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Mélanie Veissier, Directrice des projets transport, mobilité et logistique à Eona-X, Axelle Lemaire, directrice de la performance durable chez Sopra Steria, Guillaume de Vesvrottre, co-fondateur de We Don’t Need Roads. Crédits : Eona-X
À l’occasion de la 3ème édition du European Data & AI Summit à Paris le 13 mai 2025, une table ronde animée par Mélanie Veissier, Directrice des projets transport, mobilité et logistique à Eona-X, a permis d’évoquer les possibilités données par le développement des data spaces dans la construction d’une activité plus durable et moins émettrice de gaz à effet de serre.
Tous les secteurs d’activité sont concernés par l’urgence climatique et la nécessité de changer ses pratiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais le transport, responsable à lui seul de 30% de ces émissions, est en première ligne. Pour adapter le voyage et la mobilité aux impératifs environnementaux actuels, la mise en commun de données est essentielle pour les entreprises et les secteurs publics.
« Dans un contexte où les réglementations se renforcent (CSRD, ZFE, RSE…) et les entreprises doivent aller vers des objectifs forts en matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre, » explique Mélanie Veissier. « Eona-X offre une réponse à la fois technologique, écologique et économique. Les entreprises qui y adhèrent trouvent à la fois des outils pour réduire leur impact numérique, et des ressources pour piloter leur contribution à la transition écologique. »
Les enjeux d’approvisionnement de certains matériaux (comme le cuivre, l’aluminium, l’or ou l’argent) deviennent des sujets majeurs. Ces matériaux, souvent essentiels pour la production d’équipements dans le secteur du transport, pour les avions ou les véhicules, exigent qu’on puisse anticiper leur disponibilité future, à un horizon de 10 ou 15 ans. La mise en commun et l’échange de données sont alors indispensable pour établir ces projections.
« Airbus a une problématique qui est celle du recyclage des avions », évoquait Axelle Lemaire, directrice de la performance durable chez Sopra Steria, lors de cette table ronde. « Vous avez peut-être vu ces images aux États-Unis de centaines d’avions qui sont parqués dans des très grandes surfaces et qui attendent d’être démantelés, mais en réalité c’est parce qu’il n’y a pas derrière une collaboration aboutie entre les différentes parties prenantes industrielles impliquées pour permettre un recyclage efficace. (…) Donc on n’a pas d’autre choix que de créer des circuits plus courts, de travailler en économie circulaire et de suivre les produits jusqu’à leur fin de vie qui est optimisée et maximisée. Et pour ça, il faut partager les données. »
Les données sont en effet indispensables pour assurer un suivi efficace des produits jusqu’à leur fin de vie et optimiser leur valorisation : créer des boucles circulaires, transformer les produits pour qu’ils intègrent une grande proportion de matériaux recyclés et de les décarboner, voilà les impératifs pour faire face à la raréfaction des matériaux nécessaires à la production de certains appareils.
Si la circularité des équipements de transport peut s’organiser autour d’un seul sujet (un matériau spécifique), une mise en commun des données plus large peut contribuer à décarboner la mobilité. Certaines collectivités œuvrent pour permettre aux usagers de disposer de solutions alternatives à la voiture individuelle dans leurs déplacements, de porte à porte, en toute simplicité.
« Je pense notamment à une application mobile de mobilité partagée en multimodalité à Toulouse. Ça avait été au départ développé par un consortium incluant plusieurs collectivités territoriales et des entreprises privées dont Airbus et ses sous-traitants parce que tout le monde avait intérêt à ce que les salariés aient accès à une vision en temps réel des solutions vraiment multimodale sur un bassin de population donnée. » se rappelle Guillaume de Vesvrottre, co-fondateur de We Don’t Need Roads, avant d’évoquer la fragilité d’un tel attelage, « À un moment, il y a une collectivité qui sort parce que la majorité change, où il y a une entreprise qui sort parce qu’elle avait fait l’investissement initial mais elle ne sait plus trop à quoi ça sert de maintenir l’outil, est-ce que c’est vraiment essentiel de proposer ça aux salariés etc. Et donc avec le temps, cette dynamique initiale se dilue et à la fin comme il n’y a plus d’investissement le projet est abandonné. »
Le développement de la mobilité multimodale exige des investissements durables et des acteurs engagés sur le long terme. SNCF Connect cherche, grâce à des partenariats et un travail de collecte de données, à concrétiser la notion de Mobilité en tant que Service (MaaS). La présence d’acteurs comme SNCF, le groupe ADP ou Air France KLM parmi ses membres fondateurs permet à Eona-X de contribuer au développement d’outils en faveur d’une mobilité décarbonée.
En créant des espaces de données partagés (data spaces), Eona-X facilite cette mise en commun entre partenaires, et même entre concurrents confrontés aux mêmes impératifs, avec un dispositif unique. « La décarbonation passe aussi par la frugalité numérique« , rappelle Mélanie Veissier. « En favorisant la mutualisation des données et des services, Eona-X permet à ses membres : Une rationalisation du nombre d’API et de démultiplication des données grâce à un unique connecteur et une infrastructure en data mesh : les entreprises évitent de développer des interfaces en doublon, et la duplication de données sur des plateformes centralisées, réduisant ainsi l’empreinte carbone liée au développement, au stockage et aux échanges. »
Photo d’ouverture : Eona-X
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