Plutôt que de céder au catastrophisme, Hubert Védrine invite à hiérarchiser les risques. « Je ne crois pas à la guerre mondiale », affirme l’ancien ministre, rappelant qu’« il n’y a pas de mécanisme automatique comme en 1914 ». Certes, « il y a des problèmes et des risques », mais ils ne relèvent pas d’un scénario de basculement global.
Cette mise en perspective bouscule certaines idées reçues. Sur l’Ukraine, Védrine estime que « d’une façon ou d’une autre, la guerre va s’arrêter » et que « la Russie ne veut pas faire la guerre à toute l’Europe ». Même approche en Asie : « la Chine ne va pas attaquer Taïwan, le risque est trop fort », même si Pékin cherchera « à asphyxier le pays ». Au Moyen-Orient, il constate qu’« Israël a battu la Palestine », mais « ça ne va pas aller plus loin ni nous impacter ».
À ses yeux, l’erreur serait d’attendre une régulation internationale. « Le droit international ne résout pas les conflits, l’Europe se fourvoie. » Quant aux États-Unis, l’élection de Donald Trump ouvrirait « un contexte brutal », rappelant « l’Amérique du XIXᵉ siècle avec l’intelligence artificielle ». Et surtout, une certitude : « l’Amérique ne va plus intervenir partout et dans tous les conflits ».
Pour les investisseurs hôteliers, cette géographie du risque redessine le cadre d’analyse. Védrine le dit explicitement : « ce contexte n’a pas d’impact sur l’hôtellerie, notamment de luxe ». La
