L’Hôtellerie Restaurant : Quelles sont les spécificités de votre zone géographique ?
Céline et Rémi Gauthier : En campagne et en ville, les prix restent bas sur notre zone, sauf dans certains secteurs. À Gex Ferney-Voltaire, près de Genève, ils sont démesurés, hors marché : on compte plus d’acquéreurs que de vendeurs. Les prix se sont également envolés à Beaune, pour quasiment atteindre des montants parisiens ! Travailler ce marché est difficile, car tout se vend à tous les prix. Entre Bourg-en-Bresse et Lyon, cité gastronomique, on constate des disparités en arrivant vers Lyon. Ces marchés sont très porteurs économiquement. En dehors de ces trois zones, les prix sont dans la réalité du marché. Enfin, le Jura – un département vert, avec beaucoup de forêts, de lacs – sort du lot. Nous avons beaucoup de demandes pour des restaurants, des hôtels. C’est dans ce département que nous réalisons le plus de ventes.
Quelle est la tendance au niveau des affaires ?
Nous commençons à retrouver une sérénité, aussi bien chez nous que chez les chefs. Les gens sont plus légers, plus optimistes qu’avant. Les ventes se sont rallongées à cause d’actions bancaires plus longues : on est sur une moyenne de 4 à 5 mois pour une vente.
Pendant ce laps de temps, on ressent une fragilité : les vendeurs sont plus tendus, les acquéreurs aussi. C’est plus professionnel qu’avant : on rentre dans les détails, les finalités, le dossier est très vérifié, c’est assez nouveau.
Que cherchent les acquéreurs, et quel est leur profil ?
Nous remarquons une sensibilité assez nouvelle sur toute la zone, avec la recherche de restaurants à tendance gastronomique. Des chefs s’installent pour amener une nouvelle cuisine et nous demandent ce type de bien. C’est ce que nous vendons le mieux. Les acquéreurs veulent par ailleurs acheter du “bon état” – cuisine, literie, matériel, etc., et les banques étudient les rapports techniques des biens. Les terrasses sont bien sûr très demandées, ainsi qu’une équipe constituée sur le bien. Les profils des acquéreurs sont variés. Nous accompagnons des primo-accédants, qui ont une trentaine d’années et cherchent aussi une qualité de vie. Ils sont intéressés par des affaires bien situées – proches d’une école, d’une gare, d’une autoroute, etc., et disposant d’un appartement. Nous rencontrons en outre beaucoup d’investisseurs dans les belles affaires d’hôtellerie. Ce sont souvent des gens de plus de 50 ans, qui ont de l’argent après avoir vendu leur entreprise et mettent en place un gérant. Sur l’hôtellerie, 80 % des demandes s’orientent sur des hôtels-bureau, mais l’offre est très limitée.