Pour constituer ou enrichir une collection, pour soutenir une scène locale, créer un sentiment communautaire, répondre aux attentes d’une clientèle esthète, de plus en plus d’hôtels s’offrent comme lieux d’inspiration… et de résidence artistique. Tour d’horizon. Texte Sarah Belmont
Dormir au milieu d’œuvres d’art – dans un musée qui dispose de quelques chambres, comme le Fiermonte Museum à Lecce ou dans un hôtel de collectionneur tel The Dolder à Zurich –, c’est bien. Dormir sous le même toit que des artistes – au Madeleine Arles ou encore à la Villa Médicis à Rome –, c’est encore mieux. De plus en plus d’hôtels lancent des programmes de résidence artistique. Attention ! Entendons-nous sur le terme de résidence, employé à tort et à travers à des fins promotionnelles. Il ne s’agit pas d’une carte blanche à un artiste convié à décorer, comme au Conservatorium d’Amsterdam, une suite, ou d’une exposition, ainsi que le suggère la communication du Supetar Cavtat, en Croatie, mais d’une invitation à séjourner pendant x semaines ou mois dans un cadre hôtelier, afin de créer. Les uns jouent sur les mots ; les autres s’emmêlent les pinceaux car le phénomène demeure relativement nouveau.
Au cœur de cette démarche, un intérêt pour l’art et le désir d’enrichir une collection existante ou d’en constituer une. Depuis 2021, Abadía Retuerta, un Leading Hotels of the World proche de Valladolid en Espagne, invite chaque année des artistes à produire des œuvres en son sein. Au peintre marocain Abderrahim Yamou, auteur de trois grandes compositions végétales,
