objectif est de fédérer un ensemble de dataspaces qui soient interopérables au niveau européen. Le projet a commencé en octobre et les déploiements des cas d’usage sont prévus à partir d’octobre prochain.
L’ajout de l’IA au calendrier européen a-t-il un effet d’accélérateur pour DEPLOYTOUR ?
Le projet est davantage suivi depuis l’importance accordée à l’IA. En effet, il n’y a pas d’IA sans données et l’on voit bien que les données “scrappées” sur internet ont leurs limites. Il y a une véritable ressource dans les données industrielles non-partagées à ce jour.
Bien que le budget de DEPLOYTOUR soit déjà défini (un peu plus de 15m€ sur 3 ans, NDR), l’objectif est d’utiliser les données disponibles pour des cas d’usages qui peuvent inclure différentes intelligences artificielles L’orientation vers l’IA pourrait générer de nouveaux projets européens axés sur ce domaine.
Photo d’ouverture : Kaleidico
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