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Après dix années de travail, l’Afnor a publié l’ISO 56001 première norme certifiable dédiée au management de l’innovation. En quoi consiste-t-elle et comment les entreprises peuvent-elles l’appliquer pour rester compétitives ?
Conçue pour fournir un cadre méthodologique aux entreprises, la norme 56001 vise à structurer les processus d’innovation au sein des entreprises.
Distincte des normes ISO 9001 (qualité) et ISO 27001 (sécurité de l’information), qui se concentrent principalement sur la gestion des risques et la conformité, l’ISO 56001 met en avant des concepts comme la créativité et la création de valeur. L’idée est de pouvoir équilibrer structure et flexibilité pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises, notamment dans des secteurs où l’innovation joue un rôle central.
Comme le précise Johan Claire, Président d’ISO TC 279 et de CN Innov au sein de l’Afnor (Association française de normalisation), une norme n’est pas une obligation légale, mais une démarche volontaire.
L’une des particularités de l’ISO 56001 est d’être certifiable. Les entreprises peuvent faire évaluer leur système de management de l’innovation par des auditeurs externes et obtenir une attestation de conformité. Cette certification, bien que facultative, est présentée par l’Afnor comme un atout potentiel pour renforcer la crédibilité et la reconnaissance des entreprises dans leurs écosystèmes économiques.
« L‘objectif est d’aider les entreprises à travailler sur le parcours client, sur l’expérience, sur des nouveautés pour l’organisation et le client final. L’innovation n’est pas que l’apanage des startups. Il ne s’agit pas de mettre un babyfoot dans ses locaux, mais de mettre l’ingénierie au cœur du processus », développe Johan Claire. « L’innovation ne tombe pas du ciel. Mais il est possible de créer un environnement propice pour faire émerger de nouvelles idées ». Un enjeu primordial pour rester compétitif face à des entreprises étrangères, notamment américaines.
Selon Amélie Demanet, membre expert de l’Afnor en charge notamment du sujet du tourisme, l’innovation n’est pas nécessairement technologique. La norme peut donner un cadre dans la gestion du développement durable dans les transports ou dans le développement de destination bas carbone.
Plusieurs entreprises et entités ont commencé à s’intéresser à l’ISO 56001. C’est le cas du groupe Colas, du groupe Alten, de SPIE France et du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) notamment.
Pour Laurence Petit, Directrice Innovation au CEA, l’adoption d’une telle norme permet d’aller plus vite, plus sereinement. « Nous sommes plus sûrs de nous car nous avons un guide, un référentiel ». Sébastien Perthuisot, Directeur Recherche Qualité du Groupe Alten ajoute : « Cela va permettre aux consultants avec lesquels nous travaillons de parler le même language, quand bien même ils ne travaillent pas dans le même secteur industriel ».
Des interrogations subsistent sur l’adoption de la norme par certaines catégories d’entreprises, comme les plus petites entreprises, qui pourraient percevoir la mise en place d’une telle norme comme une charge administrative additionnelle. La norme semble davantage s’adresser aux organisations prêtes à investir dans une démarche à long terme.
« En France, nous avons encore peur des normes », témoigne Johan Claire.
Selon Dietmar C. Schloesser Directeur Innovation pour TÜV Nord Group, cette résistance s’explique en partie par les différences entre l’ISO 56001 et les autres normes certifiables, traditionnellement centrées sur la maîtrise des risques. C’est pourquoi la nouvelle norme intègre les notions d’opportunités et de gestion des idées, ce qui constitue un changement de paradigme.
Développée dans le cadre de l’Organisation internationale de normalisation (ISO), l’ISO 56001 a mobilisé 79 pays et réuni des experts issus de secteurs variés : entreprises, institutions académiques, cabinets de conseil ou encore ONG. La France a joué un rôle important dans cette initiative, présidant le comité technique sur le management de l’innovation.
Malgré sa position actuelle, la délégation française s’est initialement montrée réticente à une norme certifiable, craignant des effets négatifs, notamment pour les petites entreprises. C’est à l’issue d’un long processus de discussions et d’ajustements, renforcé par l’expérience de l’ISO 56002 (non certifiable), que la France a activement contribué à la rédaction de l’ISO 56001.
Photo d’ouverture : Jason Goodman
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