Le leader mondial n’échappe pas au fléau des fausses annonces et, dès la fin de cette année, 5 pays dont la France, feront l’objet de contrôles accrus avec badge de vérification à l’appui …
Le phénomène des fausses annonces est vieux comme les “annonces papier”; c’est-à-dire bien avant qu’internet n’existe et que des millions d’offres (pas que dans la tourisme) ne fleurissent sur la toile …
A trop vouloir grandir trop vite (c’est-à-dire, à récupérer de nombreuses annonces de locations), les plateformes spécialisées comme Airbnb ont démontré quelques signes de faiblesse à la fois sur la vérification et sur le contrôle a posteriori des annonces qui leur ont été soumises. Et de là, de nombreuses fraudes et scandales, comme le fait de réserver un bel appartement qui se révélait, en fait, être un pavillon-témoin interdit à tout séjour. Les forums d’arnaques regorgent de centaines de plaintes et de cas de ce type…
Pour Airbnb, leader incontesté, ce phénomène ne peut donc pas passer en pertes et profits : certes, il y a le cas de l’annonce fictive pour un bien inexistant, mais les principales arnaques portent souvent sur des biens pourtant vrais mais avec des réalités qui contrastent pas mal avec les photos publiées sur les plateformes …
Face à ces risques – qui entament l’image et la confiance que les voyageurs peuvent avoir de la plateforme – Airbnb a décicé en septembre dernier de lancer une vague de vérifications sans précédents sur ses 5 plus gros marchés que sont les États-Unis, le Canada, l’Australie, le Royaume-Uni et la France.
Pour cela, Airbnb va passer au peigne fin des dizaines de millers d’annonces en contrôlant les photos extérieures et intérieures, les vidéos postées par l’hôte et, de ces contrôles débouchera l’apparition d’un nouvel icône – “Bien Vérifié” – qui sera présent sur la page de la location en question dès février 2024 ! Un travail de titan attend, par conséquent, les équipes d’Airbnb (quelque peu aidées par l’IA …) et qui concernera, à la fois, les annonces déjà existantes et les nouvelles (en cours de création): dans ce cas, par exemple, les hôtes devront télécharger des photos contenant des données de localisation GPS pour s’assurer qu’elles concernent bien le même lieu et la même géolocalisation”.
“Vous ne devriez jamais craindre qu’une annonce soit fausse” a reconnu le CEO, sur X (Twitter), Brian Chesky, qui a annoncé vouloir “exclure les utilisateurs malveillants et améliorer la confiance”.
Près de 200.000 fausses annonces en cause
Avec des plaintes pour fausses annonces qui se multiplient, Airbnb et ses concurrents ne sont pas restés les bras croisés depuis tout ce temps: selon le leader, près de 59.000 fausses annonces ont été supprimées en 2023 et plus de 157.000 ont carrémment été empêchées de diffusion car étant considérées par Airbnb comme des arnaques en puissance …
Une fausse annonce n’est pas forcément une annonce pour un bien fictif: elle peut concerner une adresse réelle mais avec une description et des photos plus élogieuses que la réalité ou, comme un récent procés vient de le démontrer à NYC, un bien en tous points correspondant à la réalité mais situé à une fausse adresse … Dans la ville qui ne dort jamais et où la loi anti-Airbnb fait rage, de nombreux “hosts” annoncent leurs biens à des adresses non-couvertes par la loi d’interdiction pour, ensuite, diriger les “guests” à la bonne adresse … Dans ce cas, les autorités finissent par mettre en cause Airbnb (pour défaut de vérification), ce qui peut finir par lui coûter très cher en amendes …
Ce phénomène risque de s’accentuer avec le temps et selon les pays, voire les évènements … comme les prochains JO à Paris, au point que d’autres plateformes rivales de Airbnb imagine lancer aussi d’inédites vagues de vérifications. Pour ces plateformes comme HomeAway (Abritel, en France), le phénomène est inévitable vu la masse des annonces et certaines d’entre elles “couvrent” le locataire malheureux en le relogeant aussitôt ailleurs: “Mais cela n’ôte pas au voyageur le stress lié à cette arnaque et c’est aussi pour cela que nous devons agir …” souligne Carl Shepherd, co-fondateur de HomeAway.
Pour d’autres acteurs, la vérification des annonces par un “tiers de confiance”, une sorte d’agent local, devrait devenir la règle … mais, l’opération risque de s’avérer fort coûteuse. Et c’est là que l’IA pourrait à nouveau intervenir: en faisant le tri parmi les millions d’avis rédigés quotidiennement et dont certains cas devraient agir comme des “warnings” pour les équipes “Qualité et Certification” des plateformes en les aidant à mieux cibler leurs contrôles.
Pour de nombreuses associations de défense des consommateurs, mais aussi des élus, Airbnb et ses concurrentes devraient assumer seules la responsabilité de l’exactitude des informations présentes sur leur plateforme en prenant à leur charge la réalisation d’audits réguliers des annonces et des hôtes. Un message entendu à 100% par Airbnb qui, sans dévoiler quels moyens seront employés et selon quelle intensité, a confirmé que ses actions de vérifications démarreraient dès janvier prochain …