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Convaincue par le potentiel des avatars virtuels, l’agence de communication Brainsonic a développé un pôle dédié à l’intelligence artificielle en 2023. TOM s’est entretenu avec Mathieu Crucq, DG de Brainsonic, pour en savoir plus sur cette solution et ses applications potentielles dans le Tourisme.
Mathieu Crucq : Le principe est le même qu’un jumeau numérique. Nous proposons à nos clients de créer des avatars photoréalistes entraînés à partir de vidéos d’un sujet qui vont ensuite permettre de simplifier la production de contenus. Ce robot virtuel est capable de lire des scripts ce qui permet de créer du contenu vidéo en simplifiant la chaîne de production, puisqu’il n’est plus nécessaire d’effectuer de tournage. Un domaine dont la planification est souvent longue, fastidieuse et coûteuse en plus de nécessiter au sujet d’être disponible et en forme le jour J.
Qu’il s’agisse de produire du contenu pour les réseaux sociaux, de créer des tutoriels vidéos ou d’effectuer une mise à l’échelle de contenus vidéos, nos avatars virtuels permettent de simplifier et rationaliser les processus de production. C’est une façon d’humaniser le contenu puisque l’avatar modélise la voix du sujet original en plus de répliquer son apparence humaine.
Nous avons accompagné Michel- Edouard Leclerc pour traduire un discours de voeux adressé aux employés du groupe dans plusieurs langues. Dans ce cas d’usage, une vidéo originale a été tournée en français avant que l’on applique un modèle de traduction instantanée et une synchronisation labiale pour un résultat plus réaliste. Concrètement, il s’agit de la même technologie utilisée pour les deepfake. Avec Guy Hoquet Immobilier, nos avatars virtuels servent à mettre en vidéo le contenu des formations de l’entreprise.
En 2 jours, nous avons pu créer les avatars virtuels des 15 formateurs de l’entreprise qui servent de base à la production de centaines de vidéos. Cette fois, le jumeau numérique du formateur se contente de lire un script pour fournir une vidéo en guise d’aide à la formation. Le gain de temps est considérable : une formation mise en ligne à 9h du matin a pu être diffusée en vidéo dès 14h le jour-même grâce à notre solution. De plus, c’est intéressant du point de vue de l’expérience utilisateur puisque les élèves retrouvent le visage du formateur venu sur site pendant la formation en ligne.
Nous travaillons depuis deux ans sur cette solution d’avatars et avons constaté une explosion de la demande début 2025. Le marché est en train de mûrir vis-à-vis de l’usage de l’intelligence artificielle et de ce type de solutions. Nous avons la conviction que ce type de solution permet de répondre à des problématiques d’incarnation et à générer davantage de souplesse dans la création de contenus à l’échelle tout en baissant les coûts.
Le Travel est sensible à ces technologies sans pour autant l’avoir intégré à ses besoins immédiats. Dans le Tourisme, on peut tout à fait imaginer que les avatars virtuels assurent le premier niveau de traitement de requêtes des voyageurs. Dans un hôtel, cela peut permettre de libérer du temps aux équipes en utilisant un avatar pour gérer une commande du room-service. Évidemment, le but n’est pas de remplacer l’expérience humaine qui qualifie le secteur du voyage.
Le rapport de l’homme à la machine est en train d’évoluer. Demain, le thermomix intégrera de l’intelligence artificielle tout comme la nouvelle R5. Petit à petit, le conversationnel se positionne comme un terminal au même titre que le clavier de votre ordinateur ou l’écran de votre smartphone.
En parallèle de l’évolution des usages, on assiste à une réduction des coûts d’utilisation de ces technologies. Lors du salon de la franchise nous avons présenté une solution d’avatar couplé à des modèles linguistiques lui permettant d’interagir en temps réel avec l’utilisateur.
C’est paradoxal et je trouve ça amusant d’ailleurs. Si vous prenez une présentation powerpoint à laquelle vous ajoutez de la voix, ce n’est pas très humain et cela devient rapidement ennuyeux. En revanche, si vous mettez quelqu’un à l’écran, bien qu’il s’agisse d’un robot, automatiquement, votre cerveau considère qu’il fait face à un humain. La réalité est qu’aujourd’hui, il y a une injonction à faire de la vidéo en ligne.
Toutes les plateformes social media ont hérité des codes de TikTok et du besoin de contenu incarné. Au-delà du coût et du temps de production, l’aisance des sujets à prendre la parole en vidéo constitue aussi un enjeu. Ce n’est pas donné à tout le monde. Compte tenu de ces contraintes, la plupart des acteurs décident de ne pas se lancer dans ces formats. A titre d’exemple, il aurait fallu 4 mois de tournage et 1 mois de production pour retranscrire les modules de formation de Guy Hoquet en vidéo.
La limite est très fine entre ce qui est bénéfique et ce qui est à la limite du souhaitable, voire de l’acceptable. Le fait de créer un avatar virtuel qui n’a aucun vécu ni expérience d’une destination pour en faire la promotion peut poser question. A mon sens, il s’agit de mauvaises pratiques en termes de marketing. D’ailleurs l’initiative de TUI Belgique a connu quelques déboires. Quel est le but de créer une personne de toute pièce pour lui faire diffuser du faux contenu sur Instagram ? Quand on parle de voyages, on parle d’émotions.
En revanche, utiliser des avatars virtuels peut s’avérer intéressant pour créer des publicités incarnées sur les réseaux sociaux. Cela permet d’humaniser le discours sans nécessiter de captation vidéo. Évidemment, ces évolutions doivent être encadrées par la loi pour informer les consommateurs en toute transparence.
Photo d’ouverture : Jurica Koletić
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