Les coulisses d’un déploiement dans les DROM-COM

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Le service PlanetCampus est activé pour la rentrée scolaire 2023/2024 sur l’ensemble des campus Crous aux Antilles et en Guyane. Khalil MILADI, Responsable Grands Comptes et Hugo XOUAL, Directeur de projet, répondent à nos questions sur les spécificités de ce déploiement à plus de 7000 kilomètres de l’hexagone.

Pour la rentrée 2023/24, Wifirst déploie et opère le service PlanetCampus dans les Crous d’Antilles et de Guyane, pouvez-vous présenter ce projet ?

[Khalil] Ce déploiement dans les DROM est un projet d’exception dans le cadre de notre collaboration avec les Crous. Il s’agit du second déploiement PlanetCampus réalisé hors des frontières hexagonales (après la Corse), symbolisant la confiance acquise sur le marché en cours d’exécution et édifiée sur 20 ans de partenariat historique avec ce client.
Ce projet représente plus de 2100 logements répartis sur 10 campus et 3 départements (Guadeloupe, Martinique, Guyane). Il constitue une vraie opportunité d’accélérer notre développement d’activité dans les DROM.

Quelles sont les attentes qui accompagnent l’arrivée de PlanetCampus ?

[Khalil] Pour les étudiants comme pour le Crous et ses partenaires universitaires, les attentes sont très fortes.
Certains établissements ne disposaient d’aucun accès à Internet et sur les sites équipés en autonomie par le Crous, l’état dégradé du réseau (manque de moyen, infrastructure en mauvais état) ne permettait pas d’absorber les besoins de consommation Internet des étudiants. La valeur sociale du projet est significative : à l’ère du numérique, la qualité du service WiFi en résidence est indispensable au bien-être et à la réussite académique des étudiants.

Université de Guyane

Comment ce projet de déploiement outre-mer a-t-il été mis en place, suivi et supervisé ?

[Hugo] Pour répondre aux exigences opérationnelles du projet, en intégrant sans couture les spécificités techniques et les contraintes logistiques sur ce périmètre, Wifirst a dimensionné l’organisation du projet main dans la main avec la DSI du Crous. Dès la réalisation des audits de sites en avril, comme pour les visites techniques complémentaires ou les travaux, les référents Crous ont accompagné nos équipes sur le terrain.
En interne, un travail de concert a été effectué avec les services compétents : auditeurs, experts intégration et exploitation, chefferie de projet pour les travaux intra-site et extra-site, responsables de la logistique et achats, admins réseaux, ingénierie pour le choix d’équipements spécifiques, service commercial. En tant que Directeur de projet j’ai piloté cet équipage composé de plus de 20 collaborateurs mobilisés durant 6 mois.

Quelles sont les spécificités de ce déploiement ? Près de 7 000 km séparent l’hexagone des Antilles, quelles concessions ont été faites pour préserver au maximum l’empreinte carbone du projet ?

[Hugo] Le climat tropical a été une des spécificités du projet. En effet, afin de proposer une architecture réseau pérenne aux Crous des Antilles et de la Guyane, nous avons choisi des équipements durcis suffisamment résistants pour supporter les conditions particulières de température et d’humidité sur place. Les bâtiments ne sont pas tous climatisés, et les coffrets doivent donc sur certains sites pouvoir résister à des températures de 40°C voire davantage, sans que les équipements réseaux en soient affectés.

L’autre spécificité de ce déploiement d’envergure est la distance. Vu le volume d’équipements nécessaires pour un projet de cette taille, il n’est pas possible de se fournir uniquement localement. Afin de limiter l’impact carbone des expéditions depuis l’hexagone, nous avons envoyé plus de 1700 points d’accès ainsi que les modems de supervision par bateau. Concernant les équipements réseaux passifs, nous avons toujours privilégié, quand c’était possible, l’achat chez les différents grossistes locaux.

Comment s’est déroulée la collaboration avec les fournisseurs et les prestataires locaux ?

[Hugo] Nous avions besoin d’acheter beaucoup de matériel localement et sans partenariat spécifique sur les Antilles ou la Guyane. Il a fallu effectuer les prises de contact mais aussi anticiper la gestion des stocks de matériel localement, il y a donc eu un gros effort logistique pour obtenir le matériel dont nous avions besoin au bon moment. 
Pour les arrivées en fibres optiques sur les différents sites, nous avons œuvré avec IDOM (un opérateur caribéen) qui a l’habitude des problématiques locales. Nous avons aussi travaillé avec des prestataires locaux pour les travaux intra-site Crous.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées durant ce projet (liées aux contraintes des DROM) ?

[Hugo] Les délais de douanes ont été imprévisibles. Tous les équipements que nous avions envoyés par bateau ont été bloqués pendant plus d’un mois en douane au lieu du délai d’une semaine envisagé au départ. D’autre part, les installations électriques dans les bâtiments sur place n’étaient pas toujours suffisamment dimensionnées (voire inexistantes) pour permettre une installation WiFi. Il a donc fallu intégrer dans nos travaux la création de nombreux départs électriques. Enfin, le décalage horaire est aussi très impactant. Nous avons donc fait le choix d’envoyer un coordinateur projet Wifirst sur place, en plus des chefs de chantiers de nos partenaires, pour pouvoir coordonner les travaux sur un seul fuseau horaire.

Une anecdote à nous partager sur la complexité des déploiements ?

[Hugo] Ce projet est une démonstration de force de notre chaîne de production opérationnelle. Pour l’anecdote, en Martinique, nous avions à déployer deux tours de quinze étages sur le Campus Schoelcher. Or, les ascenseurs de ces tours étaient en panne, et le Crous nous avait indiqué que le réparateur ne parviendrait pas à remettre les ascenseurs en service avant la fin des déploiements. Ces tours devaient être entièrement câblées pour raccorder nos équipements réseaux, il y avait donc beaucoup de matériel à installer dans les nombreux étages des tours. Les équipes ont dû acheminer tout le matériel dans les 15 étages à bout de bras et à pieds. Cette anecdote et les photos associées illustrent l’investissement de chacun pour surmonter les difficultés que nous avons rencontrées.

Acheminement du materiel sur le Campus Schoelcher en Martinique