2025 sera décidémment une nouvelle année de grands changements dans le marché du tourisme et les façons de consommer le voyage, dans tous les coins du monde. En France et en Europe où les tensions économiques sont réelles, les voyageurs iront au “mieux disant”; c’est-à-dire, vers les professionnels qui formulent des offres “sans mauvaises surprises” … et cela n’est pas forcément qu’une question de prix.
En 2024, l’expression de recherche “tout compris” ou “all inclusive” a battu des records: +60% par rapport à 2023 ! Cette expression, transformée en filtre de recherche sur les OTAs, a connu la même gloire selon le témoignage même des dirigeants d’Expedia qui ont observé la même flambée.
Ce succès des “prix tout compris” n’est pas un virage brusque et massif des voyageurs vers les resorts spécialisés dans ce marché, mais bien une exigence nouvelle de trouver ce genre d’offres chez tout-un-chacun; même le plus indépendant des hébergeurs situé en zone rurale.
Ce revirement est dicté par deux phénomènes parfaitement explicables:
- les voyageurs-consommateurs sont littéralement fatigués – et même, plutôt énervés – par les offres soit-disant abordables, à première vue, mais dont le prix gonfle au fur et à mesure que l’on avance dans le process de réservation durant lequel s’entassent les fameuses options “obligatoires” ou non …
- en 2025, les temps seront durs pour le commerce, en général, car le niveau d’épargne gonfle presque aussi vite que le niveau d’incertitude des citoyens sur leur avenir. Les différents conflits, les bouleversements attendus de l’imminente présidence Trump ou encore les tensions économiques avérées dans les principales économies poussent à une prudence qui confine très vite en une exigence inédite dès lors que l’on se dispose à dépenser son argent … même pour ses vacances.
Le “tout-compris” constituerait donc la meilleure arme pour convaincre des clients réfractaires à dépenser leur argent pour partir en weekend ou en vacances, toutes classes sociales confondues. Et, paradoxalement, cela ne signifie pas non plus une baisse majeure et incontrôlée de vos prix.
Dans l’océan d’offres de vacances qu’est devenu le web, les voyageurs peinent de plus en plus à trouver “chaussures à leur pied”; c’est-à-dire, une offre tarifaire qui “colle” à leur profil (s’ils sont solo, en couple, en famille, etc). À l’heure de l’hyper-personnalisation des offres (une des grosses tendances de 2025), offrir une gamme tarifaire étoffée plutôt qu’un seul tarif “sec” est devenu quasiment vital.
Aussi, en ce début d’année, une part croissante des professionnels du tourisme travaille à présenter le maximum d’offres en mode “tout-compris”. Ce qui ne signifie pas de tout mixer dans un prix cassé, mais de proposer des prix où le client ne se pose plus trop de questions; à commencer par celle de savoir à quelle fréquence il devra solliciter sa carte bancaire durant son séjour pour accéder à tel ou tel supplément dans votre établissement …
Sur le web, là où vos offres sont le plus massivement jugées, vous n’aurez donc pas droit à l’erreur quant à la mise en avant de vos offres: les clients chercheront d’abord le terme de “tout compris” ou “partez tranquille, tout est prévu” avant même de regarder le prix.
D’ailleurs, toutes les études comportementales de 2024 le démontrent: le prix cassé n’est pas ce qui est recherché en priorité. Les clients cherchent le bon prix (soit, le tout compris) et le juste prix (sans surprise et sans excès).
En 2025, tout en jouant sur la modération de vos prix (le voyage revanche, c’était … avant), prenez donc le temps de formuler vos offres tout-compris avec minutie. Placez-vous du côté du client qui observe vos offres et qui se demande pourquoi vous lui proposez une option “gratuite” pour accéder à votre salle de sport (?!) ou si, par exemple, le “départ tardif” est d’ores et déjà prévu dans votre offre “Profitez jusqu’aux dernières heures du weekend”.
Le terme “tout compris” (vous l’avez vu plus haut dans les tendances de Google) est une recherche qui concerne tous les types de clients: il ne se limite donc pas à la simple question du prix mais, plutôt, de la commodité à n’avoir plus à calculer une fois que l’on a réservé chez vous.
Les voyageurs – on le voit, notamment, avec l’essor du paiement “3 fois sans frais” – sont disposés à payer plus cher leur séjour (quitte à le payer en plusieurs termes) en étant certains “d’en avoir pour leur argent”. Ils sont donc prêts à s’engager sur des montants plus importants que ceux que vous imaginiez à condition de leur démontrer que tout est calé, prévu, engagé. C’est l’esprit libre que l’on aimera définitivement voyager en 2025 …