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L’industrie aéronautique s’est engagée fermement à atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Cet objectif ambitieux repose sur l’utilisation massive des Carburants d’Aviation Durables (SAF) qui ne s’imposeront que si la demande s’exprime pleinement.
L’édition 2025 du forum A World for Travel a été l’occasion de s’interroger sur le meilleur usage de la technologie pour faire face aux impératifs environnementaux. Une table ronde sur le thème « La technologie au service de la sensibilisation, de la distribution et de la rentabilité » réunissait des acteurs majeurs du voyage (Airbus, easyJet, Booking.com, Alibaba ainsi que le cabinet Roland Berger) pour explorer notamment deux pistes, l’IA et les carburants durables.
Pour atteindre les objectifs fixés, les professionnels comptent sur une plus grande efficacité des moteurs et sur une optimisation des ressources, grâce à l’IA notamment. « Si vous passez d’un A319 à un A321 NEO, vos émissions de carbone par kilomètre et par passager diminueront de 35% », rappelle Bertrand Godinot, directeur d’easyJet pour la France et les Pays-Bas. Les Carburants d’Aviation Durables, ou SAF, représentent toutefois la principale solution viable identifiée pour décarboner le secteur, comme le rappelle Raphaël Duflos, Vice-Président Corporate Service Procurement chez Airbus, « Plus de 50% de notre engagement pour le zéro net en 2050 provient de l’utilisation du SAF ».
Le marché des SAF est aujourd’hui dans une phase que le cadre d’Airbus juge « immature« . Le premier obstacle majeur est le coût : ces carburants sont perçus comme trop chers. Par ailleurs, la production est insuffisante pour répondre à la demande future. « Tout le monde dit qu’il n’y en aura pas assez pour demain, et tout le monde a raison », souligne Raphaël Duflos. « Ce que nous devons faire, c’est davantage de distribution. Ce n’est pas tant une question de technologie, c’est de l’investissement, et un acte de foi, et les gens doivent y croire. ». Selon l’intervenant lors de cette table ronde, « les industries investiront massivement dans le SAF, le prix du SAF diminuera ».
Pour surmonter ces défis, l’investissement industriel massif dans la production et la distribution est indispensable. Cet investissement doit permettre le développement de la prochaine génération de SAF, comme l’e-fuel et l’hydrogène. « Nous avons une chance dans les dix prochaines années d’avoir l’avion à émission zéro. Et je pense que c’est un énorme changement de donne », se félicite Bertrand Godinot, qui ajoute que l’Europe semble disposer d’un avantage concurrentiel unique, avec des acteurs majeurs prêts à mener cette transition.
La foi qu’évoque le représentant d’Airbus doit également se traduire dans l’expression de la demande pour ces carburants innovants. Les grandes entreprises doivent constituer cette « demande volontaire », au delà du mandat obligatoire de 2% de SAF imposé par l’UE (5% en 2030), et ainsi envoyer un signal fort qui encourage l’investissement. « La demande volontaire sera, espérons-le, tirée par certaines des grandes entreprises qui, nous l’espérons, nous suivront », déclare le représentant d’Airbus qui a fait le choix du voyage d’affaires durable pour ses 150 000 employés. « Ensuite, les industries investiront massivement dans le SAF. Le prix du SAF diminuera. »
Ce mouvement devra être accompagné par la prise en compte de la demande des voyageurs. « le facteur clé pour demain est d’avoir une décision éclairée lorsque je veux faire un voyage » affirme Raphaël Duflos. « Il faut rendre la durabilité visible dans le parcours de réservation », confirme Ada Xu, Directrice des Affaires Internationales pour Alibaba Group-Fliggy, un acteur qui devra prendre la responsabilité de cette sensibilisation.
Photos : Pepo Herrera
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