Comment se porte le marché du wellness ?
Isabelle Charrier : Il se porte bien et même très bien. La preuve en deux chiffres : le tourisme du bien-être à l’échelle mondiale représente désormais 651 milliards de dollars par an et l’on prévoit une croissance annuelle des dépenses de 16,6 % jusqu’en 2027.
Quelles sont les grandes tendances qui se détachent aujourd’hui dans ce secteur ?
La première tendance, c’est l’envie de longévité. On veut vieillir en bonne santé. Conséquence : le modèle de clinique de la longévité, qui gomme la frontière entre médical et wellness, se développe à une vitesse fulgurante. Biohacking, cryothérapie, ozonothérapie… font leur apparition. Bon nombre de resorts développent même des offres ciblées sur la longévité, à l’image de Clinique La Prairie qui poursuit son expansion avec un projet de 40 Longevity Hubs urbains, ou encore Six Senses, avec ses clubs de longévité Rosebar. Autre tendance forte : le bien-être post-partum. De plus en plus de retraites sont proposées aux jeunes mamans, avec approche holistique, repos, massages, alimentation saine et équilibrée…
Troisième tendance qui se détache actuellement : le cliniquement prouvé. Autrement dit : en marge de la montée en puissance des marques dites green, clean, bio ou vegan, on constate le succès des produits aux effets cliniquement prouvés. Parce que l’on veut du concret, du factuel, du scientifique et surtout des résultats visibles. Par ailleurs, on assiste à un retour en force du fitness dans l’offre wellness. Une opportunité de croissance, surtout si on cible à la fois la clientèle de son hôtel et celle de proximité. Un exemple : la thalasso Barrière à La Baule, compte quelque 350 adhérents externes à son Fitness Club. Enfin, les consommateurs sont séduits par des offres personnalisées et des concepts uniques, tels que la méditation high-tech, les soins experts, les technologies de pointe à usage quotidien pour des résultats optimisés… Toutefois, la technologie ne se substitue pas au savoir-faire manuel. Désormais, les deux se complètent.
L’intelligence artificielle fait-elle son entrée dans l’univers du wellness ?
Oui, c’est le cas. Près de 20 % des consommateurs au Royaume-Uni comme aux États-Unis et 30 % en Chine se disent intéressés par des produits et services personnalisés, qui recourent à des données biométriques pour proposer des recommandations sur mesure. Si bien que certains dispositifs et autres applications utilisent déjà l’IA générative pour élaborer, par exemple, des programmes d’entraînement sur mesure en fonction des données de fitness de chaque utilisateur. Des marques du secteur de la beauté font de même, à l’instar de L’Oréal et de son innovation Beauty Genius. Cette application utilise l’IA pour délivrer des conseils, réaliser des diagnostics de peau ou encore permettre d’essayer virtuellement une crème… Dans cette même dynamique, j’ai tenu à faire venir le premier robot de massage autonome iYU, piloté par l’IA, sur l’espace Wellness du salon EquipHotel [lire encadré].