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La Commission européenne publie une étude sur la faisabilité d’un réseau hyperloop. Le document souligne une maturation rapide du secteur en Europe, tout en pointant quelques incertitudes majeures, à la fois économiques et techniques.
Votre prochain voyage en hyperloop n’est pas pour tout de suite. La Commission européenne présente une étude de « fact-finding » évaluant l’état du secteur en Europe et les pistes d’appui possibles au niveau de l’UE. Si la technologie n’est pas encore en service, la filière a dépassé le stade de concept : plusieurs développeurs européens se distinguent par des essais et du prototypage avancés. Le texte insiste sur des obstacles substantiels : des coûts d’investissement sont colossaux et le retour sur investissement est très lointain.
Les pays de l’Union Européenne sont en tout cas séduits par la perspective de relier leurs grandes villes par ces tubes sous vide dans lesquels glissent des trains en suspension magnétique. La promesse de vitesse (plus de 500 km/h estime le rapport) permet d’entrevoir un dynamisme accru entre les grandes villes, que ce soit pour les passagers ou la logistique. Ce mode de transport serait une alternative propre à l’aérien (pourvu que l’électricité qui l’alimente soit décarbonée) sur des distances allant de 500 à 1750km. En outre, sa moindre dépendance aux conditions météorologiques, sa faible empreinte foncière (grâce aux voies sur pylônes) et les nuisances sonores moins élevées sont des atouts pour l’hyperloop.
Dans ce cas, pourquoi ne pas construire dès demain un réseau européen de tubes pour profiter de tous ces avantages ? La technologie, pour l’essentiel héritée de l’aérospatiale, est assez maîtrisée sur les questions de propulsion. Mais d’autre aspects, notamment la sécurité en cas d’avarie et le simple fait de maintenir un réseau de plusieurs milliers de kilomètres de tubes sous vide, sont aujourd’hui moins maîtrisés. En plus de cette insuffisante maîtrise technique, celle des matières premières (lithium ou terres rares) rendrait cette entreprise dépendante d’autres pays, notamment la Chine.
Le principal frein à cette ambition est aujourd’hui le coût de l’infrastructure. Le rapport estime que chaque kilomètre de ce tain à très grande vitesse exigerait de mobiliser 20 à 36 millions d’euros. Un réseau complet impliquerait donc de débourser plusieurs centaines de milliards d’euros.
Par conséquent, il est difficile d’envisager la mise en œuvre d’un réseau hyperloop à l’échelle de l’Europe à court ou moyen terme. Le rapport envisage que des premières lignes pourraient voir le jour entre 2035 et 2040 pour les premières lignes, mais qu’un véritable réseau ne serait envisageable qu’en 2060 à 2090.
L’étude propose enfin de se projeter à moyen terme, en 2050, date butoir dans le cadre de le décarbonation des transports, pour imaginer un embryon de réseau, entre 8 pays (le Benelux, la France, l’Italie, l’Allemagne, l’Autriche et la Pologne). Dans ce scénario, le transfert de passagers de l’aérien à cette nouvelle solution et la demande induite par l’hyperloop, c’est à dire des voyages qui ne se seraient jamais faits sans cette solution, permettent d’atteindre plus de 1300 millions de passagers (dans l’optique la plus optimiste) empruntant annuellement les 6207 km de voies.
Dans cette optique, le coût d’installation demeure colossal, 227 milliards d’euros pour ces 8 pays, mais les coûts d’exploitation resteraient inférieurs à ceux du rail, la lévitation magnétique épargnant l’usure des pièces et réduisant leur maintenance. Un tarif projeté de 0,20 euro par km pour les passagers rapporterait 61 milliards d’euros par an.
Ces échelles financières pourraient encourager les pays européens à miser sur des projets intermédiaires. Ainsi, le projet MagRail de Nevomo, une solution de transport hybride polonaise, incorpore des innovations inspirées de l’hyperloop dans les réseaux ferroviaires existants pour les moderniser. Le MagRail peut évoluer vers un système hyperloop complet en introduisant ultérieurement la technologie du vide, offrant ainsi une approche étape par étape vers la mobilité ultra-rapide.
Photo d’ouverture : Neuhausengroup (CC4.0)
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