Déjà à la tête d’une trentaine d’hôtels en Inde sur le segment milieu de gamme, le groupe Interglobe a imaginé pour l’Europe une nouvelle collection d’adresses ayant pour ambition de réserver à leurs hôtes un confort et un accueil haut de gamme, et fortement implantées dans leur quartier. Le nom de cette nouvelle enseigne : Miiro, qui en latin signifie ‘j’observe, je m’interroge’ : “C’est exactement ce que nous souhaitons faire : nous installer dans de beaux emplacements et inviter les clients à faire une pause pour regarder, observer l’histoire et la culture autour d’eux”, détaille Neena Gupta, présidente-générale de Miiro et directrice exécutive de la stratégie et de l’hospitalité d’InterGlobe.
Le rachat en 2020 du portefeuille indépendant K+K, composé de dix établissements en Europe, a rendu possible la création de cette nouvelle enseigne. Un travail de recherche s’est étalé sur plusieurs années afin de construire une marque susceptible d’être déclinée dans plusieurs pays européens. C’est la France, et Paris, qui a été choisie pour accueillir le premier hôtel de la collection, avec le Grand Hôtel Cayré, qui ouvre ses portes ce 15 juillet.
Refresh room et services à la carte
D’une durée de dix mois, la rénovation des 123 chambres et suites a été imaginée par l’Anglais Michaelis Boyd. Le designer a souhaité proposer une ambiance très parisienne mêlant esthétisme et fonctionnalité, dans un esprit minimaliste ‘less is more’. En raison de sa localisation dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés et du passé très riche de l’établissement, les arts et la culture ont fait l’objet d’une attention toute particulière, avec l’ambition de créer des événements artistiques et littéraires dans l’une des suites de l’hôtel baptisée ‘l’appartement du collectionneur’.
Également propriétaire de la compagnie aérienne low cost Indigo, le groupe Interglobe a mis à profit son expérience de l’aviation pour décliner deux offres dans l’hôtel. La première est la ‘refresh room’, espace où les clients peuvent prendre une douche après un long courrier, en attendant que leur chambre soit prête. L’autre est la possibilité de proposer plusieurs types de services dans les chambres, selon les besoins du client. S’il souhaite bénéficier de tarifs plus avantageux, celui-ci peut renoncer à disposer de certains produits d’accueil (chaussons, peignoir…), ce qui permettra également à l’hôtel de lutter contre la surconsommation d’amenities. “Cette offre sera proposée pour un premier temps à titre expérimental, et uniquement pour les voyageurs affaires”, précise Michaël Meunier, directeur du Grand Hôtel Cayré.
Annette, brasserie moderne
L’un des impératifs de l’enseigne Miiro sera la présence d’un restaurant dans chacun de ses hôtels. À Paris, il s’agit de l’hôtel Annette, baptisé en hommage à Annette Kolb, écrivaine franco-allemande pacifiste pourchassée par les nazis, ayant vécu de 1944 à 1961 dans l’immeuble qui abrite aujourd’hui l’hôtel. Il est dirigé par Bruno Brangea, passé auparavant par Gaya Rive Gauche, Flora Danica Copenhague, Marius et Jeannette, Champeaux… qui décline une interprétation moderne de la brasserie traditionnelle. Belle entrecôte à partager, lieu jaune doré, filet de canette… : le ticket moyen est estimé à 35 € au déjeuner, et autour de 75 € le soir. De nombreux commerces du quartier – poissonnier, boulanger, fromager, pâtisserier… – fourniront la table d’une capacité de 90 places assises.
À ce restaurant, ouvert à la clientèle du quartier, s’ajoute un bar à cocktails plus intime, réservé aux hôtes de l’hôtel et à des clients exclusifs. À la tête de l’Officine Bar (car un dispensaire pharmaceutique a un temps occupé les lieux), Oscar Blackstone, ancien mixologue de l’hôtel Les Bains, à Paris, proposera ses préparations et sa sélection de spiritueux dans une ambiance années 1920.
D’autres ouvertures suivront pour Miiro, d’abord à Barcelone en août, avec l’hôtel Borneta, puis le Templeton Garden de Londres en début d’année prochaine, suivi de deux adresses à Vienne (Autriche), mi-2025.