Selon, Skift, le leader mondial de l’observation du monde du tourisme en ligne, Google Activités (ou Google Things To Do) jouerait vraiment le jeu des professionnels des activités et des loisirs en proposant de les réserver “en direct” (plutôt que via les OTAs) …
Si Google Activités est le dernier service de réservation directe (et gratuite !) lancé par Google après Google Hôtels, Google Locations de Vacances et Google Restaurants, c’est que l’univers des loisirs et des activités est, de loin, le plus difficile à “digitaliser” et donc, qu’il est très difficile, de réunir un “catalogue” consistant de loisirs réservables tant il reste de nombreux établissements sans moteur de réservation et donc, d’achat en ligne (de billets ou de locations de matériels).
Pourtant, ce service (ouvert à tous les professionnels de manière gratuite) ne cesse de progresser et de prendre de l’ampleur que ce soit en termes de catalogue ou de couverture de pays.
Si, dans un premier temps, le leader mondial s’est appuyé (comme pour les hôtels) sur les catalogues des OTAs (agences en ligne) spécialisées sur les loisirs (GetYourGuide, Viator, Musement, Tiqets …), depuis deux ans, grâce à des accords avec des plateformes comme elloha par exemple, il lui est aussi possible de “connecter” des acteurs indépendants et de leur permettre de se vendre en ligne sur sa première page comme le fait, d’ailleur, le (mastodonte) Musée du Louvre ou des milliers d’acteurs à taille humaine comme Sciences Expériences à Paris Bercy (qui connecte ses offres sur Google en utilisant elloha).
Le site “en direct” … quand il est connecté
Lors du lancement de son service, Google a longtemps dû se justifier (auprès des professionnels) sur le fait que son service était (et serait toujours !) gratuit.
==En effet, pour le leader mondial de la recherche touristique, donner une photo, un horaire d’ouverture et des avis ne suffit pas à ses “clients” … leur permettre de connaître les prix d’un musée ou d’un loueur de vélos et pouvoir les réserver depuis son mobile reste un “must have” que le leader mondial s’est décidé à mettre à leur disposition … pour rendre son service encore plus populaire ! D’où la gratuité … c’est-à-dire, l’absence totale de commission facturée aux professionnels.
Car, pour proposer ce type de service, encore faut-il avoir du “stock”, de l’inventaire … Et si, dans un premier temps, Google s’est d’abord connecté à des catalogues pré-constitués comme ceux de Viator ou de GetYourGuide (en Europe), très vite, le leader mondial s’est décidé à aller chercher les offres “à la source”; c’est-à-dire, en direct des professionnels en se connectant sur leur système de réservation (comme elloha).
Avec la priorité “au direct” !
Autre interrogation des professionnels : et, si ces derniers sont déjà diffusés sur des OTAs de loisirs comme GetYourGuide ou Viator, quelles chances ont-ils de voir leur lien direct de réservation affiché en bonne place ? En effet, pour leurs confrères hébergeurs, les OTAs comme Booking ou Expedia surenchérissent souvent leur position au sein de la fiche Google au point, dans certains cas, de ne laisser apparaître le lien “direct” qu’au fond d’une longue liste de liens “payants”.
Et c’est là qu’intervient l’étude de Skift: après avoir “scrappé” (c’est-à-dire, capturé des milliers d’affichages de Google Activités) sur les 20 principales attractions de 40 grandes villes à travers le monde, le spécialiste a relevé que “le site direct est apparu sur 100 % des attractions, suivi par une longue queue d’agences de voyages en ligne, les 4 à 5 premières positions en dessous de l’option directe étant principalement les grands acteurs tels que Trip.com., GetYourGuide, Klook, Tiqets, etc”. C’est dire si Google attache du prix à afficher le lien direct du professionnel des loisirs à la “meilleure position”, sans lui faire payer la moindre commission ou le moindre frais fixe.
Occuper “sa” place
L’autre enseignement de cette étude est que – si les relevés et les constats ont été faits sur les grandes villes – l’espoir est encore plus élevé dans les autres destinations touristiques; c’est-à-dire, dans les destinations de moindre intensité touristique.
En effet, dans les autres régions, les professionnels des loisirs recourrent moins souvent à la distribution sur les OTAs des loisirs (pour des raisons techniques ou tout simplement de maturité commerciale, à la différence des hébergeurs plus accoutumés aux OTAs depuis bien longtemps).
Cela signifie que la probabilité de voir son lien direct mis en concurrence avec celui d’un OTA est proche de zéro, sinon complètement nulle … Et reste donc, bien évidemment gratuite.
Cela ne doit pas autoriser, cependant, le professionnel à différer sa présence directe sur Google Activités: en effet, les places sont rares à la première page et, pour chaque destination touristique donnée, Google privilégiera les offres réservables les plus anciennement connectées à son système. Cela signifie qu’il ne faut pas jouer la politique de la “chaise vide” et occuper cette position (gratuite, pour rappel), dès que possible.
Si l’on se reportait au “temps des OTAs et des hôteliers”, nous vivons l’ère du début, avec une étape en moins: c’est maintenant que les professionnels doivent “monter à bord” de Google et profiter de cette position pour espérer, peut-être, ne bénéficier que de la visibilité (énorme !) de Google pour pouvoir se passer, au fond, de celle des OTAs.
Les professionnels qui ne s’organiseront pas de la sorte sont condamnés à l’invisibilité et, à moyen terme, à devoir employer des pis-aller comme les OTAs pour compenser leur manque d’opportunislme sur la néo-distribution des loisirs. En clair, comme le conforte l’étude Skift, c’est maintenant que tout se joue …