Les hôtels européens semblent avoir pris le pli des règlementations extrêmement avantageuses (par rapport à d’autres pays) qui leur garantissent d’appliquer sur leur propre site des prix plus intéressants que ceux qu’ils diffusent sur les OTAs. En octobre dernier, selon le relevé de 123compare, dans 47,4% des cas, les hôteliers offraient systématiquement un meilleur prix “en direct” …
La parité tarifaire n’est pas un sujet secondaire; c’est même le seul moyen efficace pour un hôtelier d’attirer plus de clients “en direct” sur son site (ou via Google Hôtel Direct) plutôt que de voir l’essentiel de ses réservations provenir des OTAs … avec les commissions qui vont avec.
Même si les OTAs sont devenus incontournables dans la génération de revenus pour les professionnels du tourisme et des loisirs, l’objectif reste quand même de tout faire pour capter “en direct” des réservations qui n’auraient jamais dû provenir d’un OTA (dans le cas d’un client se situant à moins de 3 heures de chez vous, par exemple …).
La mesure établie par la dernière étude “123compare” démontre, en tout état de cause, que lorsque les hôteliers prennent la peine d’appliquer des stragégies (simples, par ailleurs) de (dis)parité tarifaire, les résultats sont là. ==Selon les analystes, “par rapport aux marchés hôteliers d’Asie et d’Amérique, l’Europe a amélioré ses tarifs pendant la haute saison (soit entre octobre 2023 et octobre 2024) avec plus de 48 % de tarifs directs meilleurs que ceux des canaux tiers. Cela marque un regain de succès par rapport à 2023, lorsque les tarifs hôteliers n’atteignaient des tarifs supérieurs à ceux des OTA que pendant les saisons assez chargées et peu chargées”.
Ainsi, à la différence des villes d’autres régions que l’Europe, en octobre dernier,les capitales européennes ont montré des signes positifs d’indépendance: Paris a dépassé les 67,3% avec les meilleurs taux directs, suivi de Lisbonne (66,56%) ou encore Palma de Majorque (66,02 %), Barcelone (62,22 %) et Venise (61,91 %).
Les chaînes à la pointe
Comme nous l’avons écrit maintes fois au sujet des points réguliers sur l’adoption progressive des leviers de la (dis)parité tarifaire par les hôteliers, les grandes chaînes restent à l’avant-garde du mouvement d’émancipation.
En octobre 2023, par exemple, selon le rapport, Hilton était en tête parmi les principales marques hôtelières avec le “taux de perte le plus bas” (23,6%), suivi par Hyatt, Accor et IHG. On entend par “taux de perte” le fait qu’après une comparaison de prix aux mêmes dates pour un même hôtel, le prix “en direct” est plus élevé que celui de l’OTA …
Cette situation (en forme de bras de fer qui ne porte pas son nom) incite, en général, les OTAs à acquérir encore plus de liens sponsorisés pour attirer plus de clients sur leurs portails. Ainsi, selon l’étude, en octobre dernier, Booking a maintenu sa position dominante (83% des liens sponsorisés), tandis que la part individuelle d’Expedia aurait diminué de 51% … comme si Booking, d’origine européenne, démontrait une plus forte assurance, en somme, qu’Expedia pour évoluer dans le contexte européen résultant des récentes législations …
Cette étude démontre donc que les hôteliers s’approprient, lentement mais sûrement, les leviers de (dis)parité que leur offre la législation européenne. Mieux maîtrisés par les grandes chaînes, ces moyens légaux sont peu à peu adoptés par les hôtels de taille plus modeste, beaucoup plus dépendants des OTAs. Ceci explique peut-être cela …